Venise, Florence et la Toscane

Mes neveux et nièces ont décidément très bon goût.

Après le mariage de ma nièce le mois dernier à Strasbourg, me voilà pour quinze jours en Italie afin d’assister à un second mariage, celui de mon neveu et filleul, célébré le 10 septembre, à Florence.

J’y reviendrai.

Car c’est par Venise que je veux commencer. Venise où je suis arrivé le 13 septembre, en début d’après-midi… un peu inquiet, car on m’avait gentiment mis en garde: «Pour chaque vénitien de souche et authentique, il faut compter environ 300 touristes», m’avait-on dit…

Les mauvaises langues avaient tort.

Dès mon arrivée à la gare Santa Lucia, à deux pas du pont Scalzi et du Grand Canal, j’ai été littéralement transporté, exalté, enivré presque par la beauté de la ville.

Du pont Scalzi, première impression de Venise, dimanche 13 septembre 2015.
Première impression de Venise, du pont Scalzi, dimanche 13 septembre 2015.

Entre la gare et mon hôtel, situé à quinze minutes de marche dans le quartier Dorsoduro, j’ai dû prendre une trentaine de photos. Au moins. Je n’arrêtais pas de cliquer sur mon appareil comme si j’avais peur que la ville disparaisse…

Et quelle ville!

Sestieri Cannaregio
Sestieri Dorsoduro

Venise est divisée en quartiers, qu’on appelle ici « sestieri ». Comme le nom l’indique, il y en a six. Certains sont très connus, comme San Marco par exemple où sont situées la place et l’église du même nom. D’autres, beaucoup moins.

Les six quartiers – Cannaregio, Castello, San Marco, San Polo, Dorsoduro et Santa Croce – sont très distinctement disposés autour du Grand Canal qui serpente au cœur de la ville. Pendant cinq jours, j’ai arpenté chacun des quartiers, me pinçant tous les quinze mètres pour m’assurer que je ne rêvais pas…

Le Grand Canal avec, à gauche, la tour Campanile qui domine la place Saint-Marc.
Le Grand Canal avec, à gauche, la tour Campanile qui domine la place Saint-Marc.

La ville ne ressemble à aucune autre. Venise est posée sur l’eau comme une belle carte postale qui a jauni un peu au fil du temps.

En fait, les bâtiments et les églises, nous apprend-on, ont été construits sur des centaines de petits îlots dont le sol instable a été renforcé par la pose de millions de pilotis. Des résidences somptueuses, des églises, des palais ont été construits pendant les heures de gloire de la ville (du Moyen Âge à la Renaissance) et émergent, triomphants, des eaux de la mer.

La Basilique Santa Maria della Salute construite en 1630 en action de grâces pour marquer la fin de l'épidémie de peste qui avait à l'époque décimé une grande partie de la population de la ville.
La Basilique Santa Maria della Salute construite en 1630 en action de grâces pour marquer la fin de l’épidémie de peste qui avait, à l’époque, décimé une grande partie de la population de la ville.

Quelle animation sur les canaux! À longueur de journée, les vaporetti (les bus locaux), les taxis, les gondoles, les bateaux en tous genres, sillonnent les canaux et la lagune. Le spectacle est ahurissant. Sur chacun des trois ponts qui enjambent le Grand Canal – les ponts Accademia, Scalzi et Rialto – les touristes se pressent, appareils-photos à la main.

Le Pont Accademia, en arrière-plan.
Le Pont Accademia, en arrière-plan.

Derrière la carte postale cependant, les défis ne manquent pas.

Vingt-cinq millions de touristes sont attendus cette année à Venise. Trente millions l’an prochain. Devant l’afflux, l’invasion des visiteurs, de nombreux résidents et commerçants n’hésitent plus à dire : « Trop, c’est trop ».

C’est ce que m’a confirmé ce couple, propriétaire d’un petit café situé dans une rue tranquille du quartier Santa Croce. « Les touristes? On peut très bien vivre sans eux », m’a dit le mari, « les touristes ne font que deux choses ici : manger et jeter des ordures dans les rues ». Ce sentiment, s’il n’est pas partagé par tous, semble gagner du terrain.

