Je poursuis ce printemps, comme prévu, ma route sur le Chemin de Compostelle.
Après les belles randonnées réalisées en décembre au Népal, dans l’Annapurna, puis dans la vallée de Katmandou, j’ai hâte d’enfiler de nouveau mes chaussures de marche, hâte de reprendre mon chapeau, mon baluchon – mon « barda » comme on disait autrefois…
Envie de retrouver le silence des chemins de campagne, l’odeur de la terre, des buissons. Le parfum des fleurs. De l’herbe mouillée.
Envie aussi de poursuivre la belle aventure vécue l’an dernier entre Le-Puy-en-Velay, en Haute-Loire et Conques, en Aveyron.



Mon objectif cette fois-ci est de relier Cahors (Lot) à Nogaro (Gers) – une distance de 221 kilomètres – en treize jours de marche et deux jours de repos.


En planifiant ce projet, l’an dernier, j’étais loin de me douter que cette longue randonnée vers les Pyrénées allait tant m’apporter!



Avec le recul et les mois de réflexion qui ont suivi mon expérience de marche l’an dernier, un sentiment nouveau, puissant, au fil des jours, a peu à peu émergé… une évidence, une conviction qu’on peut sans doute résumer ainsi…
Quelle meilleure façon d’exprimer aujourd’hui sa liberté que partir le matin, sac au dos, sur un sentier de campagne, s’arrêter à sa guise dans un village ou dans un café afin de converser avec les riverains, et repartir ensuite, à son rythme – assuré de trouver le soir, au bout du chemin, un toit, un lit confortable, des compagnons de route venus du monde entier… et des hôtes accueillants, heureux de partager un repas avec marcheurs et pèlerins?


En plus de l’exercice quotidien, cette randonnée le long du GR 65 a, pour de nombreux marcheurs, même s’ils s’en défendent parfois, une forte dimension spirituelle, comme en témoignent ces quelques mots, publiés récemment dans une revue consacrée au chemin de Compostelle…
« La marche, telle un défi à la vitesse et au bruit, incite à la modestie, pousse à la curiosité, suscite la méditation. Elle invite au repli, à l’intimité, à se taire pour mieux écouter… »
ou encore

À cette dimension spirituelle, vient aussi se greffer sur le chemin un riche volet culturel. Le tracé du GR 65 permet en effet aux randonneurs curieux de découvrir les légendes et l’histoire généralement peu connue de régions reculées du centre et du sud-ouest de la France…

J’ai pu ainsi parcourir en partie l’an dernier des régions sauvages, splendides, situées un peu hors du temps – la Margeride, le Gévaudan, l’Aubrac, la vallée du Lot, le Rouergue – territoires isolés où foisonnent encore une multitude de mythes et de récits, récits parfois terrifiants, comme celui de la « Bête du Gévaudan », un loup féroce qui au milieu du 18è siècle terrorisait et dévorait les villageois dans un secteur compris à présent dans le département de la Lozère…

Aujourd’hui, hormis marcheurs et pèlerins, les visiteurs sont plutôt rares dans ces régions, ou alors ils ne font que passer, rapidement, au volant de leurs voitures, les yeux rivés sur leurs GPS… C’est dommage!



J’ai bien hâte de découvrir ce printemps, entre Cahors et Nogaro, d’autres « pays » – le Quercy, la Gascogne, l’Armagnac… – « pays » situés dans trois départements – le Lot, le Tarn et Garonne et le Gers – connus pour leur gastronomie… et leurs vins!…


Je me souviens encore du déjeuner dégusté en mai l’an dernier dans le village de Nasbinals, en Lozère. D’un des plats du jour (voir photo ci-dessous) offerts ce midi-là, servi dans un décor simple et chaleureux. Un moment mémorable. Dès la première bouchée, le sentiment de goûter à une cuisine exceptionnelle. Si vous passez par Nasbinals, SVP arrêtez-vous.

Fort de l’expérience acquise l’an dernier, j’ai décidé ce printemps, pour les hébergements, d’éviter au maximum les hôtels… Hôtels souvent vieillots, chers et anonymes selon moi sur le GR 65… (Après avoir lu le plus récent roman de Michel Houellebecq, « Sérotonine », qui a encore envie d’aller à l’hôtel?)… J’ai choisi plutôt de séjourner chez les riverains, en chambres d’hôtes et en demi-pension (chambre, souper et petit-déjeuner) lorsque c’était possible…
Un seul hôtel réservé, faute d’autre option ce jour-là, dans le Tarn-et-Garonne, entre Cahors et Nogaro.

