Aventures en Occitanie (Lozère, Aveyron, Lot)

Bonjour du Puy-en-Velay, en Haute-Loire!

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Le samedi, c’est jour de marché, aux alentours de la place du Plot, dans la vieille ville…

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… du Puy-en-Velay où je suis arrivé jeudi après-midi…

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… en train (TGV + TER), directement de l’aéroport CDG … après un merveilleux séjour…

13 avril 2024 Chez Alix

… en famille avec Diana, à Montréal, où nous avons retrouvé avec bonheur mon frère, ma sœur, mes nièces, leurs conjoints… et une  rimbambelle d’a-d-o-r-a-b-l-e-s petits-enfants dont le plus jeune, né il y a cinq mois, le jour de mon anniversaire, porte en partie… mon prénom! Je suis aux anges, honoré, comblé.

Nous avons profité au maximum de notre court séjour à Montréal!

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Diana (sur la gauche, casque rouge) en grande discussion, le lundi 15 avril, avec deux étudiants inscrits en 1ère année à McGill. Quel plaisir de retrouver, en vélo et sous le soleil, le campus de l’université où j’ai étudié pendant 5 ans. Nous sommes ensuite allés découvrir, à dix minutes de marche, au centre-ville, un formidable nouvel espace culinaire et culturel où nous avons dégusté de merveilleux plats…

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Griot de porc, riz aux pois, banane pesée et accra, restaurant Paul Toussaint, Time Out Market, 705 Rue Sainte-Catherine, Montréal.

14 avril 2024 chez Marie-Hélèneplus

Cela a été un immense bonheur de retrouver la famille à Montréal! Ci-dessus, chez ma soeur, le 14 avril.

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Scènes de marché, Le-Puy-en-Velay…

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le samedi 20 avril

Me revoilà, pour la troisième fois, au Puy-en-Velay, à l’aube d’une nouvelle aventure qui m’emmènera vagabonder pendant trois semaines le long de sentiers féeriques en Occitanie.

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Les trois départements (encerclés en orange) où je randonnerai entre le 22 avril et le 12 mai. La ville du Puy-en-Velay est située juste au nord-est, en Haute-Loire, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Voir cartes détaillées ci-dessous.

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La carte de mon itinéraire en Occitanie. #1 – Du Puy-en-Velay, une navette me conduira à Nasbinals (Lozère), point de départ de 4 jours de marche dans le plateau de l’Aubrac. #2 – Après l’Aubrac, direction Figeac (Lot) où je débuterai mon parcours le long de la rivière Célé jusqu’à Cahors (tracé rouge sur la carte). #3 – Retour (en train) enfin jusqu’à Figeac pour conclure la boucle (tracé vert) – la voie de Rocamadour – jusqu’à Cahors.

Pourquoi ces randonnées et pourquoi ce retour au Puy-en-Velay? Une ville où je suis passé deux fois déjà, en 2018 et en 2022.

La réponse est toute simple. Je viens terminer ici un projet inachevé.

À la fin de mon périple sur le chemin de Compostelle en juillet 2022, je devais immédiatement reprendre le train vers Figeac afin de parcourir deux des variantes mythiques du GR65: la voie du Célé et la voie de Rocamadour.

Mais après deux jours de repos à Saint-Jean-Pied-de-Port, fin juillet 2022, je me suis vite rendu compte que j’allais devoir remettre mon projet. Après avoir cheminé sous la canicule plus de 325 kms entre Conques et Cahors  puis entre Nogaro et les Pyrénées, j’étais tout simplement vidé, fatigué, incapable d‘envisager deux longues randonnées supplémentaires.

À la mi-juillet, en 2022, le thermomètre était monté jusqu’à 40 degrés sur le chemin (25 kms) entre Nogaro et Barcelonne-du-Gers. J’avais eu l’impression ce jour-là, le 16 juillet, et toute la semaine, de marcher dans un four. Une expérience que je n’oublierai jamais.

Les habitudes sur le GR65 avaient été complètement bouleversées lors de la canicule. Les propriétaires des chambres d’hôtes, des gîtes, avaient dû rapidement ajuster leurs horaires. Le petit-déjeuner était servi à l’aube. Dès 6 ou 7 heures, randonneurs, pèlerins étaient en route. Et nous terminions nos étapes en nage, exténués, vers midi ou 13h, au lieu de l’heure d’arrivée habituelle: 15h ou 16h.

16 juillet 2022

Arrivée sous une chaleur écrasante à Barcelonne-du-Gers, le 16 juillet 2022.

Me revoilà donc de retour dans la région, au printemps cette fois, déterminé à réaliser ce projet inachevé il y a deux ans.

Avant d’entamer le Célé (109 kms) puis la voie de Rocamadour (120 kms environ), j’avais cependant besoin d’une période de rodage, de « mise en jambes », quelques jours de marche afin de mieux me préparer avant d’arriver à Figeac.

J’ai tout naturellement choisi l’Aubrac, pour sa proximité avec le département du Lot, mais c’est aussi et surtout une région que je rêve de retrouver depuis mes premiers pas sur le chemin de Compostelle en 2018!

