
Beaucoup de chemin parcouru depuis mon départ de Dalat, fin novembre…
Beaucoup de sentiments contradictoires aussi en voyant défiler sous mes yeux, de la plage de Doc Let (près de Ninh Hoa) au delta du Mékong, un pays bien différent de celui où j’ai vécu, il y a quinze ans…
Une formidable mutation est en cours dans la région du centre et du sud du Vietnam, particulièrement le long de la côte.
Partout, on construit, on bâtit.
Le pays, irréversiblement, se transforme, se métamorphose.
Je laisse à d’autres le soin de documenter ces immenses chantiers…
Je préfère partager ici mon bonheur d’être de retour au Vietnam. Et partager aussi les nombreux moments d’émerveillement glanés depuis dix jours – loin du bruit et de l’agitation de ces grands projets qui transforment inexorablement les villes côtières du pays.






Comme prévu, après les émotions vécues à Dalat, je me suis livré ici chaque jour à l’une de mes activités préférées: le farniente. Repos, lectures, mise à jour de mes notes et photos de voyage, planification des prochaines étapes…. Farniente interrompu seulement par de longues promenades, le matin, le long de la plage… et par deux ou trois excusions dans les villages voisins…




Après cette belle semaine passée au bord de la plage, quelle déception en arrivant à Nha Trang!
Je ne reconnais plus la ville, paisible, que j’ai connue il y a quinze ans…

Malgré sa plage exceptionnelle, Nha Trang est devenue bruyante, assourdissante, presque méconnaissable, défigurée par ce qui semble être un triple fléau: une explosion de la démographie, le bruit et la pollution des motos qui circulent sans cesse au centre-ville, et l’arrivée d’un tourisme à grande échelle en provenance de la Russie.

Déboussolé, déçu aussi, je ne suis resté qu’une journée à Nha Trang. Le temps d’acheter mon billet de train pour Saïgon, et visiter le très beau musée, rue Tran Phu, consacré à Alexandre Yersin. (J’espère revenir un jour dans ce blog sur la vie de cet homme hors du commun…)


Après une courte halte à Saïgon, trois heures de route, plein sud, jusqu’à Sa Dec pour retrouver, après Dalat et Doc Let, le Vietnam que j’aime…


Depuis ma dernière visite, il y a quinze ou seize ans, la vie ici semble avoir très peu changé…
… et Sa Dec demeure ma ville préférée dans le delta du Mékong, malgré la grande précarité dans laquelle vit une partie de la population.



Malgré l’animation qui règne près du marché, on est ici au calme, à l’ombre des arbres en fleurs qui longent le fleuve…


À l’écart de ses deux grandes soeurs du delta, Vinh Long, à l’est, et Can Tho, au sud, poumons économiques de la région, Sa Dec, le long du Mékong, a gardé son cachet d’ancienne petite ville coloniale… où vécu autrefois, adolescente, Marguerite Duras…


Il faut malheureusement déjà quitter Sa Dec…
Départ demain pour Rangoun, avant de rejoindre, ensuite, Kalaw puis le pays Shan dans le nord de la Birmanie…









