Bonjour du Puy-en-Velay, en Haute-Loire!




Nous avons profité au maximum de notre court séjour à Montréal!





Me revoilà, pour la troisième fois, au Puy-en-Velay, à l’aube d’une nouvelle aventure qui m’emmènera vagabonder pendant trois semaines le long de sentiers féeriques en Occitanie.


Pourquoi ces randonnées et pourquoi ce retour au Puy-en-Velay? Une ville où je suis passé deux fois déjà, en 2018 et en 2022.
La réponse est toute simple. Je viens terminer ici un projet inachevé.
À la fin de mon périple sur le chemin de Compostelle en juillet 2022, je devais immédiatement reprendre le train vers Figeac afin de parcourir deux des variantes mythiques du GR65: la voie du Célé et la voie de Rocamadour.
Mais après deux jours de repos à Saint-Jean-Pied-de-Port, fin juillet 2022, je me suis vite rendu compte que j’allais devoir remettre mon projet. Après avoir cheminé sous la canicule plus de 325 kms entre Conques et Cahors puis entre Nogaro et les Pyrénées, j’étais tout simplement vidé, fatigué, incapable d‘envisager deux longues randonnées supplémentaires.
À la mi-juillet, en 2022, le thermomètre était monté jusqu’à 40 degrés sur le chemin (25 kms) entre Nogaro et Barcelonne-du-Gers. J’avais eu l’impression ce jour-là, le 16 juillet, et toute la semaine, de marcher dans un four. Une expérience que je n’oublierai jamais.
Les habitudes sur le GR65 avaient été complètement bouleversées lors de la canicule. Les propriétaires des chambres d’hôtes, des gîtes, avaient dû rapidement ajuster leurs horaires. Le petit-déjeuner était servi à l’aube. Dès 6 ou 7 heures, randonneurs, pèlerins étaient en route. Et nous terminions nos étapes en nage, exténués, vers midi ou 13h, au lieu de l’heure d’arrivée habituelle: 15h ou 16h.

Me revoilà donc de retour dans la région, au printemps cette fois, déterminé à réaliser ce projet inachevé il y a deux ans.
Avant d’entamer le Célé (109 kms) puis la voie de Rocamadour (120 kms environ), j’avais cependant besoin d’une période de rodage, de « mise en jambes », quelques jours de marche afin de mieux me préparer avant d’arriver à Figeac.
J’ai tout naturellement choisi l’Aubrac, pour sa proximité avec le département du Lot, mais c’est aussi et surtout une région que je rêve de retrouver depuis mes premiers pas sur le chemin de Compostelle en 2018!
Pour les marcheurs, ce tronçon du GR65 – à mi-chemin entre Le-Puy-en-Velay et Conques – est tout simplement divin!
Voilà donc mon itinéraire dans ces régions du centre et du sud-ouest de la France que je ne me lasse pas d’explorer!


Partie A = Le-Puy-en-Velay et le plateau de l’Aubrac

18 – 21 avril = Le Puy-en-Velay (Haute-Loire)
21 avril = Navette Le Puy-en Velay – Nasbinals (Lozère)
22 avril = Nasbinals – Saint-Chély-d’Aubrac (Aveyron) = 16 kms
23 avril et 24 avril = Randonnées autour de Saint-Chély-d’Aubrac
25 avril = Saint-Chély-d’Aubrac – Saint-Côme-d’Olt (Le Couvent de Malet) = 15 kms
26 avril = Navette La Malle Postale: Saint-Côme-d’Olt – Conques (déjeuner) – Figeac (Lot)
27 avril = Figeac (grand marché du samedi)

B = La Voie du Célé (environ 109 kms, sur le GR 651)
28 avril = Figeac – Corn = 19 kms
29 avril = Corn – Marcilhac-sur-Célé = 24 kms
30 avril = Marcilhac-sur-Célé – Cabrerets = 18 kms
1er mai = Repos à Cabrerets
2 mai = Cabrerets – Bouziès – Saint-Cirq-Lapopie = 11 kms
3 mai = Saint-Cirq-Lapopie – Bouziès – Pasturat = 17 kms
4 mai = Pasturat – Cahors = 20 kms
5 mai = Cahors – Retour à Figeac (SNCF)

