Comment partager, en mots et en images, l’immense privilège de vivre au soleil, pendant un mois, auprès des Polynésiens, à Huahine?
Huahine « l’authentique », comme on la surnomme ici, aux îles Sous-le-Vent!







Comme cela fait du bien d’être de retour!

En planifiant ce deuxième séjour à Huahine, l’un de nos objectifs était, tout simplement, de prendre ici, notre temps.
Après la cadence effrénée de notre voyage inaugural en Polynésie française en 2022 (une île par semaine en moyenne pendant 8 semaines) et les deux récentes excursions, en quatre jours, sur l’île de Tahiti, nous voulions, près de Fare, comme aux îles Australes l’an dernier, ralentir au maximum le rythme de nos journées.
Nous souhaitions vivre, autant que possible, auprès des Polynésiens. Et profiter avec eux, au quotidien, des joies simples et de la douceur de vivre à Huahine.
C’est exactement ce que nous avons fait. En allant régulièrement, le matin, après une première baignade, ou en fin d’après-midi, à la rencontre des habitants de l’île…



Nous avons eu la chance cette fois encore de faire de merveilleuses, d’étonnantes rencontres!
Ainsi, un après-midi, à quelques minutes de marche de notre bungalow, nous faisons plus ample connaissance avec Tino…

Tino est aussi, avec Armand (voir photo plus bas), l’un des entraîneurs qui forme et prépare à Huahine les aspirants à la prestigieuse compétition de la Hawaïki Nui Va’a – une course emblématique de pirogues polynésiennes qui se déroule, en octobre ou novembre, aux îles Sous-le-Vent.
La « Hawaïki Nui Va’a » est une compétition mythique en Polynésie française!
Des centaines d’équipes se réunissent, à Huahine, l’île de départ, afin de franchir, en haute mer et en lagon, 128 kilomètres, en trois étapes, entre Huahine, Raiatea, Taha’a et Bora Bora! Une épreuve inouïe.

Les règles de la course sont immuables. Chaque équipe (hommes, femmes, vétérans, juniors, cadets, benjamins…) est composée de six rameurs. Aucun changement d’équipage n’est permis sur l’eau. Les plus jeunes ne parcourent qu’une étape.





Nous avons aussi le bonheur de croiser, au fil de nos promenades, des riverains, venus d’ailleurs, et aujourd’hui complètement intégrés à la communauté…

Les journées passent vite, trop vite!
Fréquentes et longues balades en scooter autour de l’île…






Journées inoubliables à Huahine!

Quelle bonne surprise de découvrir, lors d’une de nos promenades, qu’une nouvelle bibliothèque est venue, récemment, enrichir la communauté!


Inaugurée il y a moins d’un mois, lors du salon du livre tenu à Fare, du 12 au 16 novembre, la bibliothèque compte déjà 3000 ouvrages et est splendidement gérée par un petit groupe de bénévoles, énergiques et enthousiastes.
Quelle belle initiative! – Les bibliothèques publiques sont si rares en Polynésie française!
Pourquoi, au fait?
« La lecture ne fait malheureusement pas partie de notre culture », nous explique l’une des bénévoles. « Historiquement, les traditions, les légendes, les enseignements des anciens ont été transmis, dans les îles, oralement. »
« C’est difficile à croire, mais, à part celle de Papeete, notre immense territoire ne compte que deux autres bibliothèques publiques, à Raiatea et maintenant celle-ci, à Huahine… »

Tous nos voeux de succès à cette nouvelle bibliothèque!
Et félicitations à l’écrivaine Chantal Spitz, résidente de Huahine Iti, à l’origine du projet. – Chantal Spitz que nous avions eu l’honneur de rencontrer, lors du salon du livre tenu, il y a deux ans, à Fare.


Cependant, malgré les sourires et l’ambiance tranquille qui règne sur l’île, tout n’est pas rose ces jours-ci à Huahine, loin de là!

