Au revoir Côte-des-Neiges, Outremont, le Mile End, la Petite Italie, Villeray, Rosemont!
Au revoir à ces quartiers si vivants de Montréal que nous aimons tant!
Au revoir aux parcs paisibles de la ville.


Après avoir passé sous le soleil (la plupart du temps), cinq très belles semaines à Montréal, nous partons ce mercredi, le 25 mai, pour Paris… avant de rejoindre, le 30 mai, au pied des Pyrénées, la petite ville de Saint-Jean-Pied-de-Port, au Pays basque!
Cela a été un grand bonheur de revoir ici la famille, de retrouver nos vélos et d’accueillir, en français, le printemps dans « la Belle Province »!



Comme la plupart des grandes métropoles, Montréal, après la pandémie, reprend peu à peu des couleurs. Les travailleurs sont de retour, de plus en plus nombreux, dans les bureaux, les tours du centre-ville. Après deux ans de quasi disette, les petits commerces, les boutiques, les restaurants, les cafés, rouvrent timidement leurs portes…

La ville s’ébroue, s’étire comme après un long sommeil. Montréal pavoise. Un peu partout, dans les commerces, on recrute, on embauche, et il n’y a souvent pas assez de candidats pour les postes à pourvoir. Malgré les salaires, en hausse, la main d’oeuvre fait cruellement défaut. Au mois d’avril, le taux de chômage dans la région de Montréal était de 4.8% (5.2% au Canada). Un creux historique.


Tout n’est pas rose cependant à Montréal!
L’embellie ou « la reprise » post-covid ne profitent pas à tout le monde. L’épidémie semble avoir, ici aussi, pénalisé, marginalisé les plus démunis, en particulier les nouveaux arrivants, et parmi eux, les femmes. Pour ces nouveaux venus, point de télétravail ou de « modèle hybride ». Loin des beaux quartiers, à l’abri des regards, les inégalités se creusent

Dans notre quartier, Côte-des-Neiges, aux abords du parc Martin-Luther-King (ancien parc Kent), une demi-douzaine de sans-logis se sont récemment installés. Une première dans ce secteur. Quelles circonstances ont conduit ces hommes et ces femmes jusqu’ici?
Ils ne sont ni violents ni agressifs. Il n’y a, le soir, pour l’instant, ni tentes, ni feux de camp. Mais leur présence dans le quartier étonne, surprend. Et témoigne de la défaillance des services sociaux qui semblent, dans certains arrondissements, comme chez nous à Vancouver, débordés.
Pour de nombreux montréalais, « la sortie de crise » est encore un lointain mirage…



Grâce à mon frère Bernard, j’ai eu la chance de visiter, début mai, une région du Québec que je ne connaissais pas, les Cantons-de l’Est, situés à une heure de route environ à l’est de Montréal, près de la frontière américaine.


J’ai appris que de nombreux villages des Cantons-de-l’Est faisaient autrefois partie du réseau du chemin de fer clandestin (« the underground railroad« ) – un réseau secret et sûr de voies d’évasion, piloté par les abolitionistes, qui permettait aux Afro-Américains de fuir l’esclavage du sud des États-Unis afin de trouver refuge dans les états libres du nord et au Canada.
Entre 1840 et 1860, on estime qu’entre 30 000 et 40 000 fugitifs ont ainsi trouvé asile au Canada.

Alors que la météo change rapidement ce jour-là, l’une de nos dernières étapes dans cette fascinante région a été notre visite à l’Abbaye bénédictine de Saint-Benoît du Lac, fondée en 1912. Une halte incontournable dans les Cantons-de-l’est


Retour à Montréal et retour aux sources pour moi lors d’une de nos innombrables randonnées en vélo dans les arrondissements de la ville. Nous décidons un matin de nous arrêter un moment au Paltoquet, rue Van Horne, à Outremont.

Au fil des ans, Le Paltoquet est devenu à Montréal une véritable institution. L’établissement est situé à deux pas du Collège Stanislas où j’ai étudié, entre 1972 et 1975, au tout début de notre installation à Montréal et au Canada.

Alors que nous partageons tranquillement en terrasse un café et un pain au chocolat, quelle surprise d’apprendre que « Le Paltoquet » vient d’être racheté par un couple… venu de Beijing!
Curieuse, la nouvelle propriétaire, avec un grand sourire, vient poliment nous saluer… et entame aussitôt avec Diana une longue conversation, en français, en anglais, en mandarin et en cantonais!

Bonne chance à la nouvelle équipe du Paltoquet!


Comme je l’ai mentionné plus haut, nous ne passerons qu’un bref moment à Paris. Dès le lundi 30 mai, nous prenons, gare Montparnasse, le train pour la petite ville de Saint-Jean-Pied-de-Port, au Pays basque, où mon frère Alix nous rejoindra pour quelques jours.
Au programme: parcourir, début juin, avec mon frère cette fois, le chemin mythique de 27 kilomètres qui traverse les Pyrénées et relie Saint-Jean-Pied-de-Port, en France, au village de Roncevaux, en Espagne.
Une randonnée fabuleuse dont j’ai déjà parlé ici.
Comme pendant l’été 2015, Diana et moi séjournerons trois semaines au Pays basque avant de poursuivre notre voyage, le 20 juin, dans le département du Lot. Nous reverrons là-bas, avec bonheur, notre très chère amie, Christiane.
Si tout se déroule bien, je terminerai mon séjour en France cet été en parcourant, sur le chemin de Compostelle, les dernières étapes (325 kms) de ma longue randonnée, entamée au printemps 2018, vers les Pyrénées!
Retour prévu à Vancouver, le 8 août.
Bon printemps à tous!