C = La Voie de Rocamadour (environ 127 kms, sur le GR 6 et le GR 46)
6 mai = Figeac – Lacapelle-Marival = 22 kms
7 mai = Lacapelle-Marival – Saint-Chignes = 21 kms
8 mai = Saint-Chignes – Rocamadour = 18 kms
9 mai = Repos à Rocamadour
10 mai = Rocamadour – Labastide-Murat = 27 kms (selon ma condition, exceptionnellement, pour cette très longue étape, je prendrai peut-être la navette de la Malle Postale). Très peu d’options d’hébergement entre Rocamadour et Labastide-Murat.
11 mai = Labastide-Murat – Vers = 23 kms
12 mai = Vers – Cahors = 16 kms
13 mai = Cahors – Paris (train)
D = Paris, 13-20 mai
Au programme à Paris: retrouvailles avec un ancien camarade de classe perdu de vue depuis notre scolarité turbulente au Collège Stanislas de Montréal au milieu des années 70. J’irai aussi refaire un tour à Melun (Seine-et-Marne) où j’ai vécu, en pension puis en famille, dans les années 60. Retour à Vancouver le 20 mai.
Bon printemps à tous!
Notes de lecture:

On a beaucoup parlé d’Amin Maalouf l’automne dernier lorsqu’il a été élu à Paris (à 28 voix contre 8 à son concurrent, Jean-Christophe Rufin) secrétaire perpétuel de l’Académie française. Une éclatante victoire. Je me suis alors aperçu que je n’avais encore rien lu de cet écrivain, né à Beyrouth et arrivé en France en 1976, peu après le début de la guerre au Liban.
J’ai donc essayé, au Maroc puis à Vancouver, de rattraper mon retard en lisant trois ouvrages absolument remarquables. Deux romans et un essai qui m’ont profondément remué, bouleversé. Et qui m’ont permis de découvrir un grand écrivain, un historien, érudit, plein de talent. Un écrivain de génie.
i. Les Échelles du Levant – (1996)

L’histoire fascinante d’une famille fortunée vivant, au début du siècle dernier, au « Levant », la région bordant la côte méditerranéenne de l’Asie (Syrie, Liban, Turquie). À la tête de la famille, un homme cultivé, raffiné, fantasque, qui a, pour son fils aîné, Ossyane, les plus hautes ambitions. Ce dernier, cependant, n’a qu’une envie: s’affranchir au plus vite de l’emprise de son père. Ossyane part donc, en juillet 1937, étudier la médecine à Montpellier. Sa vie bascule deux ans plus tard. La 2è guerre mondiale éclate. Ossyane entre, en France, dans la Résistance. Où il se distingue, se fait un nom. Il rencontre Clara, résistante elle aussi, de confession juive. Ils se marient. Ont une fille. Après la guerre, Ossyane rentre au pays, au Liban, où s’est installé son père. Il est accueilli en héros. Commence alors pour Ossyane, malheureusement, un long et inexorable déclin. Une descente aux enfers. Arrivera-t-il à s’en sortir? Des fastes de l’Orient, aux drames de la guerre, aux moeurs surannées d’un autre temps, le roman nous entraîne dans une aventure extraordinaire où se mêlent le destin tragique d’un homme et l’histoire de toute une région. Un récit palpitant, déchirant, dont on ressort ébloui.
ii. Les désorientés – (2016)

Un roman splendide (520 pages) qui explore deux thèmes complexes et délicats: l’amitié et l’exil. Un groupe d’anciens amis, inséparables pendant leur jeunesse universitaire au Liban, se retrouve à Beyrouth après s’être perdus de vue pendant vingt ans. Ils sont réunis à l’occasion de la mort d’un de leurs camarades, Mourad. Ces anciens amis ont, pour la plupart, quitté le Liban pendant la guerre civile. Leur vie s’est construite ailleurs: à Paris, à Sao Paulo, à Amman, dans l’Indiana. Certains, par contre, sont restés au pays. Ont fait front. Ont combattu les milices. Ou sont entrés dans les ordres. Trajectoires diamétralement opposées. Après vingt ans, éparpillés aux quatre coins du monde, que reste-t-il de leurs convictions? De leurs idées de jeunesse? De leur idéalisme? Devant leurs camarades, ils doivent expliquer, justifier leurs choix. Un ouvrage admirable. Sur l’amitié qui, au fil des ans, des circonstances, évolue, fluctue, jusqu’à devenir, parfois, un lointain souvenir.
iii. – Le naufrage des civilisations – (2019)

