Entre Le-Puy-en-Velay et Aumont-Aubrac

Le Puy-en-Velay, ville principale de la Haute-Loire et point de départ du « chemin du Puy » vers Compostelle. Sur la gauche, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Annonciation, édifiée sur le site d’une église construite au 5è siècle.

Difficile de résumer en quelques paragraphes ces six premiers jours de marche entre Le-Puy-en-Velay, en Haute-Loire et Aumont-Aubrac, en Lozère.

Six jours de marche réalisés dans des conditions météo surprenantes – puisqu’après le grand ciel bleu des trois premiers jours (du vendredi 27 au dimanche 29), nous avons eu droit sur le chemin de Compostelle, pendant les deux jours suivants, à un temps gris et maussade.

À partir de Saugues, nous avons eu un peu de pluie, de la grêle et du vent. Beaucoup de vent, parfois violent. Il a même neigé, au réveil, mardi matin, 1er mai, dans le petit village de Chanaleilles, en Haute-Loire!

Les six premières étapes de mon chemin le long du GR65 vers Conques

Heureusement, dès mardi après-midi, au milieu du cinquième jour de marche, avant l’arrivée à Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère, le beau temps est revenu…. et nous a accompagnés jusqu’à Aumont-Aubrac…

Sixième jour de marche, en Lozère, entre Saint-Alban-sur-Limagnole et Aumont-Aubrac, le mercredi 2 mai.

Mais commençons par le début…

Arrivé avec quelques jours d’avance (à cause de la grève à la SNCF) au Puy-en-Velay, j’ai eu le temps d’explorer la ville – préfecture du département – et une partie des environs…

La chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe construite en 969 sur un piton volcanique au centre du Puy-en-Velay suite au 1er pèlerinage vers Compostelle de l’évêque de la ville. Ci-dessous, un des chemins qui longe la Borne, la petite rivière qui traverse Le-Puy-en-Velay avant de rejoindre, quatre kilomètres plus loin, la Loire…

Le temps de découvrir aussi, un matin, une partie du G.R. 70 – le sentier de 270 kilomètres qui court vers les Cévennes, baptisé « le chemin de Stevenson », en mémoire du voyage qu’effectua dans la région, en 1878, l’écrivain écossais Robert-Louis Stevenson…

Sur le GR70, à proximité du Puy-en-Velay, mardi 24 avril… Le printemps est bien arrivé en Haute-Loire…. Ci-dessous, au bord de la route, un cheval quitte son enclos et vient me saluer… C’est plutôt bon signe…

J’ai également eu la chance lors de mon séjour au Puy de déguster dans la vieille ville quelques plats délicieux…

Un plat basque de piperade au Puy-en-Velay. Restaurant « Chez mon Pote », place du Marché Couvert.

Rue Saint-Jacques, Le Puy-en-Velay

Depuis les escaliers de la cathédrale du Puy, des coquilles en bronze, clouées au sol, indiquent aux pèlerins le début de la voie vers Compostelle…

Grand départ sur le chemin de Compostelle à 8h40, vendredi matin, le 27 avril…

Après une trentaine de minutes de marche, première surprise: il n’y a personne, ou presque, sur le G.R. 65 qui monte lentement vers la campagne, au sud-ouest du Puy…

Entre Le-Puy-en-Velay et Montbonnet, le vendredi 27 avril

Pendant cette première étape de 15 kilomètres jusqu’à Montbonnet, je ne rencontrerai que quatre ou cinq pèlerins. Tout aussi surpris que moi semble-t-il du chemin presque désert qui s’ouvre devant nous…

Je ne me plains pas. Il fait un temps magnifique! En route, des petits villages pimpants, des hameaux, tous habités…

Le hameau de Liac en Haute-Loire

Le long du sentier de nombreuses plaques viennent illustrer la riche histoire de la région…

