Malgré le temps couvert et le vent, mordant, glacial parfois, quatre jours de randonnées exceptionnelles entre Nasbinals et Saint-Côme-d’Olt, au cœur du haut plateau de l’Aubrac !
Il y a six ans, lorsque j’avais découvert la région, je m’étais promis de revenir dans l’Aubrac – à une condition. Avoir le temps d’explorer et de savourer ce lieu remarquable où marcheurs et pèlerins passent souvent trop vite, les yeux rivés sur les kilomètres et les étapes à parcourir.
J’ai donc pris le temps cette fois-ci de me poser à Saint-Chély-d’Aubrac pendant trois jours. Logé en chambre d’hôtes dans une bâtisse rénovée du 15è siècle, j’ai pu sillonner en toute tranquillité les merveilleux sentiers qui bordent le village.
Comme le montre la photo ci-dessus, à partir de 9h30 ou 10h le matin, la majorité des pèlerins a quitté St-Chély et a repris la route, le GR65, vers Saint-Côme d’Olt (16kms) ou vers Espalion (24 kms). Le village est pratiquement désert.
C’est le moment idéal, dans une boulangerie, dans un café, pour aborder les riverains, les anciens, et les écouter partager l’histoire de leur région.
Au milieu du 19è siècle, les hommes et les femmes de l’Aubrac quittent massivement leur terre « qui n’arrive plus à les nourrir ». Ils montent à Paris. Et exercent dans la capitale les métiers les plus pénibles: chaudronniers, charbonniers, frotteurs de parquet, porteurs d’eau. On les appelle, avec les Auvergnats, les « bougnats ». Les femmes préparent les repas dans des cafés-charbons où le mari livre le charbon et la femme sert les clients.
Peu à peu ces cafés-charbons se transforment en bars-tabac, puis en restaurants. La réussite, sociale, financière, est souvent au rendez-vous. Un siècle plus tard, les descendants des « bougnats » possèdent la majorité des grands cafés parisiens dont La Brasserie Lipp, le Café de Flore, les Deux magots, le restaurant Maxim’s. (Source: Vivre à Paris, janvier 2022)
Aujourd’hui, grâce au chemin de Compostelle, au tourisme, au travail, à la détermination des habitants, les villages de l’Aubrac, autrefois abandonnés, délaissés, revivent, prospèrent.
À moins de réserver plusieurs mois à l’avance, il est souvent difficile, entre avril et octobre, de trouver une place dans un gîte ou une chambre d’hôtes de la région.
Après plusieurs courtes randonnées aux alentours de Saint-Chély d’Aubrac, j’ai repris le jeudi 25 avril le chemin jusqu’à Saint-Côme-d’Olt.
Malgré le mauvais temps, vacances scolaires obligent (zones A et B), il y a beaucoup de randonneurs sur le GR65 ce matin-là. Des Français bien sûr, mais aussi des Suisses, des Allemands, des Coréens, plusieurs Québécois, très populaires sur le chemin.
Après quatre heures de marche, nous rejoignons…
Après une bonne nuit de sommeil au Couvent de Malet (la photo ci-dessus a été prise jeudi après-midi, de ma chambre, au couvent dont j’ai déjà parlé ici), j’ai repris vendredi, comme prévu, la navette de la Malle postale…
Me voilà maintenant à Figeac, samedi 27 avril, jour de marché au village…
Malgré le temps, toujours maussade, les clients se pressent devant les étals, près du Lycée Champollion où le marché a été temporairement relocalisé, à cause des travaux en cours, place Carnot.
J’ai eu le temps de déjeuner à Figeac à « La Petite Graine », un restaurant associatif et solidaire, géré en grande partie par des bénévoles.
Grâce à la contribution des clients, le restaurant vient en aide à la population démunie et marginalisée de Figeac en leur offrant des repas de qualité, à un prix modique.
Une belle initiative. Et un excellent repas, partagé dans un cadre convivial et chaleureux.
Après avoir parcouru environ 45 kilomètres dans l’Aubrac, j’ai maintenant terminé, tel que prévu, ma préparation. Aucun pépin à signaler.
Deux grandes randonnées m’attendent maintenant: La Voie du Célé (environ 109 kms) et la Voie de Rocamadour (environ 120 kms), deux variantes du GR65, entre Figeac et Cahors.
Au programme demain, dimanche: 19 kilomètres entre Figeac et Corn (le village de Corn est situé en amont de Marcilhac-sur-Célé.
J’ai bien hâte de commencer! Et je suis très reconnaissant de pouvoir tenter cette nouvelle aventure!
Je vous laisse en partageant une pancarte et une affiche, pleines de vérité, aperçues cette semaine le long du chemin…
Merci Max! Combien j’ai aimé ce carnet avec des paysages magnifiques! Tant de souvenirs me remontaient à la tête à propos des Auvergnats qui devaient « monter » à Paris pour gagner leur pain!
Je pense à toi quand je lis dans Météo-France que les températures sont basses.
Bon séjour à Figeac!
Les températures sont plus que « basses » Josiane! Il a plu toute la journée aujourd’hui sur le GR651 entre Corn et Marcilhac-sur-Célé. Le moral reste cependant au zénith. Le beau temps revient jeudi. Porte-toi bien!
Oh, Max, que cela me fait plaisir ta nouvelle mise à jour avant le Chemin du Célé. Je ne m’y attendais pas. De voir le Chemin que je vais prendre en septembre, me touche particulièrement.
Que ce moment priviligié dans le Lot sur de nouveaux chemins aux vues splendides t’apportent la satisfaction de profiter de la vie, comme tu sais si bien le faire.
J’aurais dû mieux t’écouter Florence lorsque tu me disais que la voie du Célé n’était pas facile! Montées et descentes toute la journée sur le chemin. Sept heures de marche. Une expérience de chèvre. Que je ne changerai pour rien au monde. On recommence demain! Bons préparatifs pour le GR65!
Oui, on peut dire que je connais cette région, même si je n’ai certainement jamais emprunté le GR. Les paysages doivent être magnifiques avec les couleurs du printemps. Bonne continuation!!
A+
Bravo, Monsieur Max!
A bientôt !
Merci infiniment, Camara! je n’ai pas oublié notre conversation à Marrakech, bonne continuation dans vos projets!
Ravie d’avoir fait ta connaissance Max! Bon courage sur le chemin 😁
Merci infiniment, Célia! Bravo pour tes succès et ton courage toi aussi!
Bonjour Max, Tu es au 7eme ciel partout sur les chemins et nous fais partager ta joie , tes rencontres et toutes les beautes que tu rencontres! grand merci! Je vois que le Cele presente aussi des defis… bon courage; tes photos de l’Aubrac sont superbes; le vent t’a donné des ailes! Bonne continuation
Merci beaucoup Christiane, pour ton appel aussi, tes encouragements, tout cela est très précieux. Je suis maintenant dans le petit village de Cabrerets. Journée de repos demain. Le beau temps revient peu à peu. Porte-toi bien. À bientôt.
Cher Max,
Toute la famille et tes amis ici t’applaudissent. On a hâte de te revoir ici et à Vancouver.
Cowgirls et Cowboys. Il neige ici !
Merci beaucoup les cowboys et cowgirl! On se revoit bientôt!
I am enjoying the bucolic scenery and especially, your evocative narration, Max. Thanks for sharing!
Welcome back home dear friend and thank you so much for keeping an eye on D for the next couple of weeks…. À bientôt,