Écoutons par exemple Moana (« océan« , en tahitien), venu plusieurs fois à la maison nous livrer l’un de ses scooters pour la journée.
Moana a grandi à Huahine. Il a fait, ici, depuis des années, toutes sortes de petits boulots. Il a travaillé comme barman dans un hôtel, puis dans une agence de location de voitures. Moana loue aujourd’hui, avec sa famille, établie à Fitii, des scooters, à la journée. La concurrence est féroce.
« Il y a plus de 35 commerces de location de scooters sur l’île« , me dit-il, « et les visiteurs à Huahine sont beaucoup moins nombreux cette année! »
C’est un refrain que nous avons entendu souvent ce mois-ci. L’absence flagrante de touristes à Huahine, et sur les autres îles, cette saison.
En nous promenant dans les villages, les restaurants, les snacks en bord de mer, les pensions de famille, sont presque vides. Le boom des voyages de l’après-Covid semble, à Huahine, terminé.
Moana m’explique que la plupart de ses amis ont ou vont bientôt quitter Huahine. Pour des raisons strictement économiques.
« Nous n’arrivons plus à vivre ici », me dit-il, « la vie est devenue trop chère ». « Le SMIC, le salaire minimum, fixé à 150 000 CPF (Francs Pacifique) par mois, l’équivalent de 1200 € (ou Can$1800), ne nous permet pas de vivre convenablement. »
Moana songe maintenant, sérieusement, à s’exiler, à partir, en métropole, en Corée du Sud, « où j’ai a des amis« , aux États-Unis ou au Canada…
Bonne chance, Moana!
Une situation difficile, pour les plus jeunes surtout, que nous confirme quelques jours plus tard Vetea, 43 ans, venue un matin prendre le petit-déjeuner à la maison.

Vetea a un coeur d’or et déborde d’énergie du matin au soir. Tout le monde la connaît à Huahine. Une perle.
Vetea nous apprend que le coût du loyer pour une petite maison, à l’extérieur de Fare, tourne autour de 60 000 CPF (environ 500 € ou Can$ 750) par mois. Une fortune pour les habitants de Huahine qui n’ont pas la chance de posséder un terrain.
Fins de mois compliquées donc, difficiles, pour une partie de la population.(Note: Il n’y a pas non plus d’allocation chômage en Polynésie française).


Autre sujet de tension et de controverse sur l’île: le droit de passage le long du littoral.

Nous avions été très surpris de découvrir, le lendemain de notre arrivée, une clôture de barbelés, plantée sur une partie du rivage de la plage municipale.
Plage fréquentée par les riverains, les visiteurs et les élèves du collège de Fare (tout proche) qui y viennent régulièrement, avec leurs enseignants, pour leurs cours d’éducation physique (natation, canot, pirogue…).

Quelle surprise d’entendre un matin, alors que nous nous baignons paisiblement, une altercation sur le rivage entre un touriste (français) et un riverain… qui s’oppose fermement à ce que le visiteur et sa famille occupent/ posent leurs serviettes de bain sur « son » terrain, situé derrière la clôture.
« Dégage! Dégage! », entendons-nous distinctement.
La baignade terminée, nous allons, prudemment, à la rencontre du riverain pour essayer de comprendre la situation et son point de vue.

Monsieur Gervet nous explique calmement que plusieurs membres de la communauté, à Fare, sont fatigués « et choqués » de voir certains visiteurs se changer et se dénuder, même brièvement, sur la plage, avant d’aller se baigner.
« Cela ne se fait pas ici« , nous dit-il. « Cela choque les familles, nos enfants! »
Nous apprenons aussi que de nouvelles règles interdisent aux voiliers et aux bateaux de plaisance de jeter l’ancre ou de s’approcher trop près du littoral de Fare. Motif? Certains plaisanciers ont, semble-t-il, navigué à proximité du rivage nus ou dans une tenue jugée répréhensible par quelques riverains.
Autre sujet d’irritation dans la communauté: les « déversements » et les déchets que jettent impunément dans l’océan certains navigateurs.
Changements importants depuis notre séjour, il y a deux ans…
Autres temps, autres moeurs en Polynésie française?

Grâce aux liens tissés par Diana dans la communauté, nous apprenons un matin avec joie que nous sommes invités, le dimanche 8 décembre, à un pique-nique avec la famille et quelques amis de Gaby (voir photo plus haut).
Nous acceptons l’invitation, bien sûr! Diana prépare des gâteaux et une salade marocaine. Elle met de côté un sac de friandises pour les enfants.
Rendez-vous est pris, en fin de matinée, dans un lieu magnifique, le Jardin de Corail, situé près du village de Maeva, à 8 kms environ à l’est de Fare. Nous arrivons en scooter.


En comptant les enfants, nous sommes une douzaine, cet après-midi-là, réunis dans la bonne humeur autour de Gaby, des membres de sa famille, et quelques amis…





Comment te remercier Gaby, les membres de ta famille, les amis présents ce jour-là, pour ce moment i-n-o-u-b-l-i-a-b-l-e!
L’un de nos meilleurs souvenirs et l’une de nos plus plus belles expériences en Polynésie française!
Māuruuru roa!