Les mouvements d’humeur se multiplient – des deux côtés. Plusieurs visiteurs se plaignent de la double tarification en place dans la cité, un prix pour les résidents, un autre pour les touristes.

Une anecdote? Après dix jours de voyage, j’avais quelques vêtements en quête d’une bonne lessive. Mon hôtel n’offrant malheureusement pas un service de buanderie, le réceptionniste m’a conseillé d’aller voir, à deux pas, une petite blanchisserie qui pourrait me dépanner.

J’arrive au magasin avec quatre items dont deux t-shirts. Une dame m’accueille avec un grand sourire, inspecte et soupèse mon petit sac, pianote sur son tiroir-caisse, et m’annonce que mon linge sera prêt le lendemain, avant midi. Avant de repartir, je demande, par prudence, le prix du service, pour le lavage uniquement, aucun repassage n’étant requis.

Le prix? 20 euros, plus de $29, pour quatre items.

La montée des eaux, sestieri Cannaregio
La montée des eaux, sestieri Cannaregio

Venise a des défis encore bien plus grands à relever. La ville est engagée dans une course contre la montre pour essayer de freiner la montée des eaux, « acqua alta », dit-on ici, « les hautes eaux ».

Plusieurs quartiers – celui de Cannaregio en particulier, plus exposé aux éléments – sombrent peu à peu dans la lagune. Des sommes considérables ont été investies (par l’Unesco notamment) afin de ralentir ce qui semble être un phénomène inexorable. Déjà dans certains quartiers, le rez-de-chaussée des bâtiments a été condamné.

Sestieri Cannaregio
Bâtisse perdue, sestieri Cannaregio

Dans quel état sera la ville dans trente ou quarante ans?

Sestieri San Marco...
Sestieri San Marco…
Sestieri Cannaregio.
Sestieri Cannaregio.

Deux choses encore m’ont frappé à Venise.

La mendicité d’hommes sans abris venus d’Afrique. La main tendue, le visage fermé, postés aux abords des ponts ou près des stations de vaporetto, ils semblent compter sur la générosité des passants afin de poursuivre un voyage ou une route qu’eux seuls connaissent. Curieusement, ils ne semblent pas inquiétés par les caribinieri qui patrouillent la ville.

Combien parmi eux arriveront au bout du chemin?…

Autre observation, l’incroyable ballet quotidien du transport des marchandises et des bagages sur les canaux, sur les quais et dans les ruelles de la ville. Partout, des hommes, enfants du pays, parlant haut et fort, transportent avec brio, sur des bateaux ou sur des chariots, d’énormes boîtes de provisions et des caisses destinées aux commerces des différents quartiers. Ils doivent souvent gravir ou descendre des escaliers, franchir des ponts, esquiver les groupes de touristes dans les ruelles étroites. Ce sont de véritables héros.

Transport de bagages, sestieri San Polo.
Transport de bagages, sestieri San Polo.
Sestieri San Marco
Sestieri San Marco
Fondamenta Tolentini, quarier Santa Croce
Fondamenta Tolentini, quarier Santa Croce

Je pourrais encore écrire longtemps sur Venise. C’est un de mes plus beaux souvenirs de voyage, et c’est une ville où je reviendrai, absolument. Une ville sans voitures, sans motocyclettes, où les habitants se déplacent exclusivement à pied ou en bateau, une ville dont je commence à peine à percer les secrets.

Cinq jours à Venise, c’est bien peu. Il faut revenir.

« Arrivederci, Venezia! Mille Grazie! »

Florence, septembre 2015.
Florence, septembre 2015.

C’est à Florence que j’ai débuté, le 8 septembre, mon voyage en Italie. Florence où il règne une atmosphère toute particulière. L’ancienne ville de la famille des Médicis accueille, au bord de l’Arno, des étudiants du monde entier venus apprendre l’italien ou perfectionner leur maîtrise de la langue. D’autres viennent s’inspirer ici de la tradition et de l’expertise des artisans florentins dans des domaines très variés, comme la maroquinerie ou l’orfèvrerie.