Notes de lecture:
Roland Brival, Nègre de personne – (Paris, 2016)

Sur le thème de l’identité noire, l’un des meilleurs romans que j’ai lus depuis longtemps. Nous sommes au milieu des années 30, entre Paris et New York. Léon Damas, ami de Césaire et Senghor, est un jeune poète guyanais qui vient de publier à Paris son premier recueil de poèmes. Encouragé par ses deux illustres amis, chantres de la négritude, Damas se rend à New York avec un double objectif. Rencontrer à Harlem les écrivains, les intellectuels noirs américains – parmi eux, Langston Hughes, William EB Du Bois – et les inviter à participer, à Paris, à une grande conférence qui réunirait l’intelligentsia noire des deux côtés de l’Atlantique. Immense programme. Dès son arrivée à New-York, Damas est happé par la formidable énergie, l’effervescence culturelle de la ville. Il fréquente à Harlem les bars et les cabarets célèbres, le Savoy, l’Apollo Theater, le Cosmos. Il croise Billie Holiday, Lester Young. Il rencontre des peintres, des artistes afro-américains, haïtiens. Il assiste à des vernissages. Au fil de ces rencontres, Damas prend peu à peu la mesure des différences fondamentales qui existent entre la condition des Noirs aux États-Unis (la ségrégation, brutale) et le racisme latent, caché, plus sournois qui sévit en Europe. Ces deux expériences sont-elles réconciliables? Le projet d’un grand congrès à Paris n’aboutira finalement pas. Mais le lecteur sort grandi, transporté, galvanisé par la fougue et l’intelligence de ce récit éblouissant.

Un immense plaisir de te revoir, ainsi que Diana.
Bonne route !
Ben 🤗
J’aimeJ’aime
Plaisir partagé, Ben! Merci pour tout. Et bonne route à vous aussi plus tard cet été!
J’aimeJ’aime
Je suis toujours étonné d’apprendre autant sur Montréal à la lecture de tes articles. Moi qui y vit depuis plus de 40 ans!
Merci pour la recommandation de lecture. Pour prolonger ta découverte du « Underground Railroad », je te recommande le roman « Underground Railroad » de Colson Whitehead.
Au plaisir de vous revoir Diana et toi à Saint-Jean-Pied-de-Port pour un séjour qui s’annonce mémorable.
À très vite!
J’aimeJ’aime
Merci aussi pour la recommendation de lecture, Alix! Si tout se passe bien, on se revoit dans quelques jours au pied des Pyrénées!
J’aimeJ’aime
c’est toujours comme un rayon de soleil qui arrive avec tes carnets de voyage, cher Max! c’est un vrai plaisir de partager avec Diana et toi, votre enthousiasme pour les nouvelles rencontres, les quartiers sympa, la joie de la famille retrouvée! Vraiment, la Belle Province est exceptionnelle : terre d’accueil, d’histoire, de culture, d’art de vie… à très bientôt à Cahors et bon voyage cette semaine; on se parle au tel.
J’aimeJ’aime
Merci infiniment Christiane! Nous avons aussi bien hâte d’entendre le récit de tes récentes randonnées! Après toutes les tentatives pour se revoir depuis 2-3 ans, il semble que cette fois-ci soit la bonne. À très bientôt, dans la vallée du Lot!
J’aimeJ’aime
Hi Max,
It’s wonderful to follow your « time-culture-people-place » bike journey’ through Montreal’s different areas. Thanks for sharing and inspiring as you keep so fit, too!
J’aimeJ’aime
Thank you, JITW. As mentioned in the article, although Montréal has its share of challenges, living here close to family for five weeks, cycling through the city’s parks and neighbourhoods, sampling different types of foods, meeting people from all walks of life, has been a really terrific experience! But I do miss Vancouver!!!!
J’aimeJ’aime
Wesh, wesh Max – you and Diana had a fab time! Lovely family photos and reunion!
Moving on to your next baecation, home and new blog. Onwards and upwards. La vita è bella.
J’aimeJ’aime
Buenas dias y muchas gracias Viva Espana, welcome back to the west coast! We are in Paris, thoroughly enjoying staying in our studio, steps away from Le-Père-Lachaise. There is a village-like atmosphere here, it is so quiet in our little corner of the 20è arrondissement. Going shopping this morning (Friday) au marché de Belleville. All is well. Happy planning for your next journey in June!
J’aimeJ’aime
Cinq semaines bien remplies dans la « belle province » entre retrouvailles familiales et balades en deux roues ! Les températures estivales durant votre séjour à Montréal vous aideront sans doute à vous acclimater plus facilement à la canicule qui touche la France et l’Espagne depuis déjà plusieurs semaines. C’est encore tout un programme de rencontres, retrouvailles, découvertes et randonnées que vous avez minutieusement planifié pour les prochains mois. Profitez-en au maximum ! Nous attendons la suite de vos aventures en mots et en images, avant de vous retrouver à Vancouver au mois d’août.Bon voyage et bises à vous deux !
J’aimeJ’aime
Merci infiniment Annie! Nous avons aussi hâte de lire ou d’entendre tes aventures cet été! Porte-toi bien! Nous serons comme prévu dans ton coin de pays, dans le sud-ouest, dès lundi après-midi.
J’aimeJ’aime
Quel bonheur d’avoir pu passer des moments de qualité avec vous!
J’adore redécouvrir ma ville à travers votre regard.
Bon séjour en France et à très bientôt, j’espère!
xxx
J’aimeJ’aime
Merci infiniment, Noé! À bientôt, pour d’autres belles rencontres et réunions familiales!
J’aimeJ’aime