Hiva Oa & Tahuata, visages des îles Marquises

madeleine, 61 ans, église de Taaoa, 27 décembre 2022
L’une de mes premières rencontres sur l’île de Hiva Oa, le lendemain de notre arrivée, le mardi 27 décembre. Madeleine, née à Ua Pou, prépare pour un baptême l’autel de l’église du village de Taaoa (200 habitants), situé à 7 kms à l’ouest d’Atuona. Les routes de l’île étant très escarpées, j’ai rejoint le village en vélo électrique. SVP voir les cartes ci-dessous.
31dec1
Un client devant le magasin Naiki, près de la boulangerie de Roger et Viviane, à Atuona, le samedi 31 décembre. Les tatouages aux Marquises étaient autrefois intimement liés au rang et à la fonction d’un individu au sein de la communauté. Les tatouages indiquaient sa profession, ses habiletés spécifiques, ses croyances.
28decintro
Autres sourires chaleureux en arrivant en bateau, le mercredi 28 décembre, au quai de Hapatoni, un bourg d’environ 80 habitants sis sur la côte ouest de l’île de Tahuata.
marquisesa
Les îles Marquises, situées à plus de 1400 kms au nord-est de Tahiti. Soulignée en orange, l’île de Nuku Hiva où nous avons séjourné du 16 au 26 décembre. En vert, dans le groupe sud de l’archipel, les îles de Hiva Oa et Tahuata.
Cartehivaoa et tahuata
En vert, quelques-unes de nos haltes sur l’île de Hiva Oa (2 500 habitants) et sur l’île de Tahuata, 750 habitants – la plus petite île habitée de l’archipel. Depuis Atuona (mal orthographié sur la carte), il faut compter une bonne heure de traversée pour rejoindre Tahuata. Notre pension est située au-dessus du village d’Atuona, la commune principale d’Hiva Oa. C’est à Atuona qu’ont vécu autrefois Paul Gauguin et Jacques Brel. Ils reposent tous les deux au cimetière du village. Voir plus bas.
a3plus
Du balcon de notre pension, le soleil se lève au-dessus de la baie d’Atuona, le samedi 31 décembre. Le mont Temetiu, haut de 1213 mètres, surplombe la baie. Les bâtiments sur la droite (toits verts) abritent le musée Gauguin et l’espace culturel Brel.
3decterrasse
Diana à la table du petit-déjeuner sur la terrasse de notre pension à Atuona.

Comment conclure cette série d’articles sur notre voyage de deux mois en Polynésie française?

Un périple qui nous a emmenés dans trois des cinq archipels du territoire – les Îles de la Société, les Tuamotu, les Marquises. Et dans neuf îles, chacune au caractère bien différent: Tahiti, Moorea, Huahine, Maupiti, Bora Bora, Tikehau, Nuku Hiva, Hiva Oa et Tahuata.

Nous avons vécu ici, au soleil, dans ces îles lointaines, pépites du Pacifique Sud, une expérience i-n-o-u-b-l-i-a-b-l-e!

Inoubliable en grande partie à cause des gens merveilleux – « nos anges gardiens », affirme Diana – que nous avons croisés et rencontrés sur notre chemin.

30dec françoise artisan à Hiva Oa
Françoise, l’une des nombreuses artisanes de Hiva Oa, accompagnée de ses enfants, à Atuona, le vendredi 30 décembre. La famille vit à Puamau.

Leurs sourires, leur accueil, leur gentillesse, ont guidé et éclairé notre séjour.

3jan
Diana en compagne de Gilda, Tiae, Tama et V. à leur domicile, au-dessus d’Atuona, le mardi 3 janvier

J’aimerais ici les remercier. Les saluer. Leur rendre hommage.

Tout en partageant quelques-unes de nos aventures et rencontres à Hiva Oa!

thon228dec
Livraison matinale de thon rouge devant notre pension, à Atuona, le jeudi 29 décembre. Les deux jeunes filles sont cousines et travaillent en famille avec les pêcheurs qui reviennent tôt le matin au petit port d’Hiva Oa – Photo: Diana
2dec10
Une famille en excursion au village de Puamau situé à une heure trente de route à l’est d’Atuona.

Vu la taille et la topographie de l’île, j’ai dû me résoudre à rejoindre ici (une fois n’est pas coutume) des groupes d’excursions.

Impossible, comme à Moorea ou Huahine, de sillonner les routes d’Hiva Oa en scooter! Les pistes de l’île sont de véritables montagnes russes, bien trop accidentées pour un petit moteur 50cc – comme en témoigne l’image ci-dessous.

rsin1
Aperçu de la piste qui dévale les falaises et sinue entre les localités de Hanaiapa et Nahoe, sur la côte est de Hiva Oa, le lundi 2 janvier.

Il a aussi été beaucoup plus simple de rejoindre et visiter l’île de Tahuata dans le cadre d’un voyage organisé. J’ai dû m’adapter.

ex1
En compagnie de Teiki (à droite) et d’une équipe aguerrie d’hommes de mer, nous quittons le mercredi 28 décembre le petit port de Hiva Oa (à l’arrière-plan). Grand départ…
28dec3
pour l’île de Tahuata. Nous sommes une quinzaine, répartis en deux groupes. Ambiance de fête à bord des deux navires!
28decnew
Il nous faudra une bonne heure pour rejoindre le quai du petit bourg d’Hapatoni. Population, 80 habitants.
28dec1
À notre arrivée au village, accueil au son des tambours…
28decMau
et des sourires curieux des résidents comme celui de Mau

La production du coprah à Tahuata ayant au fil des ans considérablement diminué, Hapatoni vit aujourd’hui principalement de l’artisanat. Deux fois par an, un groupe de villageois se rend à Tahiti afin d’exposer et de vendre les oeuvres réalisées dans la commune, comme celles ci-dessous.

28decbijoux
Aux Marquises, la plupart des bijoux (bracelets, boucles d’oreilles, pendentifs, colliers) sont réalisés à partir d’ossements de boeufs ou de « cochons » (comme on les appelle ici) – os qui sont patiemment travaillés, polis puis sculptés…
28decIsraella
Israëlla vend à Hapatoni quelques-unes des pièces créées par les membres de sa famille
28decguide
Après la visite du village, leçon d’histoire sur les Marquises offerte par notre guide, Brian O’Connor. La famille de Brian, d’origine irlandaise, réside aux Marquises depuis plusieurs générations.
28decconcert
Nous reprenons un peu plus tard le bateau afin de déjeuner, au nord de Hapatoni, au village de Vaitahu. SVP voir la carte plus haut. Autour de la table, au son des ukélélés, concert impromptu de chansons traditionnelles marquisiennes. Notre guide Brian, à gauche, est accompagné de son frère, Pifa, au centre. Pifa est aussi, à ses heures … policier, à Atuona.
28decpoerani la perle
Poerani, résidente d’Atuona, accompagne notre groupe, le mercredi 28 décembre

Notre journée à Tahuata se termine par une longue et magnifique baignade à la plage Hanamoenoa, située à une vingtaine de minutes de bateau au nord du village de Vaitahu.

28dec1
La plage Hanamoenoa, sauvage, bordée de cocotiers, au coeur des Marquises, le mercredi 28 décembre.
28dec2
Retour à bord, en compagnie de Teiki. La pluie et l’hiver canadien sont bien loin! Bonus, il n’y a pas ici (comme à Tikehau) de petits requins à pointes noires pour gêner les baigneurs!
28decplaque
Plaque commémorative posée à Vaitahu, le bourg principal de l’île de Tahuata

Deuxième excursion bien différente – et fascinante – le lundi 2 janvier.

En compagnie de 3 autres visiteurs – un jeune couple allemand, en lune de miel, et Tehihi, responsable des finances à la mairie de Nuku Hiva – nous partons avec notre guide Brian O’Connor à la découverte de l’histoire des premiers Marquisiens.

Nous souhaitons voir et admirer quelques-uns des vestiges que les premiers Marquisiens ont laissé sur l’île – notamment les « tikis », des statues de pierre chargées d’histoire, disséminées à plusieurs endroits à Hiva Oa.

2dec
En excursion, à la recherche des « tikis » de Hiva Oa, le lundi 2 décembre
2dectikisouriant
« Le tiki souriant » de Hiva Oa. Comme pour les statues de Rapa Nui-l’île de Pâques (« les moais »), de nombreuses questions subsistent quant à l’origine et à la fonction de ces figures mystérieuses. Les recherches continuent. Pour info, « le tiki souriant » mesure environ 93 centimètres.

L’objectif de l’excursion est de mieux comprendre la chronologie des lointaines et complexes « migrations polynésiennes » – et les traces qu’ont laissé ici ces premiers habitants.

Les historiens nous rappellent que vers 4000 avant J.-C. une migration débute depuis l’Asie du Sud-Est. Les premiers colons traversent l’océan pour explorer les îles du Pacifique Sud. Ces migrants s’installent aux îles Tonga et à Samoa vers 1300 avant J.C.

Les Marquises deviennent plus tard un lieu d’installation puis un centre de dispersion vers l’ensemble d’une zone qu’on appelle aujourd’hui « le triangle polynésien » – une zone qui va de Tahiti, à Hawaï, à l’île de Pâques (Rapa Nui) et à la Nouvelle-Zélande.

triangle-polynesien
« Le triangle polynésien ». Notez SVP le triangle rouge qui pointe, au-delà d’Hawaï, vers le Pacifique Nord-Ouest et les côtes de la Colombie-Britannique. Je suis persuadé que le peuple Haïda des îles Haïda Gwaïï (anciennement, îles de la Reine-Charlotte) partage avec les Polynésiens une histoire commune!  (Magnifique projet de recherche en perspective.)

Cette période se caractérise, selon les historiens, par l’émergence, dans ce triangle, d’une culture, d’une identité régionale. Suite à ces migrations, les Tahitiens, les Marquisiens, les Hawaïens et les Maoris de la Nouvelle-Zélande partagent tous des ancêtres communs, des pratiques culturelles communes (la danse « haka ») et parlent une langue similaire, connue sous le nom de Ma’ohi.

Exemples: le mot Moana = « océan » en tahitien, marquisien, maori, somoa, hawaïen.

