Saint-Pierre (La Réunion), ville créole…

Cela a été une excellente idée de passer une dizaine de jours à Saint-Pierre, la « capitale » du sud de La Réunion!

Nous avons découvert ici une merveilleuse petite ville (environ 85 000 habitants), accueillante, souriante, ensoleillée. À taille humaine. Et un rythme de vie qui nous convient parfaitement, sous les tropiques.

Avec le créole parlé dans les rues, j’ai parfois l’impression d’être en Haïti, à Jacmel ou aux Cayes – lorsque le pays recevait encore des visiteurs.

Diana (en bleu) en conversation sur les berges de la rivière d’Abord, le cours d’eau autour duquel s’est construite la ville de Saint-Pierre vers 1736. Le grand bâtiment jaune, de l’autre côté de la rivière, abrite l’administration du TAAF, « les terres australes et antarctiques françaises ». Voir détails plus bas.

Vu le magnifique ciel bleu et la chaleur sur le littoral- entre 26 et 30 degrés tous les jours – nous n’avons pas eu l’envie de faire de grandes excursions en dehors de Saint-Pierre.

Nous avons plutôt choisi de commencer chacune de nos journées par une baignade dans l’eau claire, propre et fraîche de l’océan Indien.

Alors que les baigneurs arrivent en matinée sur la plage municipale de Saint-Pierre, le jeudi 27 novembre…
… un groupe de seniors peaufine à deux pas (à l’ombre) leurs exercices et étirements dans le cadre d’une classe de yoga. La plage de sable blanc de Saint-Pierre, la seule de l’île située « en coeur de ville », est un véritable joyau!
Immense bonheur de nager ici tous les matins! Au milieu de petits poissons multicolores qui zigzaguent dans une eau exceptionnellement limpide. Le récif, à l’arrière-plan, protège les baigneurs des requins, très présents sur la côte ouest de l’île. Entre 2011 et 2019, onze personnes ont été tuées par des requins à La Réunion et plusieurs autres grièvement blessées. Depuis six ans, grâce aux mesures prises par les autorités, aucune attaque n’a été enregistrée.

Quelle bonne surprise de recevoir dès notre arrivée un chaleureux message d’Hélène, l’ex-responsable de la médiathèque à l’Alliance française de Vancouver.

Hélène, fidèle abonnée au blog, vit maintenant à La Réunion avec sa famille et nous nous sommes vite retrouvés, amicalement, autour d’un délicieux déjeuner…

Hélène (cachée derrière Diana) entourée de sa famille réunionnaise, le mercredi 26 novembre. (J’ai eu quelques petits soucis avec mon téléphone cette semaine et certaines photos sont très floues.. Désolé!)

Merci infiniment Hélène! Cela a été un immense plaisir de te revoir à Saint-Pierre avec ta famille! Merci pour tes recommandations de lectures! Et… félicitations!

Petite maison créole, rue François Isautier, au centre-ville…
Menu typique de restaurant à Saint-Pierre…

Après nos baignades, nous avons pris l’habitude de faire un peu de magasinage dans les commerces et petits marchés extérieurs, situés près du bord de mer ou, un peu plus haut, aux abords du « Marché couvert »

Dans le quartier du « marché couvert » de Saint-Pierre, le mardi 2 décembre…

Avant d’aller déjeuner…

Poulet au curry, lentilles, riz et piment réunionnais, suivis…
… d’un « gâteau patate » artisanal, accompagné de crème chantilly et d’une sauce caramel. Un régal! Rue François Isautier, Saint-Pierre, le vendredi 28 novembre

Un peu de recul et de contexte avant de poursuivre…

Saint-Pierre, ci-dessus, soulignée en bleu. L’histoire de la ville est intimement liée à la culture du café puis de la canne à sucre. (Voir article précédent). À noter: un chemin de fer reliait autrefois Saint-Benoît à Saint-Pierre, en passant par Saint-Denis et Saint-Paul. La ligne a cessé de fonctionner en 1976. Quel dommage! Prochaine étape pour nous, après Saint-Pierre: Cilaos, à deux heures de route environ. Cilaos où trône le « Piton des Neiges », 3609 mètres, le pont culminant de La Réunion – et de tout l’océan Indien!

Allons maintenant explorer Saint-Pierre – où il y a tant à voir, à faire, à goûter!

Vue plongeante de Saint-Pierre, construite sur une pente qui dévale vers l’océan, ici à l’angle des rues Isautier et Leblond. Notre appartement est situé plus haut, dans un quartier modeste, à l’angle des rues du Presbytère et du Père Raimbault.

Selon les quartiers et l’heure de la journée, la ville offre au visiteur des visages bien différents…

Ci-dessus, aperçu d’une des principales artères du centre-ville, la rue Marius et Ary Leblond.

(Je me suis amusé à faire un peu de recherche sur le nom de certaines rues associées ici à des personnages complètement inconnus pour moi.