Florence, quartier du marché San Ambrogio, septembre 2015
Florence, quartier du marché San Ambrogio, septembre 2015

J’ai ainsi rencontré dans mon quartier, situé près du marché San Ambrogio, une artiste de Recife au Brésil qui étudie à Florence le dessin et l’art de la confection des bijoux. Une fois rentrée au pays, elle espère ouvrir une boutique. Une autre jeune femme, inscrite à un programme de maîtrise à San Francisco, m’explique très sérieusement, entre deux bouchées de bocconcini, qu’elle étudie en Toscane, pendant plusieurs mois, la relation entre la consommation du vin et la mobilité sociale.

Salade de thon, dégustée à une table commune au marché San Ambrogio
Salade de thon, dégustée à une table commune au marché San Ambrogio de Florence

En plus de la simplicité et de la grande qualité de la gastronomie, j’ai également été conquis à Florence par le calme de certains quartiers haut perchés, reculés, où poussent encore des rangées d’oliviers…

Sur les hauteurs de Florence, quartier Monte Alle Groci, septembre 2015.
Sur les hauteurs de Florence, quartier Monte Alle Groci, septembre 2015.
Florence au petit matin, mercredi 9 septembre
Au bord de l’Arno, Florence, au petit matin, le mercredi 9 septembre. À l’arrière-plan, le Ponte Vecchio.

J’ai eu la chance de terminer mon séjour à Florence par une grande excursion d’une journée dans trois villes de la Toscane.

La Piazza del Campo, à Sienne (Siena), le samedi 12 septembre.
La Piazza del Campo, à Sienne (Siena), le samedi 12 septembre. 

1 – Sienne. C’est à la Piazza del Campo que bat le cœur de la ville, célèbre pour ses dix-sept quartiers (« contrade »), farouchement rivaux.

Deux fois par an, le 2 juillet et le 16 août, se déroule ici le « Palio delle Contrade », une course effrénée de chevaux où chaque cavalier représente un des quartiers de la ville. Le vainqueur rapporte à son « contrade » gloire, honneur et fierté. L’événement est précédé d’un grand défilé où les participants déploient solennellement les couleurs et le drapeau de leur paroisse.

Drapeau de quartier à Sienne.
Drapeau de quartier à Sienne.

Une autre anecdote? Florence et Sienne ayant toujours été grandes rivales, les Florentins, encore aujourd’hui, raillent parfois les habitants de Sienne en se moquant du fait que les Siennois – à cause du « Palio » qui se déroule depuis des siècles en juillet et août – ne peuvent pas quitter la ville et prendre leurs vacances pendant l’été comme la plupart des Italiens…

2. – Pise. Passage éclair à Pise pour voir et admirer la Tour Penchée.

La Tour penchée de Pise.
La Tour penchée de Pise.

3. – San Gimignano. Une merveille, un bijou d’architecture médiévale miraculeusement préservé au cœur de la Toscane…. Visite au pas de course, malheureusement.

San Gimignano
San Gimignano

sg2

Je suis arrivé à Rome hier après-midi – quatre heures de train depuis Venise – et je termine mercredi ce beau périple en Italie. Au programme dans les prochains jours: la visite du Vatican et de nombreuses promenades dans les quartiers de la capitale, y compris à « Trastevere ».

Si vous connaissez Rome, vos suggestions sont aussi les bienvenues.

Cela va être difficile de retrouver dans quelques jours l’architecture triste et froide de l’Amérique du Nord!

Bonne rentrée à tous!

28 degrés à Rome aujourd'hui, 21 septembre.... Ai décidé de louer un vélo dans le "centro historico"....
Vingt-huit degrés à Rome, le lundi 21 septembre. Après la visite du Vatican et du quartier Trastevere,  j’ai décidé de louer un vélo dans une petite boutique du « Centro Storico »….
... et de partir pour une longue balade le long de la piste cyclable qui longe le Tibre.... Ici près du pont Emanuelle II...
… et de partir pour une longue balade le long de la piste cyclable qui longe le Tibre… Ici près du pont Vittorio Emanuele II…
Une bonne adresse à Rome...
Une bonne adresse à Rome…

La poudrière rwandaise…

La route entre Musanze (Ruhengeri) et Muhanga, dans le nord-ouest du Rwanda, en juin 2013.

