La vallée de Katmandou

Je suis revenu dimanche à Patan, l’ancienne cité royale, magnifique, située à quelques kilomètres du centre-ville de Katmandou, après avoir passé, sans doute, les quatre plus belles journées de mon séjour au Népal!

Les plus surprenantes aussi!

Randonnée à 1800 mètres d’altitude, au-dessus de la vallée de Katmandou, entre le village de Balthali (à l’arrière-plan) et le monastère de Namo Buddha, le samedi 15 décembre. Nous sommes ici à environ 40 kms à l’est de Katmandou. Voir la carte ci-dessous.
Thuli, 89 ans, termine son déjeuner chez elle, dans le village de Phaskot, 400 habitants, situé entre Namo Buddha et Dhulikkhel. Le tilak (ou tika) mauve, le point coloré sur le front, indique que Thuli est veuve.

En planifiant ce voyage, je m’étais promis de faire dans la vallée de Katmandou une deuxième longue excursion après celle réalisée dans l’Annapurna…. (Voir l’article précédent)

Mission accomplie!

Cela a été une excellente idée d’explorer cette région où les touristes – à deux heures de la capitale – sont beaucoup plus rares que dans l’Annapurna!

Voici donc la carte puis le détail avec photos des quatre étapes de mon excursion dans le sud-est de la vallée de Katmandou.

La vallée de Katmandou. On peut aussi prolonger son excursion en explorant les sentiers et les villages situés au nord de la vallée…

Jour 1: taxi (2 heures environ) de Patan/Katmandou jusqu’au bourg de Panauti, puis montée, facile, à pied, en une heure 30 ou deux heures, jusqu’au village de Balthali, situé à 1500 mètres d’altitude

Jour 2: Balthali. On peut facilement prolonger son séjour ici.

Jour 3: 3 heures de randonnée entre Balthali et le village et le monastère de Namo Buddha (1750 mètres). Journée exceptionnelle!

Jour 4: 2h30 environ de marche entre Namo Buddha et la petite ville de Dhulikkhel. De Dhulikkhel, bus et/ou taxi pour le retour à Patan – où il est, selon moi, beaucoup plus agréable de loger qu’à Katmandou…

Près de Dhulikkhel, dans la vallée de Katmandou, le dimanche 16 décembre.

Mon message à ceux et celles qui songent peut-être à visiter le Népal sans faire de « trek » dans l’Everest ou dans l’Annapurna, est assez simple.

Cette boucle: Patan/Katmandou – Panauti – Balthali – Namo Buddha – Dhulikkhel – Patan/Katmandou est très facilement réalisable et une excellente alternative aux randonnées plus classiques et plus longues offertes ailleurs au pays.

Boucle que l’on peut raccourcir, ou prolonger à sa guise, en passant plusieurs jours à chaque endroit, avant de repartir, sans jamais prendre la route goudronnée, mais seulement les sentiers, magnifiques, qui relient depuis des siècles les villages paisibles de la vallée…

Aventure et dépaysement garantis!

Tous les hébergements situés dans la vallée peuvent recommander un guide, sûr et fiable, aux visiteurs. Ci-dessus, Shankar, qui me conduira sans encombres, le samedi 15 décembre, de Balthali à Namo Buddha. Une randonnée exceptionnelle! Né à Balthali, Shankar ne parle que deux ou trois mots d’anglais. Ci-dessous, le sentier, au départ de Balthali…

J’ai voulu partager et résumer ici les principaux points forts de cette randonnée au cœur du pays newari … randonnée fantastique et négligée, à tort, selon moi, par la plupart des visiteurs…

1. – La qualité des hébergements, très bonne en général, avec un personnel habitué, rompu à la clientèle étrangère…

Chemin qui mène à mon bungalow…
… surplombant le village de Balthali. Eau chaude et chaufferette dans la chambre car les nuits en décembre sont fraîches…
kat
Sur le balcon, vue magnifique sur la vallée de Katmandou
Thapa gère tout en douceur son établissement au-dessus de Balthali
Thali végétarien népalais servi avec des champignons, des épinards et des légumes récoltés dans le jardin de ma « guest house » à Balthali…

2. – Les vues, imprenables, pendant quatre jours, des sommets de l’Himalaya…

Les pics de l’Himalaya vus de Namo Buddha, le dimanche 16 décembre… Trois sommets, parmi d’autres: le Gauri Shankar (7415 mètres), le Phurbi Chyachu (6722 mètres), le Melungtse (7181 mètres). L’Everest, plus à l’est, n’est malheureusement pas visible…
… et sur le chemin qui descend vers Dhulikkhel…
… où plusieurs chantiers sont en cours…
Entre Namo Buddha et Dhulikkhel

3. – Les sentiers, moins hauts, bien sûr, que ceux empruntés dans l’Annapurna, mais tout aussi variés et impressionnants…

Un des ponts suspendus entre Balthali et Namo Buddha…
Une heure environ avant l’arrivée à Namo Buddha… Altitude 1700 mètres
Lourd fardeau porté par une femme près de Namo Buddha
Maison de village entre Namo Buddha et Dhulikkhel
En allant vers Dhulikkhel

4. – La nourriture, apprêtée avec soin à Balthali, et tout simplement exceptionnelle, dans mon hébergement, à Namo Buddha…

Salade d’avocats

Les repas au Namo Buddha Resort sont 100% bio et semblent être droit sortis d’une ferme écologique européenne ou canadienne. Tous les ingrédients, sauf le fromage de yack, proviennent du jardin de l’hôtel… qui fabrique aussi son pain… et même sa crème glacée.