Voici donc, au jour le jour, mon itinéraire pour ce deuxième tronçon du chemin de Compostelle…
24 avril = Départ de Vancouver
25 – 29 avril = Paris
29 avril – 2 mai = Cahors (Lot)
2 mai = Cahors – Granéjouls – 14 kms.
3 mai = Granéjouls – Montcuq – 19 kms.
4 mai = Montcuq – Lauzerte (Tarn-et-Garonne) – 14 kms.
5 mai = Lauzerte – Aube Nouvelle/Dufort-Lacapelette – 11 kms.
6 mai = Aube Nouvelle – Moissac – 19 kms.
7 mai = Moissac – Auvillar – 21 kms.
8 mai = Jour de repos à Auvillar – (100 kilomètres parcourus)
9 mai = Auvillar – Miradoux (Gers) – 18 kms.
10 mai = Miradoux – Lectoure – 16 kms.
11 mai = Lectoure – La Romieu – 18 kms.
12 mai = La Romieu – Larressingle – 19 kms.
13 mai = Larressingle – Montréal-du-Gers – 11 kms.
14 mai = Montréal-du-Gers – Éauze – 18 kms.
15 mai = Jour de repos à Éauze – (200 kilomètres parcourus)
16 mai = Éauze – Nogaro – 21 kms.
17 mai = Jour de repos à Nogaro – Fin Compostelle (2è saison) – 219 kilomètres parcourus.
18 mai = Nogaro – Pau (bus SNCF)
18 – 20 mai = Pau
20 – 23 mai = Paris
24 mai = Paris – Vancouver
Après deux mois d’hiver particulièrement rudes en Colombie-Britannique (le thermomètre, à Vancouver, n’a jamais atteint en janvier/février le seuil de dix degrés – un record), j’ai bien hâte de reprendre la route!
Bon début de printemps à tous!








