Quelques mots simplement afin de confirmer mon départ dans une dizaine de jours pour l’Inde et le Népal – et partager, comme d’habitude, mon itinéraire pour les deux prochains mois.
Après mon séjour au Kerala il y a deux ans, et ma merveilleuse lune de miel dans le sud du pays, j’ai bien hâte de retrouver l’Inde. Et je pars cette fois avec les yeux grands ouverts! Bien décidé à observer d’un peu plus près les traditions et les défis de ce pays immense et déroutant.
En préparant ce nouveau voyage, je me suis tourné un moment, lors de mes recherches, vers le cinéma. Une importante industrie cinématographique, on le sait, existe en Inde, présente notamment dans la région de Mumbai. Plus de 1600 films sont produits dans le pays chaque année.
Pourquoi le cinéma?
Je voulais, avant le départ, rafraîchir un peu mes souvenirs et vivre, virtuellement, une nouvelle immersion. Par le biais du grand écran, par les personnages, les dialogues. Je voulais revoir et essayer de mieux comprendre le pays. Ses rituels, ses épreuves, ses enjeux.
Je voulais, grâce à l’image, décrypter le non-dit, le langage des corps, des yeux, les usages, le contexte – avant de replonger dans quelques jours, à Delhi, puis à Varanasi, dans le tumulte et le vacarme de la rue indienne.
Au cours des dernières semaines, j’ai donc vu ou revu avec Diana plusieurs films qui loin des paillettes et des chansons de Bollywood témoignent des dures réalités de la vie quotidienne en Inde aujourd’hui.
Par ordre de sortie sur les écrans, en voilà trois.

The Lunch Box
« The Lunch Box » (2013) du réalisateur Ritesh Batra. Tourné à Mumbai (Bombay), le film décrit la relation fortuite entre un homme, proche de la retraite, veuf, et une femme mariée, que presque tout oppose: l’âge, les intérêts, les projets, le parcours professionnel. Et pourtant, entre les deux personnages, va se nouer, autour de la nourriture, un lien fort et inattendu. Le film est une critique acerbe du monde du travail en Inde. Et un reflet de la grande solitude qui règne dans les mégapoles et, parfois, au sein des couples. Voir la bande-annonce ici.
« The Trap » (2015) réalisé par Jayaraj Nair. Tourné dans un décor splendide au Kerala. L’histoire poignante d’un vieil homme, éleveur de canards, et d’un jeune garçon devenu orphelin. Une amitié simple et profonde naît entre eux. Un jour, l’enfant disparaît, enlevé et vendu pour une centaine de roupies à une boutique de Mumbai qui fabrique des feux d’artifices. Un documentaire accablant sur le travail forcé des enfants. Un film exceptionnel. Bande-annonce disponible ici
« Sir » (2018) de la réalisatrice Rohena Gera. Le film a été présenté, en mai, au Festival de Cannes. Dans un grand appartement bourgeois de Mumbai, Rohena Gera aborde le délicat problème des relations amoureuses entre individus issus de castes différentes. Un architecte, écrivain à ses heures, peut-il enfreindre les tabous de sa classe et tomber amoureux d’une servante?
Voilà donc quelques-unes des réalités, des pratiques, des conventions que je me promets, en Inde, et aussi au Népal, d’observer.
Il y en a bien d’autres.
Dans chacun de ces deux pays, qui partagent une longue frontière commune, je prendrai tout mon temps. C’est l’un des privilèges de la retraite. Je passerai quatre semaines en Inde, et quatre semaines au Népal.
Ma feuille de route, entre la mi-novembre et la mi-janvier 2019, est la suivante:
En Inde, haltes prévues, au nord, à New Delhi, puis dans la ville sacrée de Varanasi (anciennement Bénarès), située au bord du Gange dans l’état de l’Uttar Pradesh. De Varanasi, je prendrai, le 19 novembre, le train puis le bus jusqu’à la frontière népalaise.
Retour en Inde, le 18 décembre, dans le grand sud du pays cette fois – dans l’état du Tamil Nadu où je m’arrêterai d’abord à Chennai (jadis, Madras) et ensuite à Pondichéry, l’ancien comptoir commercial situé dans ce qu’on appelait autrefois « l‘Inde française ».