Pour les marcheurs, ce tronçon du GR65 – à mi-chemin entre Le-Puy-en-Velay et Conques – est tout simplement divin!

Voilà donc mon itinéraire dans ces régions du centre et du sud-ouest de la France que je ne me lasse pas d’explorer!

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Traversée du plateau de l’Aubrac, entre Nasbinals et…

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… Saint-Chély-d’Aubrac, en mai 2018

Partie A = Le-Puy-en-Velay et le plateau de l’Aubrac

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Mes quatre jours de randonnée dans l’Aubrac me mèneront de Nasbinals à Saint-Chély d’Aubrac où je m’arrêterai et explorerai les sentiers autour du village. 15 petits kms de marche ensuite jusqu’à Saint-Côme d’Olt où je serai hébergé au couvent de Malet. Une partie de ce tronçon du GR65 est inscrite au patrimoine de l’Unesco.

18 – 21 avril = Le Puy-en-Velay (Haute-Loire)

21 avril = Navette Le Puy-en Velay – Nasbinals (Lozère)

22 avril = Nasbinals – Saint-Chély-d’Aubrac (Aveyron) = 16 kms

23 avril et 24 avril = Randonnées autour de Saint-Chély-d’Aubrac

25 avril = Saint-Chély-d’Aubrac – Saint-Côme-d’Olt (Le Couvent de Malet) = 15 kms

26 avril = Navette La Malle Postale: Saint-Côme-d’Olt – Conques (déjeuner) – Figeac (Lot)

27 avril = Figeac (grand marché du samedi)

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Rencontre avec « Baladin », portant vaillamment les bagages d’un duo de randonneurs, dans l’Aubrac, en mai 2018

B = La Voie du Célé (environ 109 kms, sur le GR 651)

28 avril = Figeac – Corn = 19 kms

29 avril = Corn – Marcilhac-sur-Célé = 24 kms

30 avril = Marcilhac-sur-Célé – Cabrerets = 18 kms

1er mai = Repos à Cabrerets

2 mai = Cabrerets – Bouziès – Saint-Cirq-Lapopie = 11 kms

3 mai = Saint-Cirq-Lapopie – Bouziès – Pasturat = 17 kms

4 mai = Pasturat – Cahors = 20 kms

5 mai = Cahors – Retour à Figeac (SNCF)

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Vue d’ensemble de la région avec le tracé (en vert) de la voie du Célé et (en bleu + pointillé vers Cahors) de la voie de Rocamadour. En longeant le Célé, je ferai un léger détour/une halte à Saint-Cirq-Lapopie, le village où vécu autrefois, l’été, André Breton.

C = La Voie de Rocamadour (environ 127 kms, sur le GR 6 et le GR 46)

6 mai = Figeac – Lacapelle-Marival = 22 kms

7 mai = Lacapelle-Marival – Saint-Chignes = 21 kms

8 mai = Saint-Chignes – Rocamadour = 18 kms

9 mai = Repos à Rocamadour

10 mai = Rocamadour – Labastide-Murat = 27 kms (selon ma condition, exceptionnellement, pour cette très longue étape, je prendrai peut-être la navette de la Malle Postale). Très peu d’options d’hébergement entre Rocamadour et Labastide-Murat.

11 mai = Labastide-Murat – Vers = 23 kms

12 mai = Vers – Cahors = 16 kms

13 mai = Cahors – Paris (train)

D = Paris, 13-20 mai

Au programme à Paris: retrouvailles avec un ancien camarade de classe perdu de vue depuis notre scolarité turbulente au Collège Stanislas de Montréal au milieu des années 70. J’irai aussi refaire un tour à Melun (Seine-et-Marne) où j’ai vécu, en pension puis en famille, dans les années 60. Retour à Vancouver le 20 mai.

Bon printemps à tous!

Notes de lecture:

MAALOUF-Amin

Amin Maalouf

On a beaucoup parlé d’Amin Maalouf l’automne dernier lorsqu’il a été élu à Paris (à 28 voix contre 8 à son concurrent, Jean-Christophe Rufin) secrétaire perpétuel de l’Académie française. Une éclatante victoire. Je me suis alors aperçu que je n’avais encore rien lu de cet écrivain, né à Beyrouth et arrivé en France en 1976, peu après le début de la guerre au Liban.