Mon contrat de travail au Rwanda ayant officiellement pris fin, je ne suis plus désormais astreint au « devoir de réserve » auquel doivent se plier les coopérants en poste au Pays des mille collines.

Ce devoir de réserve est d’ailleurs l’une des premières choses que l’on rappelle aux travailleurs étrangers lorsqu’ils arrivent à Kigali. « SVP, faites attention à ce que vous dites en public, ou à ce que vous écrivez sur le Rwanda! » nous répète-t-on inlassablement lors des réunions d’orientation.

Toute vérité n’est pas bonne à dire au pays de l’oncle Paul…

Carte et topographie des principales villes du Rwanda. Encerclée en rouge, dans la province de l’est, Nyagatare, la ville où j’ai passé onze mois en 2012-2013 comme coopérant bénévole pour l’ONG canadienne CUSO/SUCO, en partenariat avec VSO.
26 juillet 2013 Kigali
Réunion de fin de contrat, à Kigali, le 25 juillet 2013, en compagnie de Ruth Mbabazi, responsable à VSO Rwanda des programmes en éducation et, ci-dessous…
n25 juillet 2013
…photo de fin de contrat devant le bureau du district de Nyagatare avec une responsable du programme de VSO/CUSO au Rwanda, le 26 juillet 2013. Pari tenu. Mission terminée!
Nyagatare, Rwanda
Un des nombreux sentiers menant à Nyagatare, en juillet 2013

Au cours des onze derniers mois, j’ai essayé scrupuleusement de respecter cet engagement.

Dans le blog précédent, Voyage au pays des mille collines, mes observations et commentaires sur le Rwanda ont été largement positifs et élogieux.

Et avec raison, puisqu’il y a tant de choses à louer et à admirer au Rwanda! L’accès aux soins de santé et à l’éducation, la propreté dans l’espace public, le succès des travaux communautaires, la paix surtout, retrouvée après tant d’années de conflits…

Le pays, comme je l’ai souvent souligné, est devenu, depuis six ou sept ans, la coqueluche des médias internationaux. Partout, le Rwanda est cité en exemple, montré du doigt comme le symbole de l’Afrique qui avance, qui progresse, qui réussit.

La réalité cependant n’est pas aussi simple.

Rusizi, au bord du lac Kivu, avril 2013
Sur les rives du lac Kivu, près de Cyangugu, dans le sud-ouest du pays, en avril 2013

En tant que coopérant étranger, j’ai souvent eu l’impression, pendant les onze mois passés au Rwanda, de vivre dans une dictature.

Une dictature féroce et bien rôdée.

Une dictature qui sait à merveille utiliser la presse, la diplomatie, et quelques hommes politiques connus, « amis du Rwanda » (comme Bill Clinton et Tony Blair) – afin de mettre en vitrine les succès économiques du pays… et, du coup, masquer tout le reste, et museler l’opposition.

Vu du terrain, les choses sont cependant bien différentes…

Rwanda education
Cérémonie de remise de diplôme, éducation aux adultes, dans le village de Burumba, près de Nyagatare, province de l’est, en juin 2013

Depuis la fin du génocide en 1994, une grande partie de la population au Rwanda vit toujours, au quotidien, dans la peur.

La peur d’être dénoncé par un voisin, par un collègue, par un inconnu.

La peur d’être arrêté, de disparaître.

La peur d’être jeté en prison et d’y moisir, pendant des mois ou des années, sans procès.

La liberté de la presse, la liberté de parole, d’expression, n’existent pas au Rwanda. Et on ne critique pas ici impunément le gouvernement.