Je rentre d’un voyage éclair à Papeete…

… où j’ai accompagné Diana qui, pour des raisons familiales, est repartie samedi, comme prévu, pour Calgary.
Nous nous retrouverons à Vancouver le 11 janvier.

J’aurais facilement pu rester beaucoup plus longtemps qu’un mois à Huahine!

Entre les baignades quotidiennes, les balades en scooter, nos visites au marché, les randonnées, les conversations, l’écoute, le temps est passé très vite, beaucoup trop vite!

Grâce à la douceur, à la patience, à la gentillesse des Polynésiens, grâce au climat, qui me convient à merveille, j’ai découvert à Huahine une nouvelle façon de voyager pendant la grisaille et les mois d’hiver à Vancouver.
Une formule toute simple: se poser, pendant un mois, dans l’une de ces îles merveilleuses – ou ailleurs, au soleil – et rayonner lentement, dans un périmètre restreint, autour de notre lieu de résidence. Il y a un nom pour cela: Slow travel.
Formule à appliquer (peut-être au Vietnam?) dès l’hiver prochain.


Je débute aujourd’hui, le 16 décembre, la 14è année de ma retraite.
Et je poursuis mon périple, samedi, le 21 décembre, vers Papeete.

Départ lundi, le 23 décembre, pour l’archipel des Tuamotu et la petite île de Fakarava où je serai basé, pendant une dizaine de jours, dans le village de Rotoava (population: 800 habitants). SVP voir les cartes ci-dessous.
Après avoir découvert, dans le même archipel, Tikehau, en décembre 2022, quelle meilleure façon de célébrer là-bas, aux antipodes, sous les étoiles, Noël et le Nouvel An?
Joyeuses Fêtes à tous!



Merci infiniment aux habitants de Huahine qui nous ont si gentiment accueillis sur leur île! Mauruuru!

Notes de lecture :
Christophe Bataille, Annam – (Paris, 1993)

Un roman admirablement écrit qui ravira les passionnés d’histoire. Celle du Vietnam et celle de la Révolution française. En 1788, alors que le royaume de France « s’agite », deux navires – le Saint-Jean et le Saint-Paul – appareillent du port de La Rochelle pour Saïgon. L’objectif de l’expédition, financée par le clergé et de « riches bienfaiteurs, soucieux de leur salut » est ambitieux: évangéliser les habitants de cette terre lointaine, peu connue, et « sortir le Vietnam de l’impiété. »
Le voyage dure plusieurs mois. À bord, « une petite troupe de dominicains, cinq religieuses » et des hommes armés, « embarqués avec joie, comme pour la croisade ».
Arrivés sur les rives du Mékong, les membres de l’expédition découvrent, avec effroi, le climat insalubre de la région, la chaleur, les maladies. Une partie de l’équipage est décimée, dès les premiers mois. Ne parlant pas la langue, face à l’indifférence des habitants, la mission piétine.
Un petit groupe de religieux, menés par père Dominique, s’accroche. Ils quittent la Cochinchine (le sud, le delta du Mékong) et entrent dans l’Annam (les hauts plateaux du centre du Vietnam). Malgré un accueil plus chaleureux et un début d’intégration dans un village reculé, la mission, peu à peu, s’étiole. Les prélats, un à un, épuisés, malades, disparaissent, complètement oubliés par leur pays, plongé dans les turbulences et tempêtes de la Révolution.
La chronique, remarquablement écrite, d’une désastreuse tentative d’évangélisation.
Prix du premier roman (1993) et prix des Deux Magots.