Mes quatre étapes en Inde: New Delhi, puis Varanasi, dans l’état de l’Uttar Pradesh. Après le Népal, je prendrai l’avion de Katmandou jusqu’à Chennai, dans l’état du Tamil Nadu, puis le train vers Pondichéry.
Début janvier, de Chennai, retour en train vers New Delhi à bord du légendaire « Rajdhani Express ».
Ce train, très particulier, qui a la priorité de passage sur tout le réseau ferroviaire indien, quitte la gare de Chennai Central à six heures du matin et arrive à New Delhi le lendemain autour de dix heures.
Un parcours de 2175 kilomètres.
Temps du trajet? Environ vingt-huit heures.
Le bonheur absolu.
Je réaliserai ainsi un vieux rêve. Parcourir en train, dans un wagon confortable (je reviendrai plus tard sur ce choix), une grande partie du sous-continent indien… En dégustant en route quelques plats de la cuisine du pays… Comme ceux, ci-dessous, préparés récemment par l’artiste en résidence de la maison…

Galettes de dahl (lentilles) accompagnées de riz basmati, d’une salade de choux rouge et d’une soupe aux légumes assaisonnés au curry…

L’ancien royaume du Népal est aujourd’hui une république. Le pays compte environ 29 millions d’habitants. Mes étapes principales sont, ci-dessus, soulignées en rouge: Lumbini (près de Bhairawa à la frontière indienne), puis Tansen et Pokhara avant de rejoindre Katmandou et le quartier de Patan. À partir de Patan, excursion prévue à Bhaktapur et randonnées dans la vallée de Katmandou
Pour le Népal, ce sera également la grande aventure. Plusieurs randonnées et « treks » sont au programme, mais je préfère, pour l’instant, ne pas trop m’avancer. Ce sera mon premier voyage là-bas.
Deux ou trois grandes questions guideront mes pas au Népal:
- Comment le pays se remet-il du tremblement de terre d’avril 2015 qui a causé la mort de plus de 8500 personnes?
- De quelle façon gère t-on là-bas l’environnement et le tourisme de façon responsable et équitable? Huit des dix plus hauts sommets du monde sont situés au Népal et le pays a accueilli l’an dernier plus de 900 000 visiteurs.
Après une longue période d’instabilité (1990-2008), le Népal a officiellement aboli la monarchie en 2008 et le pays est aujourd’hui une république, dirigé par une femme, la très honorable Bidhya Devi Bhandari.