Manu = « oiseau » dans les mêmes langues.

Notre excursion, le long de la côte nord et est de Hiva Oa, se poursuit.

p
Arrivée au bourg de Hanaiapa, au nord de Hiva Oa

L’île est splendide! Et très peu visitée. Aucune pension, aucun commerce dans les villages que nous traversons.

« Les gens ne sont pas très intéressés, nous dit Brian. Ils ont ce dont ils ont besoin ici. L’océan pour la pêche. La forêt où ils peuvent récolter papayes, avocats, corossols, noix de coco, mangues, pamplemousses. Ils élèvent leurs cochons, leurs poules, leurs chèvres. Ils sont tranquilles. Pourquoi faire dormir des touristes ici? »   

2dec3
Hanaiapa compte environ 200 habitants.
2dec4plus1
La petite plage de Hanaiapa, le lundi 2 janvier. Qui n’aimerait pas passer quelques jours ici?

En route pour le site archéologique de Lipona, à Puamau, à la pointe est de l’île, nous traversons, entre de profondes vallées, des paysages majestueux.

2dec8
Une des magnifiques baies situées sur la côte est de Hiva Oa
2dec6
Arrêt entre Hanaiapa et Hanapaaoa
2dec7
au-dessus de panoramas de rêve. Ci-dessus, avant le bourg de Nahoe

Après 90 minutes de route, nous arrivons au village de Puamau (200 habitants) où un déjeuner nous attend « Chez Marie-Antoinette. »

2dec9
Menu du restaurant « Chez Marie-Antoinette ». 2500 CFP (Franc Pacifique) = 21 euros ou CAN$30
2dec11
Notre groupe, réuni autour de Brian, à la table de l’unique restaurant de Puamau, « Chez Marie-Antoinette », le lundi 2 janvier

Avant de rentrer à Atuona, dernier arrêt, au-dessus de Puamau, au site archéologique de Lipona, l’un des plus importants des Marquises

2dectiki1
Le site de Lipona est un immense « meae » (sanctuaire religieux) qui couvre près de deux hectares. Le site représente l’un des principaux témoignages de la civilisation marquisienne, à son apogée, avant l’arrivée des Européens.

Que se passait-il ici exactement dans cet immense sanctuaire? Des sacrifices? Des offrandes?

Qui était habilité à diriger et à participer à ces cérémonies religieuses?

Dans quel but ces cérémonies avaient-elles lieu?

Autant de questions qui font toujours aujourd’hui débat.

lipona
Selon les historiens, l’aménagement du site de Lipona date du 18è siècle. De nombreux « tikis« , comme ceux ci-dessus, ont été découverts au siècle dernier puis restaurés par des équipes d’archéologues. Les travaux et les recherches continuent.

Comme pour les statues de l’île de Pâques, les « tikis » de Lipona, comme ceux des îles voisines, n’ont toujours pas livré leurs secrets.

À noter: le site de Lipona figure en bonne place dans le dossier de candidature des îles Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une décision doit être rendue en 2024.

bplus
Aperçu de la baie d’Atuona, le lundi 2 janvier.

Retour à Atuona

r1
Ultime randonnée matinale, le mardi 3 janvier. Nous quittons Hiva Oa le lendemain.
R1plus1
au-dessus du village d’Atuona. Sur la droite, en blanc, l’église de l’immaculée Conception.
R2Plus1
La journée, comme toutes celles que nous avons passées ici, s’annonce splendide! Au fur et à mesure que nous grimpons, nous observons la vie dans la cour des maisons du village.
R3plus1
Nous nous dirigeons vers l’un des lieux emblématiques d’Atuona…
gauguin1
… « le cimetière du Calvaire » où reposent, à quelques pas l’un de l’autre, le peintre Paul Gauguin (1848-1903)
brel
… et le chanteur Jacques Brel (1929-1978)

Les deux artistes ont laissé à Hiva Oa des souvenirs bien différents. J’ai déjà parlé dans un article précédent de l’héritage très controversé de Gauguin en Polynésie française – et aux Marquises en particulier, où, affaibli, malade, il a passé les dernières années de sa vie. Je laisse à d’autres le soin de juger de sa conduite. Il nous reste ses tableaux. Magnifiques.

Vahiné no te tiare
Vahiné no te tiare (Femme tahitienne avec une fleur) de Paul Gauguin, 1891.

La visite du petit musée qui lui est consacré, à côté de l’espace Brel, à Atuona, a été l’un des temps forts de notre séjour. Nous y avons passé, en arrivant, un long moment. Excellente chronologie des années mouvementées de voyage de Gauguin. On peut aussi admirer, au calme, des dizaines de reproductions de son oeuvre. Une visite incontournable.

gauguin
« La maison du jouir » de Paul Gaugin, à Atuona, a été restaurée et est située dans le village à son emplacement d’origine.

Jacques Brel, de son côté, séduit rapidement les habitants d’Atuona lorsqu’il débarque sur son voilier, en 1975. Maddy, sa compagne, d’origine guadeloupéenne, est du voyage.

Très vite, Brel s’intègre à la vie du village et multiplie les initiatives. Il fait venir d’Europe des caisses de livres et monte une bibliothèque pour les enfants d’Atuona. Il lance une salle de cinéma. Vend son voilier et prend des cours de pilotage. Il achète un avion. Livre le courrier vers des îles lointaines, aux Marquises. Il rapatrie même vers les hôpitaux des femmes malades ou enceintes.

brel
Jacques Brel

Malheureusement, Brel est atteint « d’une grippe qui ne soigne pas. » Il s’éteint, en France, en 1978.

Un bel espace, dans un immense hangar, lui est dédié. On peut y voir son avion, restauré, le Jojo. Un haut-parleur diffuse ses plus belles chansons, y compris l’une de mes préférées ici.

27dec4
L’une des principales voies d’entrée à Atuona, en venant (par la route) de Taaoa. Aucun risque d’embouteillage ici.

Après deux mois de voyage, il faut se résoudre à rentrer!

Avant de terminer cette série d’articles, je tenais à partager quelques-uns des visages et des lieux qui ont particulièrement marqué notre séjour en Polynésie. Les voici, en ordre chronologique.

vp19
Au marché de Papeete, le dimanche 13 novembre. Il existe en Polynésie française une très importante communauté chinoise. Fortement intégrée, elle rayonne dans le commerce et le milieu des affaires. La communauté descend en majorité des ouvriers venus travailler dès 1860 dans les plantations de coton du territoire.
portraits4
« Sam », photographié au-dessus du belvédère Toatea, à Moorea, le jeudi 17 novembre – Photo: Diana
portrait1D
Giovanni, chauffeur de taxi et musicien, à l’aéroport de Raiatea, le mardi 29 novembre. Photo: Diana
portraits3d
Herenui, Hinanui et Evens, à notre pension, le jour de notre départ de Maupiti, le mardi 6 décembre. Beaucoup d’émotions ce jour-là. Photo: Diana.
bora1
Réveil à Bora Bora, le mercredi 7 décembre. La photo a été prise vers 6 heures du matin, à deux pas de notre modeste pension, à la pointe Matira.
Borabora7dec
En route, quelques heures plus tard, pour l’aéroport de Bora Bora.
christian et marguerite
Marguerite et son mari Christian tiennent dans le quartier Paofai à Papeete le restaurant « Le Phénix d’Or ». Leur établissement est vite devenu notre cantine là-bas le midi. Excellente cuisine cantonaise.
p1
En compagnie de Mario, le père de Christian (photo précédente). Mario est né à Tahiti. Tout comme son père. Mario et moi avons exactement le même âge. Papeete, le jeudi 15 décembre.
VP20 26decJessica Nuku Hiva
Jessica qui nous a si gentiment invités à partager avec elle et ses amis à Taiohae (Nuku Hiva) le repas de Noël.
pm
Portrait de famille, le dimanche 25 décembre, à la sortie de la messe de Noël
pm1
à la cathédrale Notre-Dame-des-Îles-Marquises, à Nuku Hiva.
portraits5
Patrick, jardinier, menuisier, chauffeur et homme à tout faire à Atuona, le mardi 27 décembre. Éloignés des services disponibles dans les centres urbains (Papeete/Moorea), les « îliens » sont extrêmement polyvalents – et fiers de vivre une existence basée sur leur auto-suffisance. Nous avons été conquis. Photo: Diana

Trois dernières remarques. (Il pourrait y en avoir plusieurs autres tant nous avons écouté et appris ici)

1. – Lorsqu’on demande à un(e) Polynésien(ne) (hors Papeete) où il/elle aimerait partir en voyage, la réponse, surprenante, a été presque partout la même. Ce n’est pas de Rome, Paris ou New York dont ils rêvent. La plupart des Polynésiens souhaitent plutôt visiter, chez eux, l’un des archipels qu’ils ne connaissent pas – les Marquises ou les Tuamotu sont souvent mentionnées.

2. – Pour les familles polynésiennes, le weekend idéal est souvent un séjour dans leur « plantation », un lopin de terre qu’ils possèdent ou louent à l’intérieur des terres. À défaut, ils prennent une tente et vont camper au bord d’une plage lointaine. Ou ils vont à la pêche. Dans les trois cas, l’objectif est le même: se rapprocher de la nature et vivre en famille en communion avec elle.

3. – Tout le monde aux Marquises et sur les îles (hors Papeete/Moorea) se connait! Lorsqu’à Taiohae (Nuku Hiva) je montrais les photos d’une excursion réalisée à l’autre bout de l’île, on me répondait, invariablement, « Oui, je le connais, il s’appelle…« . « Celui-là aussi, c’est mon oncle (ou cousin), il s’appelle… » J’ai rarement vu un peuple aussi soudé. Cohésion qui saute aux yeux lors des  messes dominicales. La ferveur des assemblées – les chorales sont accompagnées de tambours, d’ukélélés, de guitares – est prodigieuse.

Un autre exemple? Les tables où sont entreposés les produits, au marché de Nuku Hiva, ne sont pas surveillées. Elles appartiennent aux familles de la communauté. Chacun va et prend ce dont il a besoin. On se dirige ensuite vers une autre table où quelqu’un note sur un registre les produits achetés et de quelle table ils proviennent. Le revenu de la vente est ensuite acheminé à la famille concernée.