Je me suis arrêté souvent. J’ai pris plusieurs photos… Et il me faudra presque cinq heures pour atteindre Montbonnet, un petit village paisible de 120 habitants où je passerai ma première nuit de randonneur…

Une partie du village de Montbonnet, 1110 métres d’altitude…. Ci-dessous, un berger, à Montbonnet…

… qui, comme tous les après-midis, veille au bon retour à l’étable de ses 48 vaches montbéliardes…

… connues comme excellentes laitières pour la fabrication de fromages et pour leur viande de qualité…

En compagnie de deux autres marcheurs, je goûterai ce soir-là à mon premier repas, en formule chambre d’hôtes…

Saucisse de Lyon accompagnée de légumes bio. Ci-dessous, fromage fermier « aux artisous » (auvergnat pour « artisan ») de la Haute-Loire, Montbonnet, le vendredi 27 avril.

Le soleil est encore au rendez-vous le lendemain sur le tronçon vallonné de 15 kilomètres qui relie Montbonnet à Monistrol d’Allier…

Le GR65 au sud-ouest de Montbonnet, le samedi 28 avril

… en passant par le très beau et accueillant village de Saint-Privat d’Allier…

Le château médiéval qui surplombe le village de Saint-Privat d’Allier

Saint-Privat d’Allier où, à ma grande surprise, les panneaux dans les rues sont aussi rédigés dans le patois local, une variante de l’Occitan…

Patois encore parlé par quelques anciens dans le village… Et complètement incompréhensible, me dit-on malicieusement, pour les habitants de la ville de Saugues… distante d’environ trente kilomètres!…

Panneaux et enseignes à Saint-Privat d’Allier

 

Nous croisons sur la route d’autres villages… aux noms parfois étonnants…

SVP prononcer « Le Chère »… Les habitants du village vous en seront reconnaissants…

Entre Montbonnet et Monistrol d’Allier…

Après quatre heures de marche, arrivée en début d’après-midi, le samedi 28 avril, au bourg de Monistrol d’Allier… Une pancarte annonce fièrement aux visiteurs qu’un des deux ponts de la ville a été construit, en 1888, par l’ingénieur Gustave Eiffel…

Monistrol d’Allier compte environ 150 habitants. Le bourg accueillait autrefois de riches Écossais qui venaient jusqu’ici pêcher le saumon, abondant, dans la rivière Allier. Pour servir cette clientèle fortunée, un hôtel étoilé – « Le Pain de Sucre » – a jadis été construit dans le village. Cet hôtel existe toujours et accueille aujourd’hui, dans un cadre suranné, randonneurs et pèlerins…

Troisième étape, le dimanche 29 avril, entre Monistrol d’Allier et Saugues

Le village de Saugues en Haute-Loire

Le temps s’est brusquement couvert le lundi 30 avril lors de ma quatrième étape entre Saugues et Chanaleilles…

Le GR65 entre Saugues et Chanaleilles… Altitude: environ 1200 métres…

Le vent s’est levé. Un vent fort et glacial a soufflé sur les monts de la Margeride. J’ai pressé le pas, et j’ai franchi les 13 kilomètres entre Saugues et Chanaleilles en un peu plus de deux heures trente…

J’ai retrouvé à Chanaleilles plusieurs visages connus. Randonneurs français pour la plupart. Mais aussi étrangers. Belges, Allemands, Colombiens, Taïwanais, Australiens.

Nous avons, le lundi 30 avril, partagé chaleureusement le repas du soir autour d’une table commune dans l’unique café du village…

Randonneurs réunis le lundi soir 30 avril au Café du Pont, à Chanaleilles, en Haute-Loire. Une belle soirée!