Ainsi, la rue Marius et Ary Leblond honore deux écrivains réunionnais, journalistes et critiques d’art. Leur œuvre « à deux mains » à été couronnée par le Prix Goncourt, en 1909, pour le roman « En France » qui raconte le parcours de deux jeunes Créoles venus étudier… à la Sorbonne. Incroyable, non? J’essaierai de me procurer le livre.)

D’autres rues dégagent une atmosphère plus… électrique…

La rue des Bons Enfants, une autre importante voie commerçante de la ville…
… le samedi 29 novembre…

Ici aussi, comme à Saint-Denis, églises chrétiennes, temples chinois ou tamouls, et une grande mosquée, rue François de Mahy, se côtoient, sans heurts apparents. Chacun, à Saint-Pierre, pratique sa religion (ou non), paisiblement.

Frédéric, né en Ardèche, se décrit lui-même comme « un artiste de rue ». Il jongle cet après-midi-là, fin novembre, avec une multitude de balles multicolores dans le parc près de la mairie.

Visite incontournable le 29 novembre au grand « Marché forain » de Saint-Pierre qui se tient tous les samedis, au bord de l’océan, boulevard Hubert- Delisle.

Dès 7h du matin, toute la ville se donne rendez-vous…
… au marché qui rassemble producteurs…
… et éleveurs…
… des quatre coins de l’île. Ci-dessus le vin de Cilaos, réputé à La Réunion, que nous aurons bientôt  l’occasion de goûter…

« Un des plus beaux marchés de France », disent les brochures. L’un des plus colorés aussi, sans aucun doute. Qui nous a rappelé – pour l’ambiance et les prix défiant toute concurrence – le marché de Belleville, à Paris.

Avec, ici…

… l’océan, en toile de fond…

Tout n’est pas rose cependant à La Réunion!

On apprenait cette semaine dans la presse que La Réunion est le deuxième département en France (après le Pas-de-Calais) affichant le plus de victimes de violences au sein du couple.

« Le podium de la honte » titrait, le 26 novembre, le journal réunionnais, Le Quotidien. « Chaque jour », précise le journal, « on dénombrait l’année dernière 16 interventions des forces de l’ordre pour des violences intrafamiliales et 12 personnes accueillies en commissariat de police et en gendarmerie pour des faits de violences conjugales ». Tristes statistiques. – Comme en Polynésie française, l’autre côté de la carte postale des Outre-Mer.

Vente d’espadon grillé sur le bord de mer de Terre-Sainte, un ancien quartier de pêcheurs, près de Saint-Pierre, un quartier modeste autrefois qui s’embourgeoise rapidement aujourd’hui…
… autour de la petite plage, ci-dessus. On aperçoit, à l’arrière-plan, Saint-Pierre située de l’autre côté de la rivière d’Abord…

L’une de mes visites préférées à Saint-Pierre a été la découverte d’un très beau bâtiment patrimonial – l’entrepôt Kerveguen, construit autour de 1760 – qui abrite aujourd’hui l’administration d’une structure peu connue: le TAAF – les Terres australes et antarctiques françaises.

Le TAAF englobe un espace immense qui s’étend du sud de l’océan Indien à l’Antarctique.

« Une collectivité à statut particulier », apprend-on, qui comprend 5 « districts« : les îles Éparses, l’archipel Crozet, l’archipel Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam et la terre Adélaïde (dans l’Antarctique). Ces 5 districts sont administrés par la France sous l’égide d’un préfet… basé à Saint-Pierre, à La Réunion!

Tout cela est passionnant!

La carte des districts du TAAF. Aucun habitant permanent sur ces îles du bout du monde. Uniquement des militaires et des scientifiques chargés (avec leurs équipes) d’une triple mission: Garantir la souveraineté nationale, soutenir la recherche scientifique et préserver l’environnement. Militaires et chercheurs sont acheminés sur ces terres lointaines par des navires tels L’Astrolabe ou le Marion Dufresne. Infos supplémentaires sur le TAFF: ici.
Merci infiniment à Vanessa qui accueille et guide les visiteurs au siège du TAFF à Saint-Pierre avec tant de gentillesse et de compétence!

Même si nous l’avions voulu, nous n’aurions pas pu aller tout au bout du chemin qui mène au Piton de la Fournaise (voir la carte plus haut), un volcan, toujours en activité et l’une des attractions les plus courues de La Réunion.

Le 28 novembre, un regain d’activité du volcan a contraint les autorités à restreindre l’accès au site…

Sur le sentier allant vers le quartier de Terre-Sainte…
… une plaque commémore un épisode de l’histoire dramatique de l’esclavage dans la région de Saint-Pierre…

Nous avons été heureux et reconnaissants de vivre ici, simplement, au soleil, une dizaine de jours, auprès des Saint-Pierrois. En profitant de la douceur de vivre (aujourd’hui) dans le sud de cette île si attachante!