2dec13
Forêt de cocotiers à l’extérieur du village de Puamau, le lundi 2 janvier.

Le dernier mot est pour Diana.

Diana qui m’a si vaillamment accompagné pendant ces deux mois! Diana qui a bravé les lézards, les moustiques, la chaleur, l’humidité et nos multiples (16) sauts de puce en avion depuis la mi-novembre!

Ce voyage aurait été bien différent si je ne l’avais pas eue à mes côtés!

30dec avec Mahi
En compagnie de Mahi, à notre pension, à Atuona, le vendredi 30 décembre.
Lilly
et avec Lilly, le jour de notre départ d’Hiva Oa
mairesse
Dernière rencontre à l’aéroport d’Hiva Oa avec Joëlle Frébault, la mairesse d’Atuona, en route elle aussi pour Papeete, le mercredi 4 janvier.

En quittant la Polynésie, je ne peux m’empêcher de penser à mon pays d’origine – Haïti – où l’on pouvait aussi, autrefois, au bord de la mer, en français et en créole, profiter de la même douceur de vivre.

27dec
Devant la plage de Taaoa, le mardi 27 décembre

Nous avons réalisé en Polynésie notre plus beau voyage!

Nous avions souvent entendu dire en planifiant cette aventure que les Polynésiens étaient le peuple le plus chaleureux, le plus accueillant de la terre. Et c’est si vrai!

Où d’autre, hors Polynésie, reçoit-on un collier de fleurs ou de coquillages en arrivant à destination?

Et un second collier au moment du départ!

Où d’autre les gens se tutoient-ils dès la première rencontre, dès le premier regard?

28decTepua
Tepua, rencontrée le mercredi 28 décembre à Hapatoni, sur l’île de Tahuata

Tout cela va beaucoup, beaucoup nous manquer!

Mais nous savons déjà que nous reviendrons!

27dec2
Petite maison à l’extérieur du village de Taaoa

Après plusieurs heures de voyage, une nuit en transit à San Francisco, nous sommes maintenant de retour à la maison.

Un grand changement est en cours dans notre quartier, Mount Pleasant. Notre rue va être en 2023/24 complètement transformée, métamorphosée, en voie verte et piste cyclable. Plus aucune automobile ne circulera devant nos fenêtres.

Le bonheur absolu. Bon début d’année à tous!

En marche (325 kms) vers les Pyrénées

Que de chemin parcouru depuis notre départ du Pays basque le 20 juin!

carte6régionsfrance
La carte des nouvelles appellations des provinces françaises, actées en 2016. En Occitanie, encerclé en bleu, le département du Lot dont Cahors est le chef-lieu. Après notre séjour au Pays basque, nous nous sommes installés à Cahors pendant dix jours.
m3
Tous les mercredis et samedis se tient à Cahors, devant la cathédrale Saint-Etienne, un grand marché
m1cahors
marché qui, parfois, réserve bien des surprises
m2
comme la rencontre étonnante, conviviale, complètement inattendue, le mercredi 22 juin, avec…
robinson
Robinson, maraîcher lotois, né à Aquin, dans le sud d’Haïti! Après avoir longtemps vécu en Guyane française, Robinson est, depuis quinze ans, installé dans le Lot où il gère son entreprise agricole. Il est présent le mercredi et le samedi sur le marché de Cahors! Quelle bonne surprise! Bravo, Robinson!

Malgré quelques soucis liés à notre logement dans la ville médiévale, nous avons eu le grand bonheur de revoir, lors de notre séjour à Cahors, notre amie Christiane!

cahc1
En compagnie de Christiane, le vendredi 24 juin, au bord du Lot, devant le pont fortifié Valentré qui enjambe la rivière. Bienvenue à Cahors, Christiane!

Entre deux randonnées, la découverte des jardins, des trésors de la ville et nos longues conversations, retrouvailles chaleureuses avec Christiane, que j’ai eu la chance de rencontrer pour la première fois à Kigali, en 2012, lors de notre mission commune de coopération au Rwanda. 

cahc4
Christiane et Diana en grande conversation pendant l’escalade, le samedi 25 juin
cahc3
du magnifique Mont Saint-Cyr situé au-dessus de Cahors
cahc5
Une partie de la ville médiévale de Cahors nichée dans une des boucles du Lot. Au premier plan, le pont Louis-Philippe. Un peu plus loin, le pont ferroviaire de la SNCF.

Merci d’être venue nous rendre visite, Christiane! A bientôt!

c1
8 heures du matin, moment de calme pour Diana, place St-James, dans la vieille ville de Cahors, avant une nouvelle journée d’aventures … et de découvertes culinaires en Occitanie.
b1
Salade de chevrier (fromage au lait de chèvre, chaud) suivie d’une
b2
… aiguillette de poulet accompagnée de légumes du marché, restaurant Le Bergougnoux, Cahors.
b7
Sur un mur de la vieille ville de Cahors, le 27 juin 2022

Comme je le mentionnais un peu plus haut, notre séjour vers et à Cahors n’a pas été de tout repos.

Le 20 juin, notre train entre Saint-Jean-Pied-de-Port et Bayonne a été annulé sans aucun préavis, à la dernière minute, pour cause de grève à la SNCF.

Nous avons heureusement pu rejoindre Bayonne grâce à la gentillesse du propriétaire de notre logement qui nous a emmené à Bayonne dans sa voiture. Plus de deux heures de route aller-retour. Merci infiniment, Monsieur A! 

A Cahors, moins de deux jours avant notre départ, alors que nous préparions nos valises, Diana reçoit un message de sa compagnie aérienne (Lufthansa/Air Canada) lui annonçant l’annulation pure et simple de son vol de retour Toulouse-Vancouver, prévu le 1er juillet.  

Nous essayons en ligne de trouver un nouveau vol. En vain. Nous sommes probablement des milliers dans le même cas. Les médias français et canadiens annoncent une pagaille générale dans les aéroports dès le lendemain, le 30 juin. 

Nous avions par chance, depuis longtemps, planifié passer notre dernière nuit dans le sud-ouest dans l’unique hôtel de l’aéroport de Toulouse – vu le vol matinal de Diana pour Vancouver.

Dès notre arrivée à l’aéoport, le 30 juin, dans l’après-midi, nous nous précipitons au comptoir de Lufthansa. Miracle! En vingt minutes, trois agentes se sont relayées devant leurs écrans et téléphones portables et ont offert une nouvelle réservation à Diana, pour le lendemain matin!

Nous avons, pendant tout notre voyage, été entourés d’anges gardiens!

Lufthansa
Nos trois fées à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le jeudi 30 juin, devant le comptoir de Lufthansa. Merci Lolona, Caroline (chef d’escale de Lufthansa à Toulouse) et Samira! – Photo: Diana.

Après avoir, le 1er juillet, à l’aéroport de Toulouse, dit au revoir à Diana, j’ai pris la navette vers le centre-ville et j’ai sauté dans un train, à la gare de Toulouse-Matabiau. Heureusement, aucune grève ce jour-là.

Destination: Le-Puy-en-Velay, en Haute-Loire, où je suis arrivé, en début de soirée, après sept heures de voyage, via Nîmes et un magnifique trajet en TER dans les Cévennes entre Alès (Gard) et Langogne (Lozère). Je devrai absolument repasser dans cette région.

gare
Point de départ historique du chemin, Le-Puy-en-Velay est aujourd’hui reconnue comme la capitale européenne du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
mp1
Un autre samedi, un autre marché. Ci-dessus, la rue Chaussade, près de la place du Martouret, le samedi 2 juillet
mp2
Ci-dessus et dessous, la rue Saint-Pierre, dans la vieille ville du
mp3
du Puy-en-Velay, chef-lieu du département de la Haute-Loire.

C’est ici, au printemps 2018, qu’a débuté mon aventure sur le chemin de Compostelle.   

Je me souviens de ma première étape: Le-Puy-en-Velay – Montbonnet, 15 kms.

J’avais ce printemps-là parcouru 207 kms jusqu’à Conques. 

Le printemps suivant, en 2019, j’avais cheminé 219 kilomètres entre Cahors et Nogaro, une petite ville située dans le département du Gers. 

Mon objectif cette fois-ci est de compléter les deux tronçons du GR65 que je n’ai pas encore parcourus entre Le Puy en Velay et Saint-Jean-Pied-de-Port –  soit 325 kms, selon le schéma suivant

Fiche-Puy
Mon trajet cet été le long du GR65. Tronçon = De Conques à Cahors. Tronçon = De Nogaro à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Tronçon 1 – Entre Conques (Aveyron) et Cahors (Lot) = 136 kms. 8 étapes. Moyenne, 17.1 kms par étape.

Tronçon 2 – Entre Nogaro (Gers) et Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) =189 kms. 9 étapes. 20.8 kms par étape.

Total: tronçon 1. + tronçon 2. = 325 kilomètres

29 juin 2022
Un couple de randonneurs rencontré sur le GR65 la veille de notre départ de Cahors, le 29 juin. Leur objectif: atteindre Nogaro, dans le Gers. C’est exactement l’itinéraire que j’ai emprunté au printemps 2019. C’est plutôt bon signe d’avoir échangé avec eux ce jour-là.

Je reprends la route mardi, le 5 juillet.

Cela fait plus de trois ans que j’attends ce moment!

Mais, comment aller du Puy-en-Velay jusqu’à Conques? Rien de plus simple. Il faut simplement réserver sa place à bord du bus de Compostelle qui, d’avril à octobre, transporte tous les jours les pèlerins sur le chemin entre Le-Puy-en-Velay et Saint-Jean-Pied-de-Port. Informations supplémentaires ici ou ici.  

Mon sac sera de nouveau acheminé tous les matins via la Malle postale (tronçon Conques-Cahors) et par Transport Claudine (tronçon Nogaro-SJPP) et sera déposé avant 17h à mon hébergement. Excellent service, ponctuel, fiable. (SVP cliquer sur les liens en caractères gras pour obtenir des détails supplémentaires).

Pour les hébergements, tout au long du trajet, j’ai encore privilégié les chambres d’hôtes. Plus confortables et pratiques. Tous les soirs, le randonneur dispose d’une chambre individuelle, dans une maison ou une petite auberge tenue par les gens du pays. La formule comprend aussi le souper, préparé en général avec des produits frais de la région et le petit-déjeuner. Les repas sont pris autour d’une table commune mais restreinte.