Bidya Devi Bhandari est la présidente de la république du Népal depuis 2015. C’est la première femme à occuper ce poste. Elle a été réélue à un second mandat en mars 2018
- Après plus de deux siècles de régime monarchique, comment la population vit-elle ces profonds changements?
- Qu’en est-il de l’ancienne composante maoïste au sein du gouvernement?
Au Népal aussi, je prendrai tout mon temps…
À partir du 19 novembre, je m’arrêterai d’abord à Lumbini, lieu de naissance de Bouddha. La petite ville, située à quelques kilomètres de la frontière indienne, est devenue, au fil des ans, un important centre de pèlerinage.
Après Lumbini, je passerai quelques jours dans le village de montagne de Tansen avant de rejoindre, le 27 novembre, Pokhara, la deuxième ville du pays et porte d’entrée vers le massif de l’Annapurna.
Longues randonnées prévues dans la région de Pokhara – dont un « trek« de cinq jours et de quatre nuits, avec un guide, le long des sentiers de l’Annapurna.
Je devrais également retrouver à Pokhara mes amis de Vancouver, Stephen et Annie!
Après Pokhara, je rejoindrai le 9 décembre, en bus, Katmandou et le quartier de Patan, situé au sud de la capitale, près de la mythique vallée de Katmandou. J’ai prévu réaliser, dans le sud de la vallée de Katmandou, une dernière longue randonnée de trois jours et deux nuits avec trois étapes prévues dans les villages de Balthali, Namo Buddha et Dhulikhel avant de regagner, le 16 décembre, Patan.
Départ de Katmandou enfin, le 18 décembre, pour Chennai.
Voilà pour la planification. Inch’ Allah.
Il ne reste plus qu’à toucher du bois, et sortir les gris-gris…
Lectures d’automne
Le Royaume (2014), d‘Emmanuel Carrère. Un récit passionnant qui éclaire et questionne la genèse et les premières années du christianisme. Du lac de Tibériade, aux voyages de Saint Paul, aux quartiers populaires de Rome sous Néron, Emmanuel Carrère met en scène les principales figures qui portent, défendent ou combattent au 1er siècle le christianisme naissant. Nombreuses références aux Évangiles et aux textes de deux historiens de l’époque, Tacite et Suétone. Le récit est aussi parsemé de longues notes autobiographiques.
À lire également, du même auteur, dans un tout autre registre, Limonov (2011).
Lire (Flammarion, 2018), de Bernard et Cécile Pivot Bernard Pivot et sa fille Cécile partagent leur amour de la lecture (et de l’écriture) dans une érudite et savoureuse petite encyclopédie que tout le monde devrait avoir dans sa bibliothèque. Souvenirs, conseils, coups de cœur et habitudes de lectures sont répertoriés avec esprit et humour dans de courts chapitres où la voix du père et celle de la fille divergent parfois, se complètent souvent. Un livre précieux à offrir à tous ceux et celles, grands et petits, qui aiment lire. Merci à H… de l’Alliance Française pour la recommandation.
Bonne fin d’automne à tous!
Bravo, Max !
Nous avons bien hâte de lire tes nouvelles
Aventures.
Prudence.
Ben
Merci beaucoup, Ben! Je t’appelle avant mon départ. Nous avons bien hâte d’avoir de vos nouvelles!
Cher Max,
Bon voyage! Je te souhaite de belles découvertes au Népal et en Inde. Que les anges gardiens te protègent!! Nous attendons avec impatience tes reportages.
Merci beaucoup frph, et SVP pas de soucis. Comme je l’ai écrit, je voyagerai lentement et prudemment pendant ces deux mois, avec un guide pour les 2-3 longues randonnées prévues au Népal. Pour l’Inde, même si je connais déjà un peu le terrain, je serai également vigilant.
Cher Max,
Merci pour les courts récits de film. J’ai en ce moment beaucoup de temps pour faire des recherches et pour les voir car, le surlendemain de mon départ de l’hôpital il y a 11 jours, il a fallu que je rentre tout de suite à un autre pour une opération urgente qui n’avait rien à voir avec la première. Je reste donc au minimum deux semaines à la maison après deux séjours de 4 nuits en deux semaines. Ne t‘en fais pas, le système médical et les médecins ici sont parmi les meilleurs au monde.
Je te souhaite bon voyage, mec. Tu profites bien de tes années de retraite.
Salut,
Ian
Quelles tristes nouvelles, Ian! Après notre conversation ce weekend, je pensais que tout allait mieux. Je te rappelle ce matin.
Heureux de t’avoir rejoint ce matin, mec! Dans quelques jours, tu seras remis et de nouveau sur pied. À bientôt, en C-B!
Quel plaisir de lire du français par quelqu’un qui aime cette langue autant que moi je l’aime! J’aimerais beaucoup t’accompagner lors de ton périple en train! Il me tarde de lire tes carnets (surtout celui sur Pondichéry, un nom qui me faisait rêver lorsqu’en histoire on nous parlait des 5 comptoirs « français » de l’Inde), carnets qui me transporteront dans un monde si différent! Très très bons voyages Max!
Merci beaucoup, Josiane! Cela aurait été très agréable de découvrir avec toi Pondichéry et de t’avoir comme compagne de route à bord des trains en Inde! Je te souhaite également de belles aventures dans les prochains mois! À très bientôt!