Un essai magistral qui résume dans un premier temps les événements qui ont profondément secoué et transformé le Moyen-Orient entre 1948 et la guerre des « Six Jours » en 1967. Événements bien souvent oubliés aujourd’hui mais qui éclairent, expliquent la poudrière qu’est devenue la région depuis. Qui se souvient par exemple de l’assassinat, en 1948, du premier ministre égyptien suivi, en 1949, du meurtre du fondateur de la confrérie des Frères musulmans? Qui se rappelle du « grand incendie » du Caire qui met fin à la présence militaire britannique en Égypte et entraîne l’avènement de Nasser et du « panarabisme »? Se souvient-on que l’Irak était, à la même époque, une monarchie, dirigée par le roi Fayçal II, assassiné en 1958? Se rappelle-t-on enfin qu’entre 1958 et 1961, l’Egype et la Syrie (et brièvement le Yémen) formaient un seul et même état: la République arabe unie? Tous ces événements conjugués, écrit Amin Maalouf, et d’autres, comme l’échec du panarabisme qui visait à unifier les peuples arabes qu’ils soient Sunnites, Chiites, Juifs ou Chrétiens, « finiront par avoir des retombées dans le monde entier, du Sahara aux montagnes d’Afghanistan jusqu’aux tours jumelles new-yorkaises détruites par un commando ayant à sa tête un militant islamiste égyptien. »
Une remarquable leçon d’histoire qui se termine, dans un deuxième temps, par un double constat. Dans un monde hyper médiatisé, saturé de réseaux dits « sociaux », A. Maalouf constate « l’engourdissement » collectif de notre esprit critique. Et, plus inquiétant encore, il observe le manque de solidarité de nos sociétés contemporaines où chacun agite son drapeau, revendique son identité, sa différence, au détriment du bien et de projets communs. « Il y a aujourd’hui », conclut A. Maalouf, « de plus en plus de facteurs qui fragmentent et de moins en moins en moins de facteurs qui cimentent ». Précieuses réflexions, parmi tant d’autres.

Je vous laisse avec un aperçu de quelques-uns des plats savourés pendant mon (trop court) séjour au Puy-en-Velay.