Une exception à la règle, je passerai la nuit du 4 juillet à l’abbaye Sainte-Foy de Conques. 

Il faudra être prudent cet été sur le chemin. La pandémie repart en France. Le nombre de cas est partout en hausse. Quelle bonne idée nous avons eue d’accepter à Montréal, fin avril, notre 2è rappel/4è dose de vaccin contre le Covid. Si je suis éligible à une 5è dose en France avant mon départ, prévu le 8 août, je n’hésiterai pas une seconde.   

conques
Souvenir de mon arrivée à Conques, en mai 2018. Le temps avait été particulièrement maussade sur le GR65 cette journée-là. Heureusement, cette année, la météo prévoit pour les prochains jours, entre Conques et Cahors, du temps chaud et ensoleillé.

Plusieurs d’entre vous m’ont demandé le détail de mes étapes sur ces deux tronçons du GR65 cet été.

Les voici.

Tronçon 1. – Conques – Cahors (136 kms)

1. – Mardi 5 juillet = Conques – Decazeville (19 kms) – (Département de l’Aveyron)

2. – Mercredi 6 juillet = Decazeville – Montredon (11 kms) – (Département du Lot)

3. – Jeudi 7 juillet = Montredon – Figeac  (19 kms)

4. – Vendredi 8 juillet = Figeac – Le Puy-Clavel (19 kms)

5. – Samedi 9 juillet = Le Puy-Clavel – Mas de Games/Limogne-en-Quercy (26 kms)

6. – Dimanche 10 juillet = Mas de Games/Limogne-en-Quercy – Varaire (12 kms)  

7. – Lundi 11 juillet = Varaire – Le Pech/Laburgade (19 kms)                                           

8. – Mardi 12 juillet = Le Pech/Laburgade – Cahors (12 kms)

Mercredi 13 juillet = jour de repos à Cahors

cahors
Devant le Pont Valentré à Cahors, le lendemain de notre arrivée, le mardi 21 juin

Tronçon 2. – Nogaro – Saint-Jean-Pied-de-Port (189 kms)

Jeudi 14 juillet (Fête Nationale) = Cahors – Toulouse – Nogaro (SNCF)

Vendredi 15 juillet = Jour de repos à Nogaro

9.Samedi 16 juillet = Nogaro – Barcelonne-du-Gers (25 kms) – (Département du Gers)

10. – Dimanche 17 juillet = Barcelonne-du-Gers – Miramont-Sensacq (20 kms) – (Dept des Landes)

 11. – Lundi 18 juillet = Miramont-Sensacq – Arzacq-Arraziguet (16 kms) (Dept. Des Pyrénées-Atlantiques)

12. – Mardi 19 juillet = Arzacq-Arraziguet – Pomps (21 kms)

13. – Mercredi 20 juillet = Pomps – Maslacq (19 kms)

14.Jeudi 21 juillet = Maslacq – Navarrenx (22kms)

Vendredi 22 juillet = Jour de repos à Navarrenx

15. – Samedi 23 juillet = Navarrenx – Bellevue (18 kms)

16. – Dimanche 24 juillet = Bellevue – Ostabat (24 kms)

17. – Lundi 25 juillet = Ostabat – Saint-Jean-Pied-de-Port (23 kms)  

Avant de repartir sur le chemin, mardi, une autre belle surprise m’attendait au Puy-en-Velay!

choucroute
Choucroute à la truite et au saumon fumé. Sans doute le meilleur plat savouré jusqu’à présent pendant mon séjour en France. Cette cuisine divine est l’oeuvre de…
michel
Michel, le propriétaire et maitre cuisinier, depuis 40 ans, de l’Hôtel Restaurant « Le Bilboquet », au Puy-en-Velay. Bravo et merci mille fois, Monsieur, pour votre merveilleuse cuisine!

C’est un immense privilège de pouvoir réaliser en France cet été cette belle et grande randonnée!

 Merci pour vos messages de soutien!

Je vous laisse avec ce mot de Mark Twain que vous connaissez sans doute déjà.

« Sail away from

the safe harbour.

Catch the trade winds

in your sails. Explore.

Dream. Discover. »

Bon été à tous!

 

La vallée de Katmandou

Je suis revenu dimanche à Patan, l’ancienne cité royale, magnifique, située à quelques kilomètres du centre-ville de Katmandou, après avoir passé, sans doute, les quatre plus belles journées de mon séjour au Népal!

Les plus surprenantes aussi!

Randonnée à 1800 mètres d’altitude, au-dessus de la vallée de Katmandou, entre le village de Balthali (à l’arrière-plan) et le monastère de Namo Buddha, le samedi 15 décembre. Nous sommes ici à environ 40 kms à l’est de Katmandou. Voir la carte ci-dessous.

Thuli, 89 ans, termine son déjeuner chez elle, dans le village de Phaskot, 400 habitants, situé entre Namo Buddha et Dhulikkhel. Le tilak (ou tika) mauve, le point coloré sur le front, indique que Thuli est veuve.

En planifiant ce voyage, je m’étais promis de faire dans la vallée de Katmandou une deuxième longue excursion après celle réalisée dans l’Annapurna…. (Voir l’article précédent)

Mission accomplie!

Cela a été une excellente idée d’explorer cette région où les touristes – à deux heures de la capitale – sont beaucoup plus rares que dans l’Annapurna!

Voici donc la carte puis le détail avec photos des quatre étapes de mon excursion dans le sud-est de la vallée de Katmandou.

La vallée de Katmandou. On peut aussi prolonger son excursion en explorant les sentiers et les villages situés au nord de la vallée…

Jour 1: taxi (2 heures environ) de Patan/Katmandou jusqu’au bourg de Panauti, puis montée, facile, à pied, en une heure 30 ou deux heures, jusqu’au village de Balthali, situé à 1500 mètres d’altitude

Jour 2: Balthali. On peut facilement prolonger son séjour ici.

Jour 3: 3 heures de randonnée entre Balthali et le village et le monastère de Namo Buddha (1750 mètres). Journée exceptionnelle!

Jour 4: 2h30 environ de marche entre Namo Buddha et la petite ville de Dhulikkhel. De Dhulikkhel, bus et/ou taxi pour le retour à Patan – où il est, selon moi, beaucoup plus agréable de loger qu’à Katmandou…

Près de Dhulikkhel, dans la vallée de Katmandou, le dimanche 16 décembre.

Mon message à ceux et celles qui songent peut-être à visiter le Népal sans faire de « trek » dans l’Everest ou dans l’Annapurna, est assez simple.

Cette boucle: Patan/Katmandou – Panauti – Balthali – Namo Buddha – Dhulikkhel – Patan/Katmandou est très facilement réalisable et une excellente alternative aux randonnées plus classiques et plus longues offertes ailleurs au pays.

Boucle que l’on peut raccourcir, ou prolonger à sa guise, en passant plusieurs jours à chaque endroit, avant de repartir, sans jamais prendre la route goudronnée, mais seulement les sentiers, magnifiques, qui relient depuis des siècles les villages paisibles de la vallée…

Aventure et dépaysement garantis!

Tous les hébergements situés dans la vallée peuvent recommander un guide, sûr et fiable, aux visiteurs. Ci-dessus, Shankar, qui me conduira sans encombres, le samedi 15 décembre, de Balthali à Namo Buddha. Une randonnée exceptionnelle! Né à Balthali, Shankar ne parle que deux ou trois mots d’anglais. Ci-dessous, le sentier, au départ de Balthali…

J’ai voulu partager et résumer ici les principaux points forts de cette randonnée au cœur du pays newari … randonnée fantastique et négligée, à tort, selon moi, par la plupart des visiteurs…

1. – La qualité des hébergements, très bonne en général, avec un personnel habitué, rompu à la clientèle étrangère…

Chemin qui mène à mon bungalow…

… surplombant le village de Balthali. Eau chaude et chaufferette dans la chambre car les nuits en décembre sont fraîches…

kat
Sur le balcon, vue magnifique sur la vallée de Katmandou

Thapa gère tout en douceur son établissement au-dessus de Balthali

Thali végétarien népalais servi avec des champignons, des épinards et des légumes récoltés dans le jardin de ma « guest house » à Balthali…

2. – Les vues, imprenables, pendant quatre jours, des sommets de l’Himalaya…

Les pics de l’Himalaya vus de Namo Buddha, le dimanche 16 décembre… Trois sommets, parmi d’autres: le Gauri Shankar (7415 mètres), le Phurbi Chyachu (6722 mètres), le Melungtse (7181 mètres). L’Everest, plus à l’est, n’est malheureusement pas visible…

… et sur le chemin qui descend vers Dhulikkhel…

… où plusieurs chantiers sont en cours…

Entre Namo Buddha et Dhulikkhel

3. – Les sentiers, moins hauts, bien sûr, que ceux empruntés dans l’Annapurna, mais tout aussi variés et impressionnants…

Un des ponts suspendus entre Balthali et Namo Buddha…

Une heure environ avant l’arrivée à Namo Buddha… Altitude 1700 mètres

Lourd fardeau porté par une femme près de Namo Buddha

Maison de village entre Namo Buddha et Dhulikkhel

En allant vers Dhulikkhel

4. – La nourriture, apprêtée avec soin à Balthali, et tout simplement exceptionnelle, dans mon hébergement, à Namo Buddha…

Salade d’avocats

Les repas au Namo Buddha Resort sont 100% bio et semblent être droit sortis d’une ferme écologique européenne ou canadienne. Tous les ingrédients, sauf le fromage de yack, proviennent du jardin de l’hôtel… qui fabrique aussi son pain… et même sa crème glacée.