Kibuye, juillet 2013
Deux femmes et un enfant avancent sur un sentier sablonneux près de Kibuye, dans la province de l’ouest, en juillet 2013

Paradoxalement, l’une des choses qui frappe le plus en arrivant au Rwanda, c’est l’admiration presque unanime que les citoyens semblent vouer à leur président.

Élu en 2010, pour un second mandat de sept ans, avec plus de 90% des suffrages exprimés, le président Kagame règne aujourd’hui sur le pays comme jadis le roi sur ses vassaux.

La constitution, cependant, impose au président sortant une limite de deux mandats consécutifs. Limite que M. Kagame a publiquement affirmé vouloir respecter

Comme le président, toutefois, ne montre aucun signe de vouloir partir, partout au pays, la grogne contre le régime monte.

La magnifique région de Kinigi, près de Musanze, dans la province du nord. On aperçoit à l’horizon la chaîne montagneuse des Virunga

Lors de mon récent séjour dans la province du nord, le mois dernier, les souvenirs de la visite du président, le 10 et 11 juin, à Musanze, étaient encore sur toutes les lèvres.

Afin de « célébrer » la venue du président, les autorités avaient contraint les habitants de la ville à se rendre au stade municipal pour accueillir Son Excellence. Les commerçants avaient dû, de force, fermer boutique. Les écoles du district avaient également dû fermer leurs portes.

Les fonctionnaires avaient, eux, reçu des autorités des consignes très claires. Quitter le bureau, docilement, et aller applaudir le président. Ou prendre le risque de rester chez soi, les rideaux tirés, en espérant ne pas être dénoncé.

Une grande partie de la foule a dû attendre cinq à six heures, sous un soleil brûlant, l’arrivée du président.

Avant et pendant la visite de Son Excellence, des policiers et des militaires, lourdement armés, avaient envahi la ville. Les autobus ne pouvaient plus circuler. Dans un bel exercice de « démocratie », Musanze avait été bouclée, muselée.

Musanze, mars 2013
Au centre-ville de Musanze (autrefois Ruhengeri), en juin 2013

Les langues pourtant commencent à se délier. Et de plus en plus de citoyens osent dire, de plus en plus haut, ce que la majorité des Rwandais pense tout bas.

Pour le bien et la stabilité du pays, le président devrait respecter la constitution et ne pas se présenter aux prochaines élections, prévues en 2017.

C’est cependant tout le contraire qui se produit.

À l’intérieur du pays, l’opposition politique est inexistante, la dissidence bâillonnée, la presse sous le contrôle des autorités, et la présence militaire, partout, s’accentue.

Tous les jours de la semaine, à partir de 15h ou 15h30, des militaires armés prennent position aux carrefours des grandes villes du pays. Mitraillette au poing, ils surveillent les endroits stratégiques, les marchés, les ronds-points, les centres de transport.

Deux membres du cabinet (dont le ministre de la Justice) ont récemment été évincés pour avoir, à mots couverts, souhaité le départ du président après 2017.

Mukama, Nyagatare, Rwanda
Habitants du secteur Mukama, situé à proximité de Nyagatare, dans la province de l’est, en mai 2013

J’espère de tout cœur que le président Kagame respectera sa parole et honorera la constitution rwandaise.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Rwanda a fait des pas de géant. Le pays se transforme. Les grandes villes, en particulier, se métamorphosent. Le président, s’il s’en va, pourra partir la tête haute.

À d’autres maintenant de prendre le relais.

Les candidats de valeur ne manquent pas. À commencer par la formidable ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, femme intègre, compétente, francophone et polyglotte de surcroît.

Plusieurs autres candidats, tout aussi compétents, sont également sur les rangs.

Une alternative démocratique au Rwanda est possible et nécessaire.

Sinon, à plus ou moins long terme, de nouveaux soulèvements risquent fort de se produire au Rwanda… avec des conséquences désastreuses.

Après onze mois de travail bénévole dans les écoles de la province de l’est, je quitte le Rwanda dans quelques heures.

Je tenais, avant mon départ, à partager ce témoignage.

Enfants, lac Ruhondo
Enfants sur les sentiers du lac Ruhondo, près de Musanze, dans la province du nord, en juillet 2013