Diana en compagnie de Zénab, enseignante à Saint-Pierre, rencontrée la veille au marché forain, et « retrouvée » le lendemain, le dimanche 30 novembre, sur la plage…

Malgré quelques légères piqûres de moustiques, aucun symptôme chez nous de fièvre dengue ou de chikungunya. Nous sommes tous les deux en pleine forme! Pas d’épidémie ni d’inquiétude sanitaire dans l’île. Et Météo France ne prévoit aucun « phénomène cyclonique » dans les prochains jours.

Tous les clignotants sont donc au vert pour notre prochaine étape réunionnaise: une semaine dans les « Hauts » (les montagnes) de Cilaos. Voir la carte plus haut.

Teddy, à gauche, Réunionnais pur jus et Damien, d’origine martiniquaise, rencontrés à l’heure du déjeuner, rue du Presbytère, le mardi 2 décembre.

De Saint-Pierre, nous prendrons vendredi matin un des « Cars jaunes », pratiques, confortables, pour la gare routière de Saint-Louis, située à une quinzaine de minutes. De Saint-Louis, la ligne de bus 60 nous emmènera – via « la route aux 400 virages » – jusqu’à Cilaos. Durée totale du trajet? Deux heures environ. Coût: quelques euros.

Et la satisfaction d’avoir, sur les routes déjà si encombrées de La Réunion, une voiture de moins.

Deux cyclistes sur la route menant à Terre-Sainte, le lundi 1er décembre… Alléluia!!

Je vous laisse avec deux très beaux tableaux de l’artiste peintre, portraitiste, Jean-Luc Coen, dont les oeuvres sont exposées en ce moment, près du bord de mer, dans l’ancienne gare ferroviaire de Saint-Pierre (boulevard Hubert-Delisle), reconvertie en salle d’exposition.

(Les tableaux sont reproduits ici avec la permission de l’artiste)

« Regard de Cafrine » (2024)
« Gramoun Lontan » (2023)

On vous embrasse, de La Réunion!

Diana sur la terrasse d’une petite librairie à l’entrée du quartier de Terre-Sainte, le jeudi 27 novembre.

 

 

11 réflexions sur « Saint-Pierre (La Réunion), ville créole… »

    1. Plaisir entièrement partagé, Hélène! J’ai suivi tes conseils et suis allé à la librairie Autrement me procurer le livre de Mohammed Aïssaoui, « L’affaire de l’esclave Furcy ». Ils l’ont commandé pour moi de Saint-Denis. Je l’ai maintenant entre les mains. Bonne continuation dans tous tes beaux projets! A+

      J’aime

  1. Comme d’habitude c’est un grand plaisir, Max, de lire tes carnets de voyage mais sans doute ceux à propos de Saint- Pierre m’en ont donné encore plus car plusieurs noms de lieux ont fait remonter en moi beaucoup de souvenirs!

    Je te souhaite un bon séjour à Cilaos que j’ai visité très rapidement en 2006 ou 2008.

    J’attends avec impatience tes carnets qui me feront découvrir cet endroit.

    Bonne continuation de votre voyage à La Réunion à toi et à Diana!

    J’aime

    1. Merci beaucoup, Josiane! Cela aurait été fantastique de passer un moment avec toi ici. Nous nous sommes manqués de quelques semaines seulement! J’ai vraiment adoré Saint-Pierre, une petite ville à taille humaine où on peut tout faire à pied. Cela me convient parfaitement. Nous partons pour Cilaos ce matin. Au grand plaisir de te revoir bientôt. Prends bien soin de toi dans le sud-ouest!

      J’aime

  2. Que de découvertes! Et surtout de revoir Hélène que j’ai connue à l’Alliance française il y a quelques années quand on y travaillait toutes les 2. Elle me manque car la médiathèque a perdu de sa superbe et ne donne aucune envie de chercher quoique ce soit. Puis, un vin de Cahors, quelle surprise! J’aurai aimé voir une photo du vieux hangar, mais ce sera pour une autre fois. Que les découvertes suivantes vous plaisent tout au tant.

    J’aime

  3. Enjoyed the geography lesson.

    Great pics of the savoury and sweet, warm ocean and blue skies – an enviable contrast to cold, grey and rainy Vancouver. Lucky you!

    Well, I would say that you and Diana are folding into the slower pace, nature, sun and sand island lifestyle, définitivement installés. 

    J’aime

    1. Thank you, dear A. Yes, our slow travel experience in Saint-Pierre was great, except for the constant heat (for Diana), although we had AC in our apt. Swimming daily in the ocean was a real treat! The weather in Cilaos is quite different: sunny in the morning and cloudy/rainy in the afternoon but we are enjoying our stay in the mountain as much as in Saint-Pierre. Lots of history to consider here. Hope all is well by the Fraser River! À bientôt!

      J’aime

    2. Un mot aux lecteurs de « Carnets de voyages » – un problème technique (le 9 décembre) a provoqué l’envoi prématuré du texte sur Cilaos sur lequel je travaille. Désolé. Le texte sera re-envoyé par courriel dans les prochains jours. Mea culpa.

      J’aime

Répondre à Curry has no borders Annuler la réponse.