J’ai donc essayé, au Maroc puis à Vancouver, de rattraper mon retard en lisant trois ouvrages absolument remarquables. Deux romans et un essai qui m’ont profondément remué, bouleversé. Et qui m’ont permis de découvrir un grand écrivain, un historien, érudit, plein de talent. Un écrivain de génie.

 i. Les Échelles du Levant – (1996)

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L’histoire fascinante d’une famille fortunée vivant, au début du siècle dernier, au « Levant », la région bordant la côte méditerranéenne de l’Asie (Syrie, Liban, Turquie). À la tête de la famille, un homme cultivé, raffiné, fantasque, qui a, pour son fils aîné, Ossyane, les plus hautes ambitions. Ce dernier, cependant, n’a qu’une envie: s’affranchir au plus vite de l’emprise de son père. Ossyane part donc, en juillet 1937, étudier la médecine à Montpellier. Sa vie bascule deux ans plus tard. La 2è guerre mondiale éclate. Ossyane entre, en France, dans la Résistance. Où il se distingue, se fait un nom. Il rencontre Clara, résistante elle aussi, de confession juive. Ils se marient. Ont une fille. Après la guerre, Ossyane rentre au pays, au Liban, où s’est installé son père. Il est accueilli en héros. Commence alors pour Ossyane, malheureusement, un long et inexorable déclin. Une descente aux enfers. Arrivera-t-il à s’en sortir? Des fastes de l’Orient, aux drames de la guerre, aux moeurs surannées d’un autre temps, le roman nous entraîne dans une aventure extraordinaire où se mêlent le destin tragique d’un homme et l’histoire de toute une région. Un récit palpitant, déchirant, dont on ressort ébloui.

 ii. Les désorientés – (2016)

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Un roman splendide (520 pages) qui explore deux thèmes complexes et délicats: l’amitié et l’exil. Un groupe d’anciens amis, inséparables pendant leur jeunesse universitaire au Liban, se retrouve à Beyrouth après s’être perdus de vue pendant vingt ans. Ils sont réunis à l’occasion de la mort d’un de leurs camarades, Mourad. Ces anciens amis ont, pour la plupart, quitté le Liban pendant la guerre civile. Leur vie s’est construite ailleurs: à Paris, à Sao Paulo, à Amman, dans l’Indiana. Certains, par contre, sont restés au pays. Ont fait front. Ont combattu les milices. Ou sont entrés dans les ordres. Trajectoires diamétralement opposées. Après vingt ans, éparpillés aux quatre coins du monde, que reste-t-il de leurs convictions? De leurs idées de jeunesse? De leur idéalisme? Devant leurs camarades, ils doivent expliquer, justifier leurs choix. Un ouvrage admirable. Sur l’amitié qui, au fil des ans, des circonstances, évolue, fluctue, jusqu’à devenir, parfois, un lointain souvenir.

iii. – Le naufrage des civilisations – (2019)

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Un essai magistral qui résume dans un premier temps les événements qui ont profondément secoué et transformé le Moyen-Orient entre 1948 et la guerre des « Six Jours » en 1967. Événements bien souvent oubliés aujourd’hui mais qui éclairent, expliquent la poudrière qu’est devenue la région depuis. Qui se souvient par exemple de l’assassinat, en 1948, du premier ministre égyptien suivi, en 1949, du meurtre du fondateur de la confrérie des Frères musulmans? Qui se rappelle du « grand incendie » du Caire qui met fin à la présence militaire britannique en Égypte et entraîne l’avènement de Nasser et du « panarabisme »? Se souvient-on que l’Irak était, à la même époque, une monarchie, dirigée par le roi Fayçal II, assassiné en 1958? Se rappelle-t-on enfin qu’entre 1958 et 1961, l’Egype et la Syrie (et brièvement le Yémen) formaient un seul et même état: la République arabe unie? Tous ces événements conjugués, écrit Amin Maalouf, et d’autres, comme l’échec du panarabisme qui visait à unifier les peuples arabes qu’ils soient Sunnites, Chiites, Juifs ou Chrétiens, « finiront par avoir des retombées dans le monde entier, du Sahara aux montagnes d’Afghanistan jusqu’aux tours jumelles new-yorkaises détruites par un commando ayant à sa tête un militant islamiste égyptien. »

Une remarquable leçon d’histoire qui se termine, dans un deuxième temps, par un double constat. Dans un monde hyper médiatisé, saturé de réseaux dits « sociaux », A. Maalouf constate « l’engourdissement » collectif de notre esprit critique. Et, plus inquiétant encore, il observe le manque de solidarité de nos sociétés contemporaines où chacun agite son drapeau, revendique son identité, sa différence, au détriment du bien et de projets communs. « Il y a aujourd’hui », conclut A. Maalouf, « de plus en plus de facteurs qui fragmentent et de moins en moins en moins de facteurs qui cimentent ». Précieuses réflexions, parmi tant d’autres.

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Carte à l’extérieur d’un restaurant, dans la vieille ville du Puy-en-Velay, le samedi 20 avril.

Je vous laisse avec un aperçu de quelques-uns des plats savourés pendant mon (trop court) séjour au Puy-en-Velay.

feuilleté de saumon fumé.

Déjeuner, vendredi 19 avril, feuilleté de saumon fumé, suivi…

escalope de volaille (dinde), sauce bordelaise, accompagnée de purées de carottes, de brocoli et de riz.

… d’une escalope de dinde, accompagnée d’une sauce bordelaise au vin rouge, de riz, de purées de carottes et de brocoli.

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Déjeuner, samedi 20 avril, truite de mer et coulis de tomates, puis…

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… crépinette de lentilles du Puy au petit salé (morceaux de porc salés). Restaurant « Le Bilboquet », 52 Faubourg Saint-Jean, Le-Puy-en-Velay.