Cher Max,
Bon voyage dans le sud-ouest! Nous te souhaitons de belles rencontres et beaucoup de joie sur le chemin. Pas de chutes, cette fois-ci, d’accord? Après l’Inde et le Népal, quelle belle aventure dans une nouvelle culture!
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Merci cf53! Oui, absolument, j’ai appris une bonne leçon sur le GR65 l’an dernier entre Saint-Chély d’Aubrac et Saint-Côme d’Olt et je ferai beaucoup plus attention sur le chemin cette fois-ci. Que disent les proverbes déjà?… « Chat échaudé craint l’eau froide » ou « Un homme averti en vaut deux«
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“Quelle meilleure façon d’exprimer aujourd’hui sa liberté que partir le matin, sac au dos, sur un sentier de campagne, s’arrêter à sa guise dans un village ou dans un café afin de converser avec les riverains, et repartir ensuite, à son rythme – assuré de trouver le soir, au bout du chemin, un toit, un lit confortable, des compagnons de route venus du monde entier… et des hôtes accueillants, heureux de partager un repas avec marcheurs et pèlerins?”
Cher Max,
Je suis d’accord. C’est du bonheur en pleine forme. Bon voyage!
Mes sentiments distingués, Duc 😁
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Merci infiniment, cher Duc! Je dois avouer que j’ai longtemps réfléchi avant d’écrire (et de réécrire) cette phrase. Elle résume assez bien mon état d’esprit et je suis très heureux de lire que vous partagez mon point de vue. À ce sujet, je cherche depuis quelques jours (sans succès) la suite d’un poème assez connu qui contient ces mots: « Laissez vos familles, vos enfant, partez sur les routes… » Connaissez-vous ce poème?
Avec toute mon amitié.
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Tu veux dire “Lâchez tout”, par hasard, mon cher Max.
Grand merci à Google, j’ai trouvé ce poème d’André Breton.
« Lâchez tout.
Lâchez Dada.
Lâchez votre femme, lâchez votre maîtresse. Lâchez vos espérances et vos craintes. Semez vos enfants au coin d’un bois. Lâchez la proie pour l’ombre.
Lâchez au besoin une vie aisée, ce qu’on vous donne pour une situation d’avenir.
Partez sur les routes. »
J’espère que je ne te déçois pas. Respectueusement, Duc 😃
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Mon cher Duc,
C’est exactement le poème que je recherchais! Merci infiniment!! J’aime beaucoup ce poème d’André Breton. Grâce à vous, j’ai pu reprendre mes recherches et replacer le poème dans son contexte. « Lâchez tout » a été publié en avril 1922 dans la revue « Littérature ». À ce moment-là, à Paris et en Europe, un mouvement artistique important, « Dada » (auquel appartient André Breton) prend fin. Un autre mouvement va bientôt naître et lui succéder, le Surréalisme. Le poème peut faire grincer les dents, mais c’était justement l’un des buts du mouvement « Dada »: effrayer les bourgeois, déranger l’ordre établi et faire table rase des conventions. Merci encore infiniment, Duc! Vos talents de recherchiste sont exemplaires! Bien amicalement.
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Quel plaisir de lire tant de compliments sur ma région!
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Compliments bien mérités, Josiane!
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Bonne marche, Max !
Ben
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Merci beaucoup, Ben! À très bientôt cet été!
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Merci Max ! Un beau voyage en perspective, avec des endroits pittoresques et des étapes gastronomiques pour te récompenser de tes efforts. Nous avons hâte de suivre ton périple et de connaître tes impressions sur cette seconde partie du « camino » comparée à la première l’an dernier.
Merci aussi pour le film « Back to Burgundy » que nous avons regardé hier. C’était super, nous avons beaucoup aimé le scénario, les paysages, les acteurs et l’ambiance authentique recréée dans le film.
Nous partons faire du vélo à Campbell Valley Park, autour de Langley puis pause déjeuner au vignoble de Chaberton. On vous dira ce qu’on en pense. Passez un bon dimanche !
Annie
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Merci infiniment, Annie! J’ai cru comprendre que la balade en vélo et la visite du vignoble ont été un grand succès! Nous aimerions bien faire le même trajet… peut-être au début de l’été ou à l’automne? Tu as raison, j’ai très hâte de repartir sur le GR 65. Comme j’ai essayé de l’expliquer, il y a vraiment sur ce chemin, après quelques étapes, un phénomène, un sentiment particulier qui naît, puis qui prend racine, et qui remue quelque chose de profond, d’intime. Cela a été en tous cas mon expérience l’an dernier. Et il m’a fallu plusieurs mois avant de réaliser et de décrypter tout cela. J’ai envie de poursuivre et d’aller plus loin dans cette exploration. Curieusement, aussi beaux et sauvages qu’ils soient, rien de tel ne s’est passé sur les sentiers au Népal….
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Salut Max,
Il est vrai que ton 2e tronçon du Chemin de Compostelle commence fin avril.
Cela fait rêver de lire ton 1er voyage de 2018.
On avait dit que l’on essaierait de se promener une autre fois. Dimanche 7 avril? Le 14, je ne suis pas libre.
À bientôt.
Florence
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Merci Florence! J’apprécie infiniment ta présence sur le blog… À dimanche.
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Merci de m’envoyer ton nouvel article. Cela me permet de voyager avec toi et de connaître un nouveau monde et une nouvelle culture tout à fait différents de la mienne. Thank you so much 😊 . My
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Bonjour My, c’est un grand plaisir de te lire, et tu sais, c’est surtout à moi de te remercier car tu m’as aussi ouvert, il y a plus de vingt ans, les portes d’un monde et d’une culture que je ne connaissais pas, au Vietnam. Je ne l’oublierai jamais. Càm on, et à bientôt, My!
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Bonsoir Max, bonnes vacances et bonne randonnée, j’attends la suite de l’histoire. Affections
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Bonjour Claudy et merci mille fois, je suis si heureux d’avoir de vos nouvelles, car je n’ai pas eu de réponse à mon dernier courriel. J’espère que tout va bien pour votre époux et pour votre belle équipe à Jacmel. Je vous réécris dans les prochains jours. Très amicalement.
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Salut Max,
Je te souhaite une belle promenade le long de ta prochaine étape du chemin. Figure-toi que ma fille vient de faire une semaine des dernièrs kilomètres du chemin jusqu’à Santiago de Compostela. Elle et une amie ont commencé à Sarria, retour samedi en avion.
Karin et moi, on pense faire la route que tu prends (ou celle de l’annèe passée.) Penses-tu qu’au mois de Septembre il ferait toujours trop chaud? Ou qu’il y aurait trop de monde?
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Bonjour Ian, félicitations à ta fille, j’espère qu’elle a aimé son expérience sur le Camino, côté espagnol. Je pense que vous aimeriez beaucoup cheminer le long du GR 65. Si vous n’avez pas beaucoup de temps, je vous conseille de marcher entre Nasbinals, en Lozère, et Saint-Côme d’Olt, en Aveyron, une distance d’environ 35 kms, qu’ont peut facilement réaliser en deux étapes. Entre ces deux villages, chaque pas est magique, vous traverserez le magnifique plateau de l’Aubrac. Si vous avez plus de temps, faites le tronçon de 205 kms entre Le-Puy-en-Velay et Conques (ou jusqu’à Cahors). Pour la température et le monde au mois de septembre, c’est difficile de se prononcer, (la météo est devenue si imprévisible), mais je pense que cela devrait aller. Pour vous préparer pour le sentier, un seul ouvrage, la « bible » du GR65 – le « Miam Miam Dodo » (éditions du Vieux Crayon), mis à jour chaque année. Indispensable (à mon avis) pour les hébergements, les restaurants, les points d’eau sur la route, etc… Bonne planification, Ian! Et bon anniversaire! (j’ai oublié, la semaine dernière).
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Salut Max,
Désolé ne pas avoir répondu à ta réponse si détaillée, Max. Es-tu déjà en route? Il fait un froid de canard dequis une semaine, j’espère pas trop pour toi! Il est très difficile de dire ce qu’on va faire en mois de septembre, on laisse tout ouvert, la randonnée probablement pas avant l’année prochaine. Ma fille a bien aimé son étape côté espagnol. On a passé les deux dernières semaines à peu près à l’aider à déménager dans un nouvel appart, un travail qui ne me semble jamais terminé mais qui en vaut la peine. Il es si difficile de trouver un logement dans les grosses villes ces jours-ci, c’est presqu’un miracle qu’elle a quelque chose pour elle.
En attendant ton prochain reportage de la route,
Ian
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Merci, Ian! Je suis sur le GR65 depuis une semaine et je termine dans quelques heures un résumé de mes six premières étapes depuis Cahors. À très bientôt!
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