Quiche aux légumes accompagnée de champignons du jardin, de betteraves et d’haricots verts

Il n’y a pas de menu. On sert chaque jour, au déjeuner et au dîner, trois plats composés des produits les plus frais du potager…

Tarte au citron et crème glacée faite maison

L’établissement est géré, avec le sourire, par la propriétaire, Ingrid, originaire d’Allemagne… Un lieu remarquable… qui met aussi en valeur, dans les chalets, l’artisanat traditionnel népalais…

Ingrid, devant un des chalets de Namo Buddha Resort, dimanche matin, le 16 décembre

Les pics de l’Himalaya surplombent les chalets et résidences de Namo Buddha Resort

5. – Les gens rencontrés sur le chemin qui voient ici beaucoup moins de visiteurs que sur les sentiers de l’Annapurna…

À l’extérieur de Balthali, le vendredi 14 décembre

Binod, 37 ans, père de trois enfants, et mon second guide, le dimanche 16 décembre, entre Namobuddha et Dhulikkhel… Binod qui m’a très gentiment offert une visite de son village, Phaskot, où j’ai pu rencontrer ses parents, son épouse, Indira, et sa fille aînée, Anju… Binod est un guide hors du commun. Sa maison, en rénovation dans le village, accueille régulièrement les randonneurs. Contact: binod_39@hotmail.com

Indira, enseignante au primaire

Anju, 19 ans, étudie l’anglais à Dhulikkhel

Drapeaux de prières bouddhistes déployés devant le monastère Thrangu Tashi Yangtse de Namo Buddha. La couleur des drapeaux a une signification précise. Bleu= l’espace. Blanc = l’air et le vent. Rouge = le feu. Vert = l’eau. Jaune = la terre. Les drapeaux sont suspendus, dans les montagnes, au passage des cols, près des monastères ou au croisement des chemins pour demander aide et protection…

J’ai rencontré également sur le chemin, le samedi – le seul jour de congé au Népal – de très nombreux pèlerins en route pour les temples et le monastère de Namo Buddha… pèlerins qui n’hésitent pas, au soleil, à poser pour les amis ou pour la famille…

Poses près du monastère bouddhiste…

… de Namo Buddha…

Le monastère de Namo Buddha accueille des centaines de pèlerins qui viennent des quatre coins du Népal, de l’Inde et du Tibet. Plus de 200 moines résident au monastère. Matthieu Ricard, le célèbre moine français effectue ici de fréquents et longs séjours.

Comme presque partout où je suis passé au Népal, j’ai aussi rencontré, sur le chemin, des groupes d’étudiants, souriants et accueillants…

Étudiants croisés au pont suspendu de Khopasi Bridge, près de Panauti, le jeudi 13 décembre

Cette randonnée dans la vallée de Katmandou a vraiment été une très belle surprise… Je ne m’attendais pas à côtoyer, à tutoyer presque, les pics de l’Himalaya, par temps clair, pendant quatre jours…

Mon guide Binod m’a en fait confirmé ce que plusieurs randonneurs au Népal ont pu vérifier récemment. À cause des changements climatiques, la meilleure saison pour marcher dans l’Annapurna ou dans la vallée de Katmandou est maintenant la période comprise (grosso modo) entre la fin octobre et la mi-décembre…

Pendant la période auparavant privilégiée par les randonneurs (fin septembre, début octobre), la météo est souvent mauvaise, et le ciel bouché… Ces informations relayées par Binod ne sont bien sûr que des tendances. Les caprices de la météo étant, par définition, imprévisibles.

Les rues de Patan, l’ancienne ville royale, située à 6 kms environ de Katmandou. Patan est, à mon avis, un endroit bien plus agréable où vivre que Katmandou…

… Patan où on reconstruit et rénove les temples endommagés par le tremblement de terre de 2015

Autre surprise. Le gérant de mon hôtel à Patan, Devinder, m’a gentiment demandé hier matin si j’acceptais de prendre le repas du soir avec sa femme et son fils dans leur domicile, une annexe de l’hôtel. J’ai été très ému et touché par son invitation. Et j’ai bien sûr accepté.

Nous avons donc dégusté, il y a quelques heures, dans le salon de la famille, de délicieux hors-d’oeuvres, arrosés d’un alcool fort, (« our local brew », a précisé Devinder) avant de passer dans la salle à manger et partager le traditionnel thali.

La photo ci-dessous n’est pas de très bonne qualité, mais je voulais l’inclure ici comme témoignage de l’hospitalité népalaise. La famille m’a aussi remis un cadeau.

Quelle aventure, et quelle belle façon d’achever mon voyage au Népal!

En compagnie de Devinder et son épouse dans leur salon, lundi soir, le 17 décembre. Départ le lendemain matin pour Chennai, dans le sud de l’Inde.

Je poursuis ce matin mon voyage.

Départ dans quelques heures ce mardi pour l’aéroport de Katmandou.

Je suis en route pour New Delhi (escale de 2 heures) et ensuite pour Chennai (l’ancienne Madras), dans l’état du Tamil Nadu, où je devrais arriver en toute fin d’après-midi.

Je ne passerai qu’un bref moment à Chennai (3-4 jours) avant de gagner, en train, Pondichéry où je m’arrêterai une douzaine de jours… Ce sera ma plus longue halte du voyage…

Après le Kerala, il y a deux ans, j’ai bien hâte de retrouver la chaleur et la culture du sud de l’Inde!

Joyeux Noël!

La presse népalaise… Plusieurs quotidiens (The Himalayan, The Kathmandu Post) sont publiés en anglais…

Cinq jours dans l’Annapurna

Le soleil se lève au-dessus de l’Annapurna et du village de Tadapani, au Népal. Sur la droite, deux sommets bien connus des alpinistes: le « Gangapurna » (7455 mètres) et « l’Annapurna 3″ (7555 mètres)

Le sommet du « Gangapurna », vu de Tadapani, le mercredi 5 décembre

Je suis de retour à Pokhara. Et je reviens de ma randonnée – de mon « trek » de cinq jours dans l’Annapurna – avec beaucoup d’humilité. Avec un respect renouvelé aussi pour tous les villageois rencontrés dans la montagne, villageois qui vivent entre 2000 et 3000 mètres d’altitude, dans des conditions souvent précaires, avec tant de grâce et de dignité.

nepal
Sur un sentier entre Tapadani et Ghandruk…

… le 5 décembre. SVP voir cartes ci-dessous

La zone de conservation de l’Annapurna, créée en 1986, est la plus grande aire protégée du Népal. La région n’a miraculeusement pas souffert du tremblement de terre de 2015

Mon projet s’est déroulé exactement comme je l’avais planifié. Mais la randonnée – quatre journées de marche et un long retour en bus vers Pokhara – a été difficile. Plus difficile que prévu.

Avec le recul, je m’aperçois que cela a été une excellente idée de m’entraîner, ce printemps, en France, le long du GR65.

Les deux expériences de marche sont bien sûr très différentes, mais avoir cheminé au mois de mai, chaque jour, 4 ou 5 heures, sur la route de Compostelle, m’a fait le plus grand bien. Cela a été une très bonne préparation, mentale et physique, à ce « trek » réalisé au Népal.

Située à environ 200 kms à l’ouest de Katmandou, Pokhara (encerclée en vert) est la deuxième ville du Népal et le point de départ de multiples randonnées vers le massif de l’Annapurna.

Ci-dessus, le tracé de ma randonnée de cinq jours et quatre nuits dans le massif de l’Annapurna. Depuis Pokhara, 90 minutes en taxi, en compagnie de mon porteur Yubraj, jusqu’à Nayapul, point de départ de la randonnée. Ensuite, jour 1: Nayapul – Ulleri. Jour 2: Ulleri – Ghorepani. Jour 3: Ghorepani – Tadapani. Jour 4: Tadapani – Ghandruk. Jour 5: Ghandruk et retour en bus vers Pokhara. D’autres marcheurs optent pour une randonnée plus longue (7-11 jours) jusqu’au camp de base de l’Annapurna (ABC).

La première et la troisième étape ont été particulièrement rudes. Un élévation d’environ 1000 mètres le premier jour entre Nayapul et le village de Ulleri, perché à 1960 mètres. Et, entre Ghorepani et Tadapani le sentier monte (jusqu’à 3200 mètres) et descend cruellement. Quatre heures 40 de marche ce jour-là, la plus longue étape, et sans doute aussi la plus belle… 

Une des rues principales du village de Nayapul, lieu de départ de mon trek

De Nayapul, le sentier emprunte d’abord un chemin poussiéreux qui monte lentement vers les montagnes…

Début de la randonnée, sous un temps couvert, quelques kilomètres après Nayapul

… le tracé devient ensuite beaucoup plus abrupt… Des centaines de marches sont taillées dans le roc du sentier…

Entre Tikhedhunga et Ulleri, le dimanche 2 décembre

… On grimpe, on grimpe ce premier jour, pendant plus de quatre heures… jusqu’au village de Ulleri… où m’attend une chambre simple et presque nue (voir Conseils pratiques à la fin de l’article)… Heureusement, il y a de l’eau chaude!…

Le pain « Gurung » accompagne, avec un oeuf dur et des pommes de terre, le petit-déjeuner traditionnel népalais.

Après une courte, inconfortable nuit (à cause du froid) et un petit-déjeuner sommaire, préparé dans une cuisine de fortune, je reprends la route, tôt le lendemain, accompagné de mon porteur, Yubraj…

Yubraj, 28 ans, a vaillamment porté mon sac pendant cinq jours. Yubraj vient de se marier à Pokhara. Il a deux grands frères. L’un travaille en Malaisie et l’autre est cuisinier, depuis cinq ans, à Règina, en Saskatchewan. Yubraj va tenter dans les prochains mois d’obtenir, à Pokhara, sa licence officielle de guide de haute montagne

En marchant, j’écoute attentivement les propos de mon jeune porteur. Il me parle, en anglais, de sa famille, de son enfance, de son pays. Et je me rends compte que les expériences de Yubraj résument assez bien les turbulences qu’a vécues le Népal depuis vingt ans….

Né dans le village de Dhital, situé à une heure de route de Pokhara, Yubraj me confie qu’il se souvient encore très bien, dès l’âge de huit ans, des rebelles maoïstes qui faisaient régulièrement, la nuit, irruption dans son village… 

Lourdement armés, farouchement opposés à la monarchie, les rebelles exigeaient d’être nourris, logés. Malheur à ceux qui refusaient de les aider. Ou à ceux dans le village qui contestaient leur idéologie, leur autorité. On retrouvait leurs corps, mutilés ou criblés de balles, plusieurs jours plus tard…

Dans une « tea house » à Ulleri, le lundi 3 décembre

Une fois les rebelles partis, l’armée népalaise arrivait à son tour dans le village, questionnant les résidents, leur demandant pourquoi les maoïstes avaient été accueillis et hébergés… Les responsables de l’armée, les soldats, proféraient des menaces… La situation, pour les habitants, devenait intenable.

