







Comme prévu, la propriétaire de notre pension de famille nous attend au quai du port de Vaiea et nous emmène en bavardant à notre hébergement. Durée du trajet: 5 minutes.





Nous aurions facilement pu rester beaucoup plus longtemps que sept jours sur l’île de Maupiti!
Deux, trois, quatre semaines, voire plus, cela ne nous aurait vraiment causé aucun souci!
En fait, nous avons vite perdu en arrivant ici toute notion du temps.
Entre les baignades quotidiennes, nos randonnées à pied ou à vélo, les conversations avec les clients de notre pension et les résidents de l’île, nous n’avons tout simplement pas vu le temps passer.
De toutes façons, les montres, les horloges sont rares à Maupiti!
Les journées ici sont plutôt ponctuées par le chant des coqs. Par la couleur du ciel et de la mer. L’éclat du soleil. Par la force du vent qui annonce la houle ou la pluie à venir.


Nous avons tellement appris ici!

Maupiti est une île de pêcheurs, une île sauvage où vivent environ 1300 habitants. C’est peu. Les liens qui unissent les membres de la communauté sont ici très forts. Tout le monde se connaît. Et est un peu cousin, oncle ou tante d’un voisin ou de quelqu’un d’autre. Dès notre arrivée, le sentiment que la confiance, partout, règne entre les résidents.
Quelques exemples? Nous n’avons eu cette semaine aucune clé pour fermer la porte de notre chambre ou pour le portail de la pension. Pas de clés non plus ni de cadenas pour nos vélos.
Nous avons, presque les yeux fermés, laissé nos sacs sur la plage. Nous n’avons eu aucun pépin. Lors de nos déplacements à pied, souvent, une voiture ou un camion s’arrête. Le chauffeur gentiment nous demande si nous souhaitons poursuivre la route avec lui.
Sur la route encore, un riverain cueille dans son jardin des mangues ou des bananes. Il nous en offre avec le sourire alors que nous passons. Nous causons, au bord de la route.
Où d’autre les voyageurs peuvent-ils vivre une telle expérience?
Il n’y a que trois ou quatre petits magasins sur l’île qui vendent des produits de première nécessité. Aucune grande surface comme à Moorea ou Huahine. Aucune banque. Pas de transport en commun. Un tout petit marché, deux fois par semaine.
On se débrouille comme on peut. On échange des produits de son jardin. Ou des services. On est souvent à Maupiti à la fois pêcheur, chauffeur, jardinier, cuisinier, gardien d’enfants. Les habitants de l’île sont extrêmement polyvalents.

Lors d’une longue conversation un matin, Steeve, notre voisin à la pension, nous confirme que pour la majorité des « îliens » – les Polynésiens qui vivent hors Tahiti et Moorea – avoir un revenu ou un salaire fixe tous les mois est loin d’être un objectif, un rêve ou une priorité.
Ce qui compte avant tout dans ces chapelets d’îles, nous dit-il, c’est l’auto-suffisance. Pouvoir pêcher et nourrir sa famille. Cultiver son jardin, récolter ses propres fruits et légumes. Vivre près de la nature.

Cette quête d’auto-suffisance, d’indépendance va encore plus loin à Maupiti. Il n’y a sur l’île aucun hôtel. Uniquement des pensions de famille, une trentaine.
En 2004 les habitants de Maupiti se sont prononcés par référendum (à plus de 80%) contre la construction d’hôtels sur leur territoire.
Je reproduis ci-dessous un article, publié en 2014, qui permettra de situer le contexte sur l’île, à ce moment-là.
« La mairie d’une commune de Maupiti reçoit en 2004 la proposition d’une chaîne hôtelière internationale d’ouvrir sur l’île une prestigieuse adresse, pieds dans un lagon de paradis. Mais on ne trouble pas ainsi l’avenir d’un millier d’âmes. Débats, réunions… Tout le monde à Maupiti a pris la parole. Alors, le maire a décidé de faire un référendum. Les promesses de millions d’euros investis, de dizaines d’emplois garantis, le développement de l’économie locale (…), la contribution aux impôts locaux, le rayonnement international… Rien n’y a fait. Les habitants ont refusé à plus de 80% la construction de l’hôtel. »
Nous avons bien sûr demandé aux habitants pendant notre séjour si le résultat aurait été aujourd’hui, 18 ans plus tard, le même.
La réponse a été, partout, unanime. « Oui, absolument. Nous ne voulons toujours pas d’hôtels ici ».



Après toutes ces conversations, nous décidons un matin de tenter en solo la grande traversée du lagon!
Objectif: aller de la plage Tereia jusqu’au motu Auira. Une distance d’environ 250 mètres. (SVP voir la carte plus haut, côté sud-ouest de l’île)



L’eau n’est malheureusement pas potable à Maupiti!

Nous rencontrons un matin, près de la plage, un homme encore jeune qui esquisse dans son jardin des grands pas de danse.
Il est heureux, en pleine forme! Nous nous approchons.

Barsanas nous apprend qu’il travaille à Maupiti dans la production du coprah. Avec le tourisme et la pêche, le coprah est l’une des principales ressources de l’île.
Devant un petit monticule de noix de cocos qui sèchent au soleil devant son domicile, Barsanas nous explique très gentiment, en quelques mots, les différentes étapes de production du coprah.