Quelle surprise le lendemain, 1er mai, de se réveiller dans le village… sous la neige! Et d’emprunter, tôt le matin, sous la neige toujours, le chemin de 19 kilomètres (ma plus longue étape) vers Saint-Alban-sur-Limagnole, en Lozère…

Le GR65 entre Chanaleilles et Saint-Alban-sur-Limagnole, le mardi 1er mai… Ci-dessous, près du village « Le Sauvage », altitude 1300 mètres. Heureusement, il ne fait pas trop froid. Et je suis bien équipé. Le thermomètre tourne autour de 3 ou 4 degrés… Étape épique!…

Comme par miracle, vers midi, alors que le GR65 laisse la Haute-Loire et entre dans la Lozère, le soleil, timidement, fait son apparition…

Hallelujah!…

Mardi après-midi 1er mai en Lozère près du village de Saint-Alban-sur-Limagnole…

Après une halte confortable à Saint-Alban-sur-Limagnole, j’ai rejoint mercredi après-midi le village d’Aumont-Aubrac, distant de 16 kilomètres…

Le mercredi 2 mai entre Saint-Alban-sur-Limagnole et Aumont-Aubrac

91 kilomètres parcourus jusqu’à présent. Rien de cassé. Pas une seule ampoule. Et je chemine semble-t-il de plus en plus vite, terminant des étapes de 15 à 19 kilomètres en 3 heures ou 3 heures 30, au lieu des 4 heures ou 4 heures 30 prévues au départ. Un autre un bon signe.

Voyager légèrement s’est révélé être une excellente option. La Malle Postale achemine tous les matins mon sac jusqu’à ma prochaine destination. Service impeccable. Mon sac m’attend chaque après-midi dans ma chambre d’hôtes ou à l’hôtel.

Le mercredi 2 mai

Restent 114 kilomètres jusqu’à Conques… Le GR65 est, paraît-il, encore plus beau au fur et à mesure que l’on se rapproche du département et de la vallée du Lot…

J’ai bien hâte de découvrir dans les prochains jours les tronçons du chemin de Compostelle classés par l’Unesco…

Neuf étapes avant l’arrivée à Conques…

Avant de terminer, j’aimerais remercier sincèrement Sandrine et Boris pour la très chaleureuse halte partagée à Saugues (merci pour les champignons!). Et remercier également Christian et Françoise qui m’ont si gentiment accueilli pendant deux jours dans leur grande et belle maison de famille à Aumont-Aubrac.

Deux excellentes adresses sur le chemin de Compostelle. Merci infiniment!

Saugues – Chambres d’hôtes L’Arc-en-Ciel. Tel: 04 71 77 68 60  ou  06 19 19 29 45.

Aumont-Aubrac – Chambres d’hôtes Le 24. Tel: 06 75 91 71 30.

Le chemin de Compostelle, avril 2018

 

 

16 réflexions sur “Entre Le-Puy-en-Velay et Aumont-Aubrac

  1. Cher Max,
    Cela ressemble à un conte de fées où tu te promènes… Je suis bouche-bée. Porte-toi bien et reste en bonne santé!!

    • Merci beaucoup, Bambou. Jour de repos aujourd’hui au Couvent de Malet, à l’extérieur du petit village de Saint-Côme d’Olt. Les grandes étapes de 16-19 kilomètres sont maintenant terminées. J’irai maintenant à petits pas jusqu’à Conques, 9 à 12 kilomètres par jour environ. Le chemin se termine déjà dimanche.

  2. J’aime beaucoup suivre ton chemin Max au fil de tes pérégrinations dans divers lieux du monde.
    Je me dis que ce chemin là, je m’en inspirerai certainement une année prochaine…pour moi qui ne souhaite faire qu’un bout du chemin de Compostelle et tous les éléments que tu mentionnes sont donc bienvenus. Et puis les photos sont toujours tellement belles !
    Bonne marche dans ce beau coin de France.
    Geneviève du train Marseille-Paris il y a 2 ans