Lorsqu’il a eu onze ans, la famille de Yubraj a quitté le village et est partie pour Pokhara. Sa scolarité a brusquement pris fin à ce moment-là.

Cette période noire a duré dix ans. Entre 1996 et 2006, entre 13 000 et 19 000 Népalais ont perdu la vie, tués par les rebelles ou par l’armée… Plus de 150 000 hommes, femmes et enfants ont dû, comme la famille de Yubraj, quitter leurs terres, leurs villages et se mettre à l’abri dans les grandes villes.

« Tea house » à Ghorepani, le mardi 4 décembre

La situation est bien différente aujourd’hui. Les maoïstes (comme les communistes) ont maintenant intégré le gouvernement. La monarchie a été abolie en 2008 et le Népal est désormais une république dirigée par une femme.

Le pays a largement retrouvé son calme, mais personne ici, à Pokhara ou dans l’Annapurna, n’a oublié les cicatrices et les traumatismes de la guerre civile. Cette période d’affrontements et de violence a profondément et durablement marqué le pays. 

Ghorepani, le mardi 4 décembre

Revenons sur le sentier où nous avons eu droit, les jours suivants, à une météo plutôt clémente, et au soleil, bien présent le matin…

Deuxième jour de marche, entre Ulleri et Ghorepani, le lundi 3 décembre

En montant vers Ghorepani

En chemin, nous croisons des marcheurs venus de la Belgique, de la France, de l’Allemagne, du Japon. Il y a des Britanniques, des Russes, quelques Canadiens mais, à ma grande surprise, la grande majorité des randonneurs sont des Népalais. De jeunes Népalais, inscrits à l’université souvent, qui parlent un anglais remarquable, et qui viennent, en groupe, joyeusement, découvrir la région…

« C’est un phénomène relativement récent », m’explique Yubraj qui parcourt les sentiers de l’Annapurna depuis cinq ou six ans… « Avec les réseaux sociaux, et le calme revenu au pays, les Népalais, les jeunes professionnels de Pokhara et Katmandou ont eux aussi envie de découvrir ces régions, et partager leurs aventures, leurs découvertes »…

Des jeunes Népalais profitent de la paix retrouvée pour visiter leur pays

En arrivant à Ghorepani, un panneau rappelle aux visiteurs les défis immenses auxquels sont confrontés l’ACAP (l’Agence de Protection de l’Annapurna) et les villages, dépourvus d’infrastructures, qui accueillent les randonneurs, douze mois par année maintenant. 

Plus de 100 000 touristes visitent la zone de l’Annapurna chaque année.

Comment peut-on, dans ces conditions, gérer et protéger adéquatement l’environnement fragile de la haute montagne?

Recycler les déchets, les bouteilles en plastique en particulier, est un case-tête considérable pour les villageois et les autorités…  

Un projet de construction de points d’eau filtrée et potable dans l’Annapurna est en cours afin de réduire le nombre de bouteilles en plastique que transportent les randonneurs…

Deuxième halte, le lundi 3 décembre, dans le village de Ghorepani. Altitude: 2750 mètres.

Dans les rues de Ghorepani, des dizaines d’ânes circulent du matin au soir après avoir monté, pour les randonneurs et les résidents, nourriture et équipement

Pat de légumes au curry, Ghorepani

Snow View Lodge, Ghorepani, mardi matin, le 4 décembre

Nous assistons au réveil à Ghorepani… et ensuite, sur la route vers Tadapani, à un spectacle grandiose… Il fait un temps splendide!

Les pics de l’Annapurna entre Ghorepani et Tadapani, le mardi 4 décembre

Le balisage sur le sentier est le même que celui du GR65…

Cuisinier dans une « tea house »

Petit-déjeuner avec Yubraj, mercredi matin, le 5 décembre, à Tadapani

… spectacle renouvelé le lendemain matin lorsque nous quittons Tadapani… pour Ghandruk…

Tadapani, mercredi matin, le 5 décembre. J’ai adoré les quelques heures passées dans le village, une des plus petites localités du circuit de l’Annapurna…

… en route, nous traversons une étonnante forêt de rhododendrons…

… avant de nous arrêter un instant, dans une petite buvette, juste avant Ghandruk…

Thé noir, servi avec le sourire, lors de notre dernière halte entre Tadapani et Ghandruk…

…Ghandruk… où nous arrivons en début d’après-midi… C’est ici que nous terminons notre randonnée…

Arrivée à Ghandruk. le mercredi 5 décembre

Coup de foudre en découvrant la ville, coupée en deux…

En haut, la ville « moderne » avec de beaux et anciens bâtiments, qui servaient autrefois d’entrepots, et qui ont été repeints, rénovés en gîtes ou en hôtels…

Bâtisses à Ghandruk

Portes sculptées à Ghandruk

… en bas… la vieille ville de Ghandruk… Un village magnifiquement préservé… et curieusement ignoré par la majorité des touristes et des randonneurs…

La vieille ville de Ghandruk, le mercredi 5 décembre

… Une vieille ville, propre, paisible, accueillante, avec son musée… vieille ville où les artisans perpétuent les traditions…

Confection de paniers en bambou dans un atelier de Ghandruk

Livraison inhabituelle…

Surprise en marchant dans les ruelles… Des enfants me font signe… Une fête se prépare à Ghandruk!… Je les suis vers le haut du village….

Ghandruk, le mercredi 5 décembre

… où notables, dignitaires et membres de la communauté sont déjà rassemblés…

Visages de la communauté réunie à Ghandruk

… afin de participer à une grande célébration… On honore, cet après-midi-là, un couple âgé du village pour sa contribution au fil des ans à la communauté…

Après les discours, une danse traditionnelle…

Quelle belle façon de terminer cette randonnée!

Ghandruk, au réveil, jeudi matin, le 6 décembre

C’est déjà le moment de rentrer à Pokhara…

Ces cinq jours dans l’Annapurna sont passés très vite, en un clin d’oeil

Très heureux d’avoir fait cette randonnée!

Merci à tous les villageois rencontrés et au personnel des « tea houses« 

Cela a été une merveilleuse expérience!

Un aperçu de la gare routière de Ghandruk, jeudi matin… On a l’impression ici d’être au bout du monde… Le retour en bus vers Pokhara – quatre heures quinze de trajet sur les routes de montagne – sera épique!

« Dal bhat » traditionnel népalais servi à Pokhara

Avant de terminer, et avant de partager quelques conseils pratiques sur cette randonnée dans l’Annapurna, je tiens à remercier ici mes amis Stephen et Annie qui ont parcouru le même chemin quelques jours avant moi. Leurs suggestions, partagées à Pokhara avant le départ, ont été précieuses. Merci à tous les deux!

Un des deux permis de randonnée obligatoires pour emprunter les sentiers de l’Annapurna

Voilà donc ci-dessous quelques suggestions pour ceux et celles qui songent peut-être à réaliser ce circuit de quelques jours dans l’Annapurna… 

  • Amener (il va sans dire) des vêtements chauds. Il fait très froid en altitude, la nuit, et au petit matin.
  • Se munir de savon, d’une serviette de toilette… et de papier hygiénique – items introuvables dans les chambres.
  • Les lits dans les « tea houses » n’ont qu’un simple drap (pas toujours propre) posé sur le matelas, et une couverture (à la propreté douteuse également). Amener un sac de couchage est une bonne idée. On peut en acheter ou en louer facilement à Pokhara. Ou se munir d’une housse, en soie ou en coton, dans laquelle on se glisse. La housse (« liner ») offre une couche de protection entre la peau et le drap/la couverture.  
  • Le prix des chambres est dérisoire. Entre 400 et 1000 roupies la nuit ($5 à $11 ou 3 à 7 euros). La nourriture, qui doit être acheminée à pied ou à dos d’âne jusqu’aux villages, est beaucoup plus chère. Compter 500-600 roupies pour le petit-déjeuner ($6 ou 4 euros). Le même prix pour le déjeuner ou le souper.

Le lac Phewa Tal au centre-ville de Pokhara, samedi matin, le 8 décembre

Au-revoir, Pokhara!

J’ai été très heureux ici, avant et après mon « trek », tranquille dans mon quartier de Lakeside East où les touristes sont moins nombreux.

Logé, au troisième étage, au Nanohana Lodge. Une très bonne adresse.

Le quartier Lakeside East, à Pokhara, samedi matin le 8 décembre

Après quatre semaines en Inde et au Népal, j’ai maintenant pris mon rythme de croisière. J’ai encore devant moi cinq belles semaines de voyage. Ma santé est bonne, le moral, excellent. 

Indra, originaire de Ghandruk, a gentiment préparé et servi la plupart de mes repas pendant mon séjour à Pokhara

Je quitte Pokhara demain pour Katmandou. Un trajet de sept ou huit heures en bus. Ai bien hâte de découvrir la capitale du Népal, et la vallée de Katmandou où j’ai prévu faire plusieurs autres excursions.

J’ai beaucoup écrit depuis un mois. Et je ne sais pas quand le prochain article sera publié – avant ou après Madras (Chennai), dans le sud de l’Inde, où j’arriverai le 18 décembre, Madras où il fait aujourd’hui… 31 degrés!… 

Alors, juste au cas où… déjà… JOYEUX NOËL À TOUS!   

J’ai rencontré Karchhung, devant sa modeste maison, en arrivant à Ghorepani, le 3 décembre. Nous avons le même âge, et nous avons tout de suite sympathisé. Il m’a indiqué où me placer dans le village le lendemain matin pour avoir les meilleures vues du lever du soleil sur l’Annapurna. Karchhung a un fils qui étudie à Seattle et il espère lui rendre visite dans les prochains mois. Bon voyage, et merci Karchhung!

L’Île-à-Vache

ivntro1
La plage de l’Anse Dufour, à l’île-à-Vache, dans le grand sud d’Haïti, le vendredi 22 janvier.