La noix de coco, nous dit-il, est d’abord récoltée, mûre. On extrait ensuite à l’intérieur la pulpe blanche (« le puha« , en tahitien) que l’on fait sécher au soleil pendant plusieurs jours. La pulpe séchée est ensuite expédiée par bateau sur l’île de Tahiti et sert à fabriquer de l’huile de coco.
Le prochain bateau accoste au quai de Maupiti le dimanche 18 décembre. Le travail va donc bientôt commencer.
Barsanas espère pouvoir produire d’ici le 18 décembre environ 80 sacs de « puha », de 25 kgs chacun. Le puha se vend, nous précise-t-il, à 140 CFP le kilo (environ 1€17).
Nous faisons rapidement le calcul. 80 sacs X 25 kgs = 2000 kilos X 140 CFP = 280 000 CFP soit environ 2345 euros ou CAN$3330. Une somme rondelette. Mais pour combien d’heures de travail?


Ce ne sera pas facile de quitter Maupiti!
Un premier vol d’environ vingt minutes nous conduira demain jusqu’à Raietea. Après une courte escale, un second vol d’une vingtaine de minutes nous mènera jusqu’à l’île de Bora Bora où nous passerons la nuit, près de la plage Matira, à la pointe sud de l’île.
Nous aurons juste le temps de nager un peu mercredi matin à Bora Bora avant de nous envoler en début d’après-midi (le 7 décembre) vers la petite île de Tikehau, dans l’archipel des Tuamotu. Un trajet de deux heures depuis Bora Bora.

Maupiti a sans aucun doute été notre plus belle étape jusqu’à présent!
Nous avons beaucoup aimé la culture rebelle, indépendante de l’île. Son côté sauvage, indompté.
Nous avons apprécié ici aussi la gentillesse, l’exquise politesse des habitants.
Envié le sentiment très fort que partagent les résidents de l’île de vivre ici – vraiment! – dans un petit coin de paradis.
Comme ils ont raison d’être fiers!
Maupiti est un bijou. Un modèle dont on devrait partout s’inspirer.
Bonne fête de la Saint Nicolas!


Dernière baignade le matin de notre départ!
Il n’est pas encore 6h. Nous quittons la pension sur la pointe des pieds, nous enfourchons nos vélo… et dix minutes plus tard, nous sommes dans l’eau claire et fraîche de la mer…

Nous décidons ensuite de faire un dernier tour de l’île en vélo…




Incroyable de lire comment les habitants de Maupiti vivent en autarcie selon leurs choix. Bravo. Je comprends que vous ayez pu les envier en étant sur place et en ayant vécu au rythme de l’île. Votre voyage est magnifique. Bonne continuation.
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Merci beaucoup, Florence. Tu as raison, ce long voyage en Polynésie est l’un de nos plus beaux. Cela est dû en grande partie à tout ce que nous apprenons des Polynésiens, comme ceux qui vivent à Maupiti. Prends bien soin de toi.
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Ah! La, la! Max!!!!
Comme je vous envie! Quel magnifique séjour de tous les points de vue!
Bonne suite de votre voyage!
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Merci, Josiane. Nous sommes déjà sur le point de quitter Tikehau, mardi. Malheureusement. Comment fait-on pour étirer, ralentir le temps?
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Il faut demander à Lamartine!!
Josiane
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«Ô temps! suspends ton vol, et vous, heures propices!
Suspendez votre cours:
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ! … »
(Lamartine – « Le lac », 1820)
Merci, Josiane!
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Bonne poursuite dans vos aventures!
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Merci, Marie-Hélène! SVP embrasse toute la famille de notre part.
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Such an idyllic lifestyle in a beautiful setting where everyone is connected as a community. Life seems less complicated and there is a sense of insulation (or is it isolation?) from the rest of the world. Savour the moments!
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Thank you so much, A. We are indeed savouring each moment (minus the mosquitoes for Diana). We had a wonderful stay in Maupiti and a great learning experience. Everyone knows everyone else on the island – hence, as you mention, a strong sense of community. There is lots to learn here for communities everywhere, including in Canada.
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Je résumerai ton article à : le bonheur d’être à Maupiti. Merci pour ce bel article qui parle bien de la beauté des gens, des paysages et de cette douceur de vivre.
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Merci Viviane! Vous avez bien de la chance d’aller (de retourner?) bientôt à Maupiti. Lorsque vous y serez, essayez d’aller déjeuner au Tarona, toute l’île se donne rendez-vous là-bas, à midi. Bon retour vers Montréal!
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De vraies vacances paradisiaques qui nous rendent un peu beaucoup jaloux. Bonne continuation dans les îles. Ciao
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Merci, Jean-Guy. Si cela te tente, tu devrais aussi songer à faire un tour dans ces si belles îles! Prends bien soin de toi.
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on vous suit… en rêvant! bonne continuation.
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Merci beaucoup, Christiane! Nous sommes déjà aujourd’hui 10 décembre à mi-parcours. Tout cela va trop vite. Joyeuses Fêtes dans le sud-ouest, Christiane!
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Bonjour à vous deux, merci pour ce beau carnet autour de l’île de Maupiti, ou, j ‘y ai appris, et pourtant je suis d’ici… Vous manquez bien à Herenui en vos conversations pleines de coeur et gentillesse. Merci d’y avoir amené votre partage humain, avec ce sourire, cette simplicité…. On vous salue chaleureusement , en espérant un retour dans nos eaux pour y accueillir en notre maison chaleureusement Herenui , Thierry vous êtes étonnants et rare !!!
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Merci infiniment Thierry pour tes mots si généreux. C’est plutôt à nous de vous remercier, toi et Herenui, pour vos attentions et votre accueil si chaleureux. Nous avons beaucoup appris en t’écoutant. Merci d’avoir ouvert ton coeur et partagé tes sentiments avec nous. Grâce à toi et Herenui, Maupiti est entre bonnes mains.
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Très beau reportage qui m’a rappelé notre séjour en juillet dernier sur cette magnifique et paisible île.
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Merci infiniment, Cécile.
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