Vous voilà de retour. Contente de vous lire.
Claudy
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Merci beaucoup, Claudy.
Nous pensons à vous et à Jacmel.
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Cher Max,
Merci pour le super partage et les photos.
Re-bienvenue sur le chemin, régale-toi en marchant, en faisant de nouvelles découvertes et surtout en rencontrant des gens intéressants!
Les repas sont magnifiques, les marchés aussi.
Bo jeung et reste en bonne santé.
Cowgirl
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Merci beaucoup Cowgirl!
J’ai quitté ce matin comme prévu Le Puy-en-Velay avec la navette de la Malle Postale et suis maintenant à Nasbinals, en Lozère. Soleil et grand ciel bleu dans cette partie (nord-ouest) du département… mais il y a beaucoup de vent, glacial parfois.
Première petite marche de « mise en jambes » ce matin autour de Nasbinals. Ai dû acheter des gants, à cause du vent. Autrement, ça va, je suis bien équipé.
Super content d’être de retour dans la région!
A+
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Bonjour Max,
Quel plaisir de retrouver tes Carnets de voyage.
Je te suivrai par la pensée tout le long des chemins de ces régions qui me tiennent tant à cœur.
Tu me donnes envie de lire les romans de Amin Maalouf.
Bon séjour!
Josiane
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Merci beaucoup, Josiane. Je sais que tu aimerais revoir ces belles régions!
Tu sais qu’il est possible grâce aux navettes quotidiennes de la Malle Postale de se déplacer facilement de village en village dans cette partie de l’Occitanie… et tout le long du chemin de Compostelle en France jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port!
Il suffit de préparer un itinéraire et un petite camionnette vient te chercher le matin à ton hébergement et t’amène à ta prochaine destination.
Tu peux rester explorer un village (comme Saint-Chély d’Aubrac ou Saint-Côme d’Olt ou Decazeville) aussi longtemps que tu veux…
C’est pratique. Le service est efficace, impeccable.
Le guide « Miam Miam Dodo » (mis à jour chaque année) te donne toutes les infos sur les options d’hébergement et de restauration dans chaque village que traverse le GR65.
J’aimerais bien entendre tes réflexions sur les ouvrages d’Amin Maalouf. Ma plus belle découverte jusqu’à présent cette année.
À bientôt,
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Bonne route Max. La température ne devrait pas être aussi accablante qu’en 2022. Bien hâte de lire la suite.
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Merci beaucoup, Alix. À part le vent, température idéale pour la marche ces jours-ci. Suis si heureux d’être de retour sur le GR65.
Pour info, ai remarqué plusieurs nouveaux détails aujourd’hui.
Par exemple, dans la camionnette ce matin, il y avait un homme de 85 ans, en super forme, qui allait marcher avec sa fille dans l’Aubrac. Quel bel exemple!
Prenez bien soin de vous tous les deux.
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Tellement content de te lire, jeune voyageur fringant. Je me demande toujours où tu prends ton énergie. Continue de nous éclairer avec tes comptes-rendus fascinants.
Je passerai 3 semaines au Québec jusqu’au 24 mai. On se voit au retour à Vancouver.
Bonne route 🏃🏾➡️
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Merci infiniment, Jean-Guy!
Avec plaisir pour une nouvelle rencontre bientôt à Vancouver.
Bon voyage au Québec!
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Bonjour Max, quel plaisir de reprendre la lecture de ton blog. Ton enthousiasme face à cette nouvelle aventure est contagieux. Je suis contente que tu y aies inscrit l’itinéraire de chaque jour. Un nouveau défi aux vues magnifiques. Labastitide-Murat est la petite ville où nous allions faire le marché, prendre un pot ou manger au resto avec ma marraine. Très proche de mon coeur. Quand tu seras à Vers, envoie des pensées vers moi et cette femme que j’ai tant aimée.
Je viens de réserver Le Naufrage des civilisations à la biblio. On verra si cela m’intéresse.
Belles randonnées, mon ami.
Florence
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Merci beaucoup Florence de partager si chaleureusement tes souvenirs de jeunesse dans cette partie du Lot où je marcherai bientôt.
Je penserai à toi et à ta marraine en arrivant à Vers, dernière étape avant Cahors.
Tu m’as tellement parlé de cette région que j’ai l’impression de la connaître déjà un peu.
On se revoit à mon retour, à Vancouver ou à Galiano.
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Merci pour ton petit mot, Max. J’espère que le beau temps est au rendez-vous. Je le verrai avec ta mise à jour du samedi.
Je me permets de te déranger. J’ai dit à la Malle Postale que j’aurai aussi des logememts avec Airbnb et ils m’ont dit qu’ils ne livrent pas aux Airbnb. Est-ce que pour toi quand tu as pris des Airbnb dans tes marches précédentes, ils ont livré sans contester, sans s’en rendre compte?
Merci pour l’info. À plus tard.
Florence
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Allo Florence,
Bonne question. Je te réponds par courriel dans quelques minutes.
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Salaam aleikum, annyeonghaseyo, Max!
Such a lovely family reunion – I see that Diana has been cooking with her heart!
I am impressed with your fortitude – that is a very ambitious itinerary. I wish you safe trails and inner silence as you forge on with your quest.
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Thank you so much Savouring Life!
How do you find the time between two planes and three countries to stay in the loop? Amazing!
Yes, Diana cooked with all her heart and soul beautiful meals for the family in Montreal. Just like you do in Vancouver.
And yes, my itinerary is ambitious… because, somehow, the clock is ticking away and I don’t know how much longer I’ll be able to hike and dance my way through these beautiful lands (and enjoy the wines!).
My bucket list is far from being filled. Each day is a new adventure!
Thanks so much for sharing the info and pictures from the Silk Road. Looks like you’ve had a fabulous trip.
Have a safe return home.
A+
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The places to see, the places to go! Thank you for sharing your travel photos & insights, Max! Building memories and making friends…take good care! Rose
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Thank you so much Rose, and welcome to the blog! Take good care as well.
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bonjour Max
nous sommes contents de te savoir sur le chemin du Périgord. Quant à nous, nous sommes ce soir à Auch et demain à Toulouse. Nous pensons bien fort à toi et nous aurions bien aimé te retrouver, sans doute ce sera pour une prochaine. Nous t’embrassons. Agnès et Serge.
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Merci infiniment Agnès et Serge, bonne route dans le Sud-Ouest à vous aussi.
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