Pour le voyageur sensible aux inégalités, il n’est pas si simple de partir séjourner à l’Île-à-Vache, une petite île située dans la mer des Caraïbes, à une dizaine de kilomètres au sud de la ville des Cayes…

carte ile a vache
Encerclée en jaune, l’Île-à-Vache, située au large de la ville des Cayes

Abaka Bay, anse Dufour.
Bungalows et plage (ci-dessous) à l’Anse Dufour

Dans un pays aussi pauvre qu’Haïti, comment justifier passer presqu’une semaine au bord de plages magnifiques, nourri et logé dans un hôtel confortable, alors que partout ailleurs, sur l’île, les habitants, les enfants, les pêcheurs, survivent, avec trois fois rien…

Maison de paysans nichée au milieu des cocotiers et, ci-dessous, un des chemins qui mène au village de Madame Bernard, le jeudi 21 janvier.

a4

Longue d’une quinzaine de kilomètres, l’île-à-vache a connu une histoire turbulente, changeant maintes fois d’allégeance, au fil des ans, entre les couronnes espagnoles, françaises et britanniques…

carte1
Ancienne carte de lÎle-à-Vache

Du 16è au 18è siècle, l’île sert de repaire aux nombreux groupes de pirates, corsaires et flibustiers qui écument la mer des Caraïbes.

Le plus célèbre d’entre eux, Henry Morgan, à la recherche de recrues pour une nouvelle expédition, s’installe sur l’île pendant plusieurs mois. En 1670, à la tête d’une armée de 1800 hommes, il quitte l’Île-à-Vache et s’empare de Panama…

HM
Henry Morgan,1635-1688

(Malgré son passé sanglant, Morgan sera plus tard anobli et nommé, par la couronne britannique, gouverneur de la Jamaïque…)

Port-Morgan, Île-à-Vache.
Port-Morgan, Île-à-Vache.

Aujourd’hui beaucoup plus paisible, l’île compte environ 20 000 habitants répartis sur une quinzaine de communes, aux noms enchanteurs: Cocotier, Bois Breton, La Fortune, Gros Morne…

Le village le plus important, Madame Bernard, accueille, le lundi et le jeudi, un grand marché.

Village de Grand Sable, en route pour Madame Bernard
Village de Grand Sable, à mi-chemin entre l’anse Dufour et Madame Bernard

En allant à la rencontre des habitants et en lisant des documents sur l’histoire de la région, on apprend que l’île doit son nom aux pirates qui décidèrent d’y laisser vivre des animaux en liberté….

Ceux-ci, à l’abri des prédateurs, se reproduisirent…

Ainsi, lorsque pirates et boucaniers souhaitaient faire dans la région une halte réparatrice, ils s’arrêtaient sur l’île et savaient qu’ils y trouveraient à manger…

Chèvre (« cabri » en créole) sur l’Île-à-Vache

Jerson, troisième d'une famille de neuf enfants. est né et a grandi sur l'île-à-vache
Jerson, troisième d’une famille de neuf enfants, est né et a grandi sur l’île-à-vache

Accompagné d’un guide, Jerson, j’ai voulu aller voir, jeudi matin, à quoi ressemblait le marché de Madame Bernard, situé à une heure trente de marche environ de l’hôtel…

Route entre l'anse Dufour et le village de Madame Bernard, jeudi 21 janvier
Route entre l’anse Dufour et le village de Madame Bernard, le jeudi 21 janvier

L’île est magnifique! On se déplace ici à pied, à dos d’âne ou en moto.

Hormis trois hôtels, tous regroupés près du village de Kaycoq, à l’ouest de l’île, il existe très peu d’infrastructures pour les visiteurs…

Aucune voiture ne circule sur l'île-à-vache...
Aucune voiture ne circule sur l’île-à-vache…

En fait, phénomène curieux, à mesure que l’on se déplace vers l’est de l’île, l’accueil semble moins chaleureux et les sourires sont plus brefs.

Les marchandes, les paysans dévisagent l’étranger avec un brin d’agacement…

On se méfie aussi beaucoup des appareils photos….

Comment expliquer, dans cette partie de l’île, le changement d’attitude envers le voyageur?

Jérome,
Jérôme, dans la cour de sa maison où il offre aux touristes un hébergement simple et des repas créoles

Jérôme, jeune entrepreneur installé dans le village de Kaycoq, m’explique que le développement de l’Île-à-Vache a, logiquement, pris naissance dans la  partie ouest de l’île, à proximité de la ville des Cayes…

Les habitants de l’est de l’île, plus isolés, ne sont, selon lui, toujours pas habitués à la présence des étrangers…

Il y a aussi peut-être une autre raison…

Document du gouvernement haïtien

Le gouvernement veut construire ici un immense complexe touristique (avec casino, boîtes de nuit, piscines et terrain de golf) destiné à une clientèle internationale fortunée…

Déjà, près des Cayes, un aéroport exclusivement destiné à l’Île-à-Vache est en construction….

Un processus d’expropriation de terrains est en cours, et les habitants de l’île sont en colère.

L’un d’entre eux, dit-on, a été arrêté, mis en prison et est toujours détenu à Port-au-Prince, sans jugement… J’ignorais complètement ces informations avant de venir jusqu’ici…

Marché de Madame Bernard, jeudi 21 janvier...
Marché de Madame Bernard, le jeudi 21 janvier…

Déception en arrivant au marché de Madame Bernard, il n’y a presque rien sur les étals… Nous sommes apparemment arrivés un peu trop tôt… Seule, la vente de petits animaux semble attirer quelques clients…

Marché de Madame Bernard...
Marché de Madame Bernard…

Il faut déjà repartir, et regagner l’hôtel, par un autre sentier cette fois…

Écoliers devant leur école...
Avant la cloche du matin, écoliers devant leur établissement…

En arrivant près de Port-Morgan, où a été construit un hôtel de luxe, le contraste est encore une fois saisissant entre le faste des yachts et des bateaux de plaisance ancrés dans la baie, et l’immense pauvreté qui règne aux alentours…

Plusieurs bateaux battent pavillon canadien…

Port-Morgan
La baie de Port-Morgan.

C’est là l’un des nombreux paradoxes d’Haïti, et c’est difficile de réconcilier, et d’accepter, tout cela!…

Île-à-Vache
Plage de l’Île-à-Vache, près du « Village Vacances »

Deux mots et quelques images avant de terminer:

1. – Immense soupir de soulagement après l’annonce, le vendredi 22 janvier, du report des élections présidentielles et législatives prévues pour le 24 janvier. Haïti aura, pendant les prochains mois, un gouvernement de transition.

2. – Après trois heures de route depuis les Cayes, je suis maintenant installé, comme prévu, dans la ville de Jacmel, dans le département du sud-est. Le carnaval débute ici vendredi. SVP voir Le carnaval de Jacmel.

3. – Ci-dessous, quelques-uns des merveilleux plats dégustés pendant mon séjour sur l’Île-à-Vache:

Préparation du petit-déjeuner…

Poisson grillé, plat de bœuf, riz aux pois et salade
Poisson grillé, bananes pesées, plat de bœuf, riz aux pois, pommes de terre et salade

ivplat
La cuisine haïtienne à son meilleur

ivvisages
préparée par une formidable équipe…

ivplat2
Plats de poisson et de viande accompagnés de riz blanc

Déjeuner composé de bœuf, de riz et d'une salade
Déjeuner composé de bœuf, de riz, d’une salade de légumes et de bananes pesées

Après six jours, il faut déjà songer à quitter l’île-àVache…

île a vache haiti
L’anse Dufour

Au-revoir l’Île-à-Vache! Ci-dessous, en route pour les Cayes et Jacmel, dans le département du sud-est, le samedi 23 janvier…

Au-revoir Île-à-Vache, en route pour les Cayes et Jacmel...

LesCps2
Dans la baie du port des Cayes, janvier 2016

Il est difficile de trouver aujourd’hui une carte détaillée de l’île-à-vache. En voilà deux, approximatives, qui situent les principales communes de l’île.

Reproduction ci-dessus d’une carte touristique reçue à Port-Morgan. Au nord-ouest de l’île, la commune de Kaycoq située à proximité des quelques infrastructures touristiques de l’île. À l’est et au sud-est, les villages de Cocotier, Bois Breton, La Fortune, presque inaccessibles, font rêver…

Venise, Florence et la Toscane

Mes neveux et nièces ont décidément très bon goût.

Après le mariage de ma nièce le mois dernier à Strasbourg, me voilà pour quinze jours en Italie afin d’assister à un second mariage, celui de mon neveu et filleul, célébré le 10 septembre, à Florence.

J’y reviendrai.

Car c’est par Venise que je veux commencer. Venise où je suis arrivé le 13 septembre, en début d’après-midi… un peu inquiet, car on m’avait gentiment mis en garde: «Pour chaque vénitien de souche et authentique, il faut compter environ 300 touristes», m’avait-on dit…

Les mauvaises langues avaient tort.

Dès mon arrivée à la gare Santa Lucia, à deux pas du pont Scalzi et du Grand Canal, j’ai été littéralement transporté, exalté, enivré presque par la beauté de la ville.

Du pont Scalzi, première impression de Venise, dimanche 13 septembre 2015.
Première impression de Venise, du pont Scalzi, dimanche 13 septembre 2015.

Entre la gare et mon hôtel, situé à quinze minutes de marche dans le quartier Dorsoduro, j’ai dû prendre une trentaine de photos. Au moins. Je n’arrêtais pas de cliquer sur mon appareil comme si j’avais peur que la ville disparaisse…

Et quelle ville!

Sestieri Cannaregio
Sestieri Dorsoduro

Venise est divisée en quartiers, qu’on appelle ici « sestieri ». Comme le nom l’indique, il y en a six. Certains sont très connus, comme San Marco par exemple où sont situées la place et l’église du même nom. D’autres, beaucoup moins.

Les six quartiers – Cannaregio, Castello, San Marco, San Polo, Dorsoduro et Santa Croce – sont très distinctement disposés autour du Grand Canal qui serpente au cœur de la ville. Pendant cinq jours, j’ai arpenté chacun des quartiers, me pinçant tous les quinze mètres pour m’assurer que je ne rêvais pas…

Le Grand Canal avec, à gauche, la tour Campanile qui domine la place Saint-Marc.
Le Grand Canal avec, à gauche, la tour Campanile qui domine la place Saint-Marc.