Grâce à ton merveilleux partage de ce séjour à Huahine, plus prolongé que les autres, j’ai laissé de côté pour quelques instants la grisaille de Vancouver pour me plonger dans les paysages de plages magnifiques et surtout la variété de vos rencontres et de cette amitié commencée avec Gabie. Je me sens détendue après cette lecture qui me passionne toujours autant. Que Diana ait un bon séjour du temps des fêtes à Calgary avec sa famille. Et que toi, tu continues tes découvertes dans ces archipels qui alimentent ton bonheur de retraité depuis 14 ans. Comme tu sais si bien profiter du temps libre que t’offre ta situation actuelle. Un véritable cadeau que tu partages si bien. Merci!!!!
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Merci infiniment Florence! Cela va être dur, à la mi-janvier, de retrouver Vancouver! Mais on planifiera une petite balade, en attendant le printemps? Joyeuses Fêtes!
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La mi-janvier est encore loin. Profite à fond de ces endroits qui te rendent heureux. On ira se promener car on a plein de choses à se raconter. À plus tard, cher ami. Florence
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À bientôt, Florence!
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Bonne fin de séjour dans ce paradis Max.
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Merci beaucoup, Sylvie. Comme je l’ai souvent écrit, je connais ma chance et suis très reconnaissant de pouvoir vivre ces aventures, au soleil, pendant notre hiver en Colombie-Britannique. Comme nous l’avions évoqué l’été dernier, tu as toi aussi le privilège de vivre dans un petit paradis! À bientôt! Joyeux Noël! Au plaisir de poursuivre la conversation avec toi.
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Ia ora na !
Ça fait plaisir de voir que vous êtes revenus en polynesie. Vos voyages sont toujours aussi bien documentés à ce que je vois ! Profitez bien de votre séjour et n’hésitez pas à me demander si vous avez besoin d’aide sur tahiti !
Bonne fin de séjour et bonne année !
Igor
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Merci infiniment, Igor! Quel grand plaisir de vous lire de nouveau! Diana et moi avons gardé d’excellents souvenirs de notre rencontre il y a deux ans. Merci pour Tahiti, cela ira, je crois. Mais connaissez-vous Fakarava? Et quels autres lieux de découvertes recommandez-vous en Polynésie? Bonne continuation et Joyeuses Fêtes à vous aussi!
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Bravo! Et bonne suite à vous.
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Merci beaucoup, Mohamed! Meilleurs voeux pour la nouvelle année!
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Heureux qui comme Diana et Max ont passé un mois au paradis qu’est Huahine ! Nous vous envions et comptons bien suivre votre exemple dans pas trop longtemps.
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Merci beaucoup, Alix! Bons préparatifs pour votre prochain voyage… presqu’aux antipodes aussi. Nous avons souvent pensé à vous à Huahine, nous savons à quel point vous aviez aimé vos séjours ici. Joyeux Noël et Bonnes Fêtes avec les enfants et petits-enfants! À bientôt.
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Toujours aussi passionnant ton reportage Max!
Bonne continuation de séjour!
Joyeux Noël et Bonne Année à Diana et à toi!
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Merci beaucoup, Josiane! Joyeux Noël et Bonnes Fêtes à toi aussi. On se revoit sans faute à notre retour! Porte-toi bien! A+
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Que de beaux horizons et gens souriants! merci de partager tout cela Max et Diana! Souhaits chaleureux, Max pour la saison festive que tu vas passer dans ces belles iles; j’envoie mes vœux a Diana a Calgary!
Que 2025 soit marquée par la paix, solidarité, respect de ceux et ce qui nous entourent … et on se rejouira a Paris en mai!! bises
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Merci encore mille fois, Christiane! Je partage entièrement tes sages voeux pour 2025! Joyeux Noël, Bonne Année et oui, au grand plaisir de te revoir du côté des Buttes Chaumont au mois de mai! Prends bien soin de toi.
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Max, you are revelling in the sun and sand. The rhythm of island life, slow travel, building authentic personal connections, sea and farm to table freshness and sustainability, oh my! You are debuting your 14th year of retirement in style!
Some see diaspora/immigration as exile while others see it as opportunity – there is no right answer except we hope people thrive in their new lives.
Looking forward to catching up with you and Diana in the new year!
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Mauruuru! (« thank you » in Tahitian) dear A! Todays is my last full day on Huahine. While I will very much miss the gentle pace and warm smiles of this beautiful island, I’m also looking forward to new adventures in Fakarava! Looking forward to reconnecting soon in Vancouver! My best wishes to everyone in the family, incl. S & S! Meilleurs voeux de Joyeux Noël, A., et Bonne Année! À bientôt,
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Allo les copains grands voyageurs de la planète
Je me demandais comment le bouddha vous traitait. J’aurais dû me souvenir que vous créez vous même votre bonheur.
Toujours un baume sur l’esprit de lire, l’artiste.
Tu me fais revisiter des lieux connus il y a quelque 30 ans!!!
Donne signe de vie quand vous serez de retour à Vancouver.
Bonne fin de séjour en Pacifique et Calgary
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Heureux de te lire Jean-Guy! Où es-tu donc passé depuis quelques mois? Bonne année, cher collègue churchillien et dalatois. On se revoit bientôt? J’espère que tu vas bien!
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