    • Merci infiniment, Geneviève, je me rappelle très bien de notre belle et franche conversation. Merci d’avoir écrit. Pour le chemin de Compostelle en France, une bonne façon de se préparer est de parcourir le « Miam Miam Dodo » (Les éditions du Vieux Crayon), le guide incontournable du chemin mis à jour et publié chaque année en décembre car les choses changent vite sur le GR65: les hébergements, les boulangeries, les points de ravitaillement ouvrent et/ou ferment régulièrement. J’ai ajouté dans le dernier article, vers la fin, des infos supplémentaires sur la Malle Postale, très pratique. Et j’inclurai dans le prochain article autant d’infos pratiques que possible. J’ai aussi rencontré cette semaine deux marcheurs qui sont partis de la Bretagne. Des chemins vers Compostelle existent aussi là-bas. Encore merci d’avoir pris le temps d’écrire!…

  3. Salut Max,
    Quelle surprise de voir la neige! Ici il fait beau comme en été, je viens de rentrer après quatre journées de vélo-randonnée à la mer baltique, à peu près 320 km aller-retour. Quelle belle idée ce service de baggages, qui doit rendre ton chemin encore plus agréable. À la prochaine!

    • Bon retour à la maison, Ian. 320 kilomètres en vélo, bravo, c’est tout un périple! Quelles frontières as-tu franchies? De mon côté, malheureusement, je suis tombé lourdement sur le GR65 lundi après-midi. Plus de peur que de mal, mais j’ai 2-3 côtes endolories…

  4. Je trouve enfin un petit moment pour te répondre. Merci pour ce premier chapitre de ton périple qui te mène sur les pas de quelques illustres personnages et te fait traverser des lieux aux noms pour le moins originaux ! Je viens d’apprendre, en lisant le commentaire précédent, que tu as fait une chute hier, heureusement que tu n’as rien de cassé et que les étapes qui te restent à parcourir sont de plus courtes durées que les premières ! Quelle surprise d’avoir eu de la neige pour l’une de tes étapes, surtout après avoir eu un temps estival quelques jours auparavant ! Heureusement, plus tu vas vers le Sud, plus tu devrais avoir beau temps.Tu sembles avoir trouvé un bon rythme de croisière dès le début de ton itinéraire et t’en être tiré jusqu’à présent sans une seule ampoule, crampe ou douleur musculaire, chapeau ! D’après tes photos, le chemin semble très agréable, et je pense que tu apprécies autant les paysages bucoliques que les villages de charme, les rencontres conviviales avec tes hôtes ou les « pélerins » de tous les continents, sans oublier bien sûr la bonne cuisine locale qui vient récompenser tes efforts. Tu découvres vraiment la France profonde !
    Vas-y mollo pour les prochains jours et garde bon pied, bon oeil ! J’ai bien hâte de lire la suite de tes aventures.

    • Merci infiniment, Annie, pour ton soutien attentif. Je viens de terminer ma 12è journée de marche entre Espalion et Estaing, dans l’Aveyron, et je dois t’avouer que je commence à ressentir toute la fatigue accumulée de cette longue randonnée! Surtout après ma chute lundi. Vivement quelques jours de repos après Conques où je devrais arriver comme prévu dimanche. Je suis très heureux d’avoir réalisé ce projet. Et j’ai hâte de résumer en mots et en images ce que j’ai vu, entendu et ressenti sur le chemin. Bon voyage bientôt à tous les deux! Encore merci. Amitiés à Stephen.

  5. Bravo pour cette première semaine ! Il y a deux ans j’ai marché du Puy-en-Velay jusqu’à Roncevaux. C’est inoubliable ! Je m’en souviendrai toujours et après on a toujours envie d’y retourner…

    • Merci Maria! Vous avez entièrement raison. Le chemin de Compostelle est comme un aimant. Difficile de s’en détacher… et je planifie moi aussi déjà, un jour, revenir sur le chemin…

    • Je te souhaite de tout coeur Sylvie de pouvoir faire un jour ce pèlerinage. On voit et on apprend tellement de choses sur le chemin!

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