La ville ne ressemble à aucune autre. Venise est posée sur l’eau comme une belle carte postale qui a jauni un peu au fil du temps.

En fait, les bâtiments et les églises, nous apprend-on, ont été construits sur des centaines de petits îlots dont le sol instable a été renforcé par la pose de millions de pilotis. Des résidences somptueuses, des églises, des palais ont été construits pendant les heures de gloire de la ville (du Moyen Âge à la Renaissance) et émergent, triomphants, des eaux de la mer.

La Basilique Santa Maria della Salute construite en 1630 en action de grâces pour marquer la fin de l'épidémie de peste qui avait à l'époque décimé une grande partie de la population de la ville.
La Basilique Santa Maria della Salute construite en 1630 en action de grâces pour marquer la fin de l’épidémie de peste qui avait, à l’époque, décimé une grande partie de la population de la ville.

Quelle animation sur les canaux! À longueur de journée, les vaporetti (les bus locaux), les taxis, les gondoles, les bateaux en tous genres, sillonnent les canaux et la lagune. Le spectacle est ahurissant. Sur chacun des trois ponts qui enjambent le Grand Canal – les ponts Accademia, Scalzi et Rialto – les touristes se pressent, appareils-photos à la main.

Le Pont Accademia, en arrière-plan.
Le Pont Accademia, en arrière-plan.

Derrière la carte postale cependant, les défis ne manquent pas.

Vingt-cinq millions de touristes sont attendus cette année à Venise. Trente millions l’an prochain. Devant l’afflux, l’invasion des visiteurs, de nombreux résidents et commerçants n’hésitent plus à dire : « Trop, c’est trop ».

C’est ce que m’a confirmé ce couple, propriétaire d’un petit café situé dans une rue tranquille du quartier Santa Croce. « Les touristes? On peut très bien vivre sans eux », m’a dit le mari, « les touristes ne font que deux choses ici : manger et jeter des ordures dans les rues ». Ce sentiment, s’il n’est pas partagé par tous, semble gagner du terrain.

Les mouvements d’humeur se multiplient – des deux côtés. Plusieurs visiteurs se plaignent de la double tarification en place dans la cité, un prix pour les résidents, un autre pour les touristes.

Une anecdote? Après dix jours de voyage, j’avais quelques vêtements en quête d’une bonne lessive. Mon hôtel n’offrant malheureusement pas un service de buanderie, le réceptionniste m’a conseillé d’aller voir, à deux pas, une petite blanchisserie qui pourrait me dépanner.

J’arrive au magasin avec quatre items dont deux t-shirts. Une dame m’accueille avec un grand sourire, inspecte et soupèse mon petit sac, pianote sur son tiroir-caisse, et m’annonce que mon linge sera prêt le lendemain, avant midi. Avant de repartir, je demande, par prudence, le prix du service, pour le lavage uniquement, aucun repassage n’étant requis.

Le prix? 20 euros, plus de $29, pour quatre items.

La montée des eaux, sestieri Cannaregio
La montée des eaux, sestieri Cannaregio

Venise a des défis encore bien plus grands à relever. La ville est engagée dans une course contre la montre pour essayer de freiner la montée des eaux, « acqua alta », dit-on ici, « les hautes eaux ».

Plusieurs quartiers – celui de Cannaregio en particulier, plus exposé aux éléments – sombrent peu à peu dans la lagune. Des sommes considérables ont été investies (par l’Unesco notamment) afin de ralentir ce qui semble être un phénomène inexorable. Déjà dans certains quartiers, le rez-de-chaussée des bâtiments a été condamné.

Sestieri Cannaregio
Bâtisse perdue, sestieri Cannaregio

Dans quel état sera la ville dans trente ou quarante ans?

Sestieri San Marco...
Sestieri San Marco…

Sestieri Cannaregio.
Sestieri Cannaregio.

Deux choses encore m’ont frappé à Venise.

La mendicité d’hommes sans abris venus d’Afrique. La main tendue, le visage fermé, postés aux abords des ponts ou près des stations de vaporetto, ils semblent compter sur la générosité des passants afin de poursuivre un voyage ou une route qu’eux seuls connaissent. Curieusement, ils ne semblent pas inquiétés par les caribinieri qui patrouillent la ville.

Combien parmi eux arriveront au bout du chemin?…

Autre observation, l’incroyable ballet quotidien du transport des marchandises et des bagages sur les canaux, sur les quais et dans les ruelles de la ville. Partout, des hommes, enfants du pays, parlant haut et fort, transportent avec brio, sur des bateaux ou sur des chariots, d’énormes boîtes de provisions et des caisses destinées aux commerces des différents quartiers. Ils doivent souvent gravir ou descendre des escaliers, franchir des ponts, esquiver les groupes de touristes dans les ruelles étroites. Ce sont de véritables héros.

Transport de bagages, sestieri San Polo.
Transport de bagages, sestieri San Polo.

Sestieri San Marco
Sestieri San Marco

Fondamenta Tolentini, quarier Santa Croce
Fondamenta Tolentini, quarier Santa Croce

Je pourrais encore écrire longtemps sur Venise. C’est un de mes plus beaux souvenirs de voyage, et c’est une ville où je reviendrai, absolument. Une ville sans voitures, sans motocyclettes, où les habitants se déplacent exclusivement à pied ou en bateau, une ville dont je commence à peine à percer les secrets.

Cinq jours à Venise, c’est bien peu. Il faut revenir.

« Arrivederci, Venezia! Mille Grazie! »

Florence, septembre 2015.
Florence, septembre 2015.

C’est à Florence que j’ai débuté, le 8 septembre, mon voyage en Italie. Florence où il règne une atmosphère toute particulière. L’ancienne ville de la famille des Médicis accueille, au bord de l’Arno, des étudiants du monde entier venus apprendre l’italien ou perfectionner leur maîtrise de la langue. D’autres viennent s’inspirer ici de la tradition et de l’expertise des artisans florentins dans des domaines très variés, comme la maroquinerie ou l’orfèvrerie.

Florence, quartier du marché San Ambrogio, septembre 2015
Florence, quartier du marché San Ambrogio, septembre 2015

J’ai ainsi rencontré dans mon quartier, situé près du marché San Ambrogio, une artiste de Recife au Brésil qui étudie à Florence le dessin et l’art de la confection des bijoux. Une fois rentrée au pays, elle espère ouvrir une boutique. Une autre jeune femme, inscrite à un programme de maîtrise à San Francisco, m’explique très sérieusement, entre deux bouchées de bocconcini, qu’elle étudie en Toscane, pendant plusieurs mois, la relation entre la consommation du vin et la mobilité sociale.

Salade de thon, dégustée à une table commune au marché San Ambrogio
Salade de thon, dégustée à une table commune au marché San Ambrogio de Florence

En plus de la simplicité et de la grande qualité de la gastronomie, j’ai également été conquis à Florence par le calme de certains quartiers haut perchés, reculés, où poussent encore des rangées d’oliviers…

Sur les hauteurs de Florence, quartier Monte Alle Groci, septembre 2015.
Sur les hauteurs de Florence, quartier Monte Alle Groci, septembre 2015.

Florence au petit matin, mercredi 9 septembre
Au bord de l’Arno, Florence, au petit matin, le mercredi 9 septembre. À l’arrière-plan, le Ponte Vecchio.

J’ai eu la chance de terminer mon séjour à Florence par une grande excursion d’une journée dans trois villes de la Toscane.

La Piazza del Campo, à Sienne (Siena), le samedi 12 septembre.
La Piazza del Campo, à Sienne (Siena), le samedi 12 septembre. 

1 – Sienne. C’est à la Piazza del Campo que bat le cœur de la ville, célèbre pour ses dix-sept quartiers (« contrade »), farouchement rivaux.

Deux fois par an, le 2 juillet et le 16 août, se déroule ici le « Palio delle Contrade », une course effrénée de chevaux où chaque cavalier représente un des quartiers de la ville. Le vainqueur rapporte à son « contrade » gloire, honneur et fierté. L’événement est précédé d’un grand défilé où les participants déploient solennellement les couleurs et le drapeau de leur paroisse.

Drapeau de quartier à Sienne.
Drapeau de quartier à Sienne.

Une autre anecdote? Florence et Sienne ayant toujours été grandes rivales, les Florentins, encore aujourd’hui, raillent parfois les habitants de Sienne en se moquant du fait que les Siennois – à cause du « Palio » qui se déroule depuis des siècles en juillet et août – ne peuvent pas quitter la ville et prendre leurs vacances pendant l’été comme la plupart des Italiens…

2. – Pise. Passage éclair à Pise pour voir et admirer la Tour Penchée.

La Tour penchée de Pise.
La Tour penchée de Pise.

3. – San Gimignano. Une merveille, un bijou d’architecture médiévale miraculeusement préservé au cœur de la Toscane…. Visite au pas de course, malheureusement.

San Gimignano
San Gimignano

sg2

Je suis arrivé à Rome hier après-midi – quatre heures de train depuis Venise – et je termine mercredi ce beau périple en Italie. Au programme dans les prochains jours: la visite du Vatican et de nombreuses promenades dans les quartiers de la capitale, y compris à « Trastevere ».

Si vous connaissez Rome, vos suggestions sont aussi les bienvenues.

Cela va être difficile de retrouver dans quelques jours l’architecture triste et froide de l’Amérique du Nord!

Bonne rentrée à tous!

28 degrés à Rome aujourd'hui, 21 septembre.... Ai décidé de louer un vélo dans le "centro historico"....
Vingt-huit degrés à Rome, le lundi 21 septembre. Après la visite du Vatican et du quartier Trastevere,  j’ai décidé de louer un vélo dans une petite boutique du « Centro Storico »….

... et de partir pour une longue balade le long de la piste cyclable qui longe le Tibre.... Ici près du pont Emanuelle II...
… et de partir pour une longue balade le long de la piste cyclable qui longe le Tibre… Ici près du pont Vittorio Emanuele II…

Une bonne adresse à Rome...
Une bonne adresse à Rome…