Quiche aux légumes accompagnée de champignons du jardin, de betteraves et d’haricots verts

Il n’y a pas de menu. On sert chaque jour, au déjeuner et au dîner, trois plats composés des produits les plus frais du potager…

Tarte au citron et crème glacée faite maison

L’établissement est géré, avec le sourire, par la propriétaire, Ingrid, originaire d’Allemagne… Un lieu remarquable… qui met aussi en valeur, dans les chalets, l’artisanat traditionnel népalais…

Ingrid, devant un des chalets de Namo Buddha Resort, dimanche matin, le 16 décembre
Les pics de l’Himalaya surplombent les chalets et résidences de Namo Buddha Resort

5. – Les gens rencontrés sur le chemin qui voient ici beaucoup moins de visiteurs que sur les sentiers de l’Annapurna…

À l’extérieur de Balthali, le vendredi 14 décembre
Binod, 37 ans, père de trois enfants, et mon second guide, le dimanche 16 décembre, entre Namobuddha et Dhulikkhel… Binod qui m’a très gentiment offert une visite de son village, Phaskot, où j’ai pu rencontrer ses parents, son épouse, Indira, et sa fille aînée, Anju… Binod est un guide hors du commun. Sa maison, en rénovation dans le village, accueille régulièrement les randonneurs. Contact: binod_39@hotmail.com
Indira, enseignante au primaire
Anju, 19 ans, étudie l’anglais à Dhulikkhel
Drapeaux de prières bouddhistes déployés devant le monastère Thrangu Tashi Yangtse de Namo Buddha. La couleur des drapeaux a une signification précise. Bleu= l’espace. Blanc = l’air et le vent. Rouge = le feu. Vert = l’eau. Jaune = la terre. Les drapeaux sont suspendus, dans les montagnes, au passage des cols, près des monastères ou au croisement des chemins pour demander aide et protection…

J’ai rencontré également sur le chemin, le samedi – le seul jour de congé au Népal – de très nombreux pèlerins en route pour les temples et le monastère de Namo Buddha… pèlerins qui n’hésitent pas, au soleil, à poser pour les amis ou pour la famille…

Poses près du monastère bouddhiste…
… de Namo Buddha…
Le monastère de Namo Buddha accueille des centaines de pèlerins qui viennent des quatre coins du Népal, de l’Inde et du Tibet. Plus de 200 moines résident au monastère. Matthieu Ricard, le célèbre moine français effectue ici de fréquents et longs séjours.

Comme presque partout où je suis passé au Népal, j’ai aussi rencontré, sur le chemin, des groupes d’étudiants, souriants et accueillants…

Étudiants croisés au pont suspendu de Khopasi Bridge, près de Panauti, le jeudi 13 décembre

Cette randonnée dans la vallée de Katmandou a vraiment été une très belle surprise… Je ne m’attendais pas à côtoyer, à tutoyer presque, les pics de l’Himalaya, par temps clair, pendant quatre jours…

Mon guide Binod m’a en fait confirmé ce que plusieurs randonneurs au Népal ont pu vérifier récemment. À cause des changements climatiques, la meilleure saison pour marcher dans l’Annapurna ou dans la vallée de Katmandou est maintenant la période comprise (grosso modo) entre la fin octobre et la mi-décembre…

Pendant la période auparavant privilégiée par les randonneurs (fin septembre, début octobre), la météo est souvent mauvaise, et le ciel bouché… Ces informations relayées par Binod ne sont bien sûr que des tendances. Les caprices de la météo étant, par définition, imprévisibles.

Les rues de Patan, l’ancienne ville royale, située à 6 kms environ de Katmandou. Patan est, à mon avis, un endroit bien plus agréable où vivre que Katmandou…
… Patan où on reconstruit et rénove les temples endommagés par le tremblement de terre de 2015

Autre surprise. Le gérant de mon hôtel à Patan, Devinder, m’a gentiment demandé hier matin si j’acceptais de prendre le repas du soir avec sa femme et son fils dans leur domicile, une annexe de l’hôtel. J’ai été très ému et touché par son invitation. Et j’ai bien sûr accepté.

Nous avons donc dégusté, il y a quelques heures, dans le salon de la famille, de délicieux hors-d’oeuvres, arrosés d’un alcool fort, (« our local brew », a précisé Devinder) avant de passer dans la salle à manger et partager le traditionnel thali.

La photo ci-dessous n’est pas de très bonne qualité, mais je voulais l’inclure ici comme témoignage de l’hospitalité népalaise. La famille m’a aussi remis un cadeau.

Quelle aventure, et quelle belle façon d’achever mon voyage au Népal!

En compagnie de Devinder et son épouse dans leur salon, lundi soir, le 17 décembre. Départ le lendemain matin pour Chennai, dans le sud de l’Inde.

Je poursuis ce matin mon voyage.

Départ dans quelques heures ce mardi pour l’aéroport de Katmandou.

Je suis en route pour New Delhi (escale de 2 heures) et ensuite pour Chennai (l’ancienne Madras), dans l’état du Tamil Nadu, où je devrais arriver en toute fin d’après-midi.

Je ne passerai qu’un bref moment à Chennai (3-4 jours) avant de gagner, en train, Pondichéry où je m’arrêterai une douzaine de jours… Ce sera ma plus longue halte du voyage…

Après le Kerala, il y a deux ans, j’ai bien hâte de retrouver la chaleur et la culture du sud de l’Inde!

Joyeux Noël!

La presse népalaise… Plusieurs quotidiens (The Himalayan, The Kathmandu Post